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Actualités - OPINION

Une commission militaire mixte déterminera les sites et le volume des troupes Le repli entier sur la Békaa interviendrait avant le printemps

Le repositionnement des SR syriens est manifestement lié, estiment des professionnels locaux, à la relance pressante que Terjé Roed-Larsen a pour mission d’entreprendre à partir du 3 janvier. Le délégué de Kofi Annan, chargé du suivi de la 1559, doit parler pour commencer avec les Syriens à Damas, puis avec nos dirigeants, à Beyrouth. On sait que parallèlement l’Union européenne vient d’en rajouter une louche, en sommant, lors de son sommet, la Syrie et le Liban de s’exécuter sans tarder. Même son de cloche, bien évidemment, du côté de Michel Barnier, ministre français des Affaires étrangères, qui s’est réuni à Washington avec ses homologues américains, le partant Colin Powell et l’arrivante Condoleezza Rice. Dans ces conditions, les politiciens libanais cités s’attendent à ce que les Syriens se replient entièrement sur la Békaa avant les législatives du printemps. Pour montrer qu’ils ménagent la 1559, mais dans le cadre des dispositions des accords de Taëf. C’est-à-dire qu’il peut y avoir casernement purement militaire dans la haute plaine, mais pas de retrait total, comme l’exigent les Occidentaux. Selon la version des Syriens et des officiels libanais, une commission militaire mixte déterminera les sites, le volume des troupes, la durée de leur séjour et leurs rapports avec les autorités locales. Qui pensent de la sorte qu’avant les élections, on aura retiré de la circulation, et du débat, le dossier conflictuel de la présence militaire syrienne. Une attente peut-être un peu trop optimiste. Parce qu’on ne doit pas oublier que la 1559 exige le retrait total des forces armées syriennes, ce que nombre de Libanais souhaitent également. Cependant, le repli sur la Békaa pourrait avoir pour effet d’accentuer les divisions entre opposants. Certains, comme Walid Joumblatt, sont en effet disposés à s’en contenter. Alors que d’autres, comme Michel Aoun, ne voient rien qui justifie la présence sur le sol national d’une armée étrangère. Et font valoir que l’argument de la défense stratégique du flanc de Damas, par quelques bataillons, ne tient pas debout techniquement, étant donné la suprématie israélienne, notamment dans les airs. L’ancien président du Conseil souligne que la 1559 dépasse et gomme, dans ses effets pratiques, les accords de Taëf. Que, bien entendu, il ne reconnaît pas. Quoi qu’il en soit, une question se pose : le repli entier sur la Békaa va-t-il attiser le clivage entre les Libanais, entre loyalistes et opposants ? Une division aggravée pourrait brouiller les cartes sur le plan politique. Et provoquer une révision de nombre d’alliances électorales. Ainsi, Walid Joumblatt et les opposants qui pensent comme lui pourraient éventuellement, estiment des loyalistes, retrouver le chemin de Damas. Tandis que d’autres prendraient le parti de la 1559 en faisant valoir qu’au bout de 28 ans de présence il est grand temps que les Syriens se retirent. Pour que le Liban redevienne vraiment indépendant et souverain. Et qu’il puisse enfin expérimenter des élections libres. C’est ce que répète le général Michel Aoun. Qui précise qu’il n’est pas disposé à faire des concessions pour le gain de quelques strapontins parlementaires. Ajoutant que rien n’indique que les Syriens vont changer de voie. C’est pourquoi il estime que le manifeste du Bristol est incomplet. Tandis que Joumblatt répète que la présence syrienne purement militaire ne lui pose pas de problèmes et qu’il se plaint de « l’immixtionnisme » des services. Émile KHOURY
Le repositionnement des SR syriens est manifestement lié, estiment des professionnels locaux, à la relance pressante que Terjé Roed-Larsen a pour mission d’entreprendre à partir du 3 janvier. Le délégué de Kofi Annan, chargé du suivi de la 1559, doit parler pour commencer avec les Syriens à Damas, puis avec nos dirigeants, à Beyrouth. On sait que parallèlement l’Union...