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Actualités - CHRONOLOGIE

médias - « La décision du Conseil d’État est irrévocable », souligne le ministre français de la Culture Paris souhaite que l’affaire d’al-Manar soit abordée au niveau européen

Le gouvernement français a saisi l’Union européenne du problème posé par la diffusion par satellite de programmes de chaînes de télévision comme al-Manar, a annoncé hier le ministre français de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres. À Beyrouth, selon des sources ministérielles, une position officielle vis-à-vis de l’affaire al-Manar devrait être adoptée, prochainement, en Conseil des ministres. Place de l’Étoile, la commission parlementaire de l’Information et des Télécommunications s’est réunie hier pour appeler, encore une fois, à mettre un terme aux « privilèges » des chaînes françaises qui émettent au Liban. Privilèges régis par des accords signés entre les gouvernements libanais et français et qui se rapportent essentiellement à TV5 et RFI, qui émettent respectivement via Radio Liban et Canal neuf. À Paris donc, le ministre français de la Culture a déclaré, lors d’une interview donnée à la chaîne France 3 : « Au nom du gouvernement, j’ai fait une démarche auprès de la Commission européenne, auprès de Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la communication, et auprès de la présidence de l’Union européenne, pour que la diffusion par satellite de programmes de chaînes de télévision comme al-Manar fasse l’objet d’une discussion européenne ». « Nous pouvons en tant que Français être fiers, parce que nous sommes le premier pays sur le plan européen à avoir cette vigilance légitime », s’est réjoui le ministre, alors que la chaîne du Hezbollah a mis fin mardi à ses programmes en direction de la France. M. Donnedieu de Vabres a indiqué également que le Conseil d’État français a pris une « décision irrévocable concernant l’interdiction de la diffusion de la chaîne al-Manar », ajoutant que « les propos à caractère raciste, antisémite, appelant à la violence et à la haine raciale n’ont pas droit de cité en France ». « Ce n’est pas une décision du gouvernement, c’est une décision de la justice de notre pays », a-t-il poursuivi. « Eutelsat et Arabsat ont ordonné l’interdiction de la diffusion d’une telle chaîne, non pas en fonction de l’appellation et du nom de la chaîne elle-même, mais exclusivement sur base des propos tenus dans les émissions de cette télévision. La France est un État de droit, nous l’avons montré avec force dans les débats au Conseil de sécurité des Nations unies (...). Nous sommes donc cohérents », a déclaré le ministre. Viviane Reding avait salué mardi cette décision de la justice française, qui donne selon elle un bon exemple « du partage de responsabilité » dans l’UE. Les règles européennes, à travers la directive « Télévision sans frontières », « interdisent clairement des émissions incitant à la haine pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité », avait rappelé Mme Reding, estimant que « l’Europe ne peut pas tolérer de tels contenus audiovisuels ». Le groupe d’amitié France-Israël du Sénat français a, pour sa part, exprimé « sa satisfaction » après l’annonce par la chaîne de sa décision de mettre fin à ses émissions en direction de l’Europe. Dans un communiqué de son vice-président Jean-Pierre Plancade (PS, Haute-Garonne), le groupe sénatorial « se réjouit qu’une issue appropriée ait pu être trouvée à une situation qui constituait un véritable scandale », évoquant des « émissions prônant ouvertement la haine raciale et invitant même, au moins implicitement, à la destruction physique des juifs ». Les membres du groupe d’amitié « considèrent que la fermeté de la position du Conseil d’État était la seule réponse possible » et entendent rester « particulièrement vigilants à la suite qui devrait être donnée à ce dossier », indique le communiqué. Ils veilleront notamment « à ce qu’une modification substantielle des programmes ne constitue pas un simple alibi permettant à al-Manar de briguer de nouvelles autorisations d’émettre en France ou dans un autre pays de l’Union européenne ». L’arrêt de diffusion d’al-Manar en France a provoqué une flopée de réactions dans le monde arabe. En Égypte, notamment les représentants des Frères musulmans, du Hamas et du Jihad islamique ont condamné l’ordonnance de la justice française.
Le gouvernement français a saisi l’Union européenne du problème posé par la diffusion par satellite de programmes de chaînes de télévision comme al-Manar, a annoncé hier le ministre français de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres. À Beyrouth, selon des sources ministérielles, une position officielle vis-à-vis de l’affaire al-Manar devrait être...