FESTIVAL AL-BUSTAN - Aujourd’hui, à l’auditorium É. Boustany Leslie Howard: romantique et éblouissant Franz Liszt

Un maître du clavier dans un répertoire romantique éblouissant. Imaginez une soirée exclusivement consacrée à Franz Liszt, le plus virtuose des pianistes. C’est Leslie Howard qui comble les pianophiles libanais en interprétant un bouquet d’œuvres groupant presque tout (façon de parler, tant le registre de Liszt est étendu) de l’inspiration du grand compositeur hongrois qui a défrayé les chroniques et dont la vie mouvementée fut plus palpitante que le plus audacieux des romans d’aventure. Un petit mot d’abord de Leslie Howard qui donnera vie à des partitions d’une redoutable difficulté technique et d’une suprême beauté sonore. Étudiant de l’université Monash (Australie), Howard est membre du Trio Beethoven de Londres (avec Catherine Manson au violon et Thomas Carroll au violoncelle) et a enregistré avec succès plus de 130 CD (avec Hyperion, Deutsch Gramaphon, Nimbus) sans parler des œuvres complètes pour solo de piano de Liszt, un exploit qui figure dans le record du Guinness Book. Par ailleurs, il a donné aussi la réplique aux orchestres les plus prestigieux au monde. On cite volontiers ses interprétations auprès de l’Orchestre du Royal Opera House, l’Orchestre symphonique du Maryland, l’Orchestre symphonique de Melbourne, l’Orchestre symphonique de San Remo, et bien d’autres... Pour les festivaliers d’al-Bustan, Leslie Howard a concocté un programme de choix. Il donnera à écouter le Weinen, Klagen, variations sur un thème de cantate de J.-S. Bach. Puis ce seront les superbes Légendes avec les images sonores reflétant saint François d’Assises sermonnant les oiseaux et saint François de Paule marchant sur les flots. Pour finir la première partie du programme, le Scherzo et Marche qualifié par un critique de l’époque comme si la «religion livrait bataille au diable». Plus «opératique» et «dramatique» est la seconde partie avec la Fantaisie sur un motif de Rienzi (l’ombre de Wagner se profile sur ces notes), Les reminiscences des Hugenots qui nous renvoie à Meyerbeer et, pour conclure, la Norma de Bellini qui se souvient sous les arpèges échevelés du plus inspiré et turbulent des pianistes virtuoses de tous les temps.