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Actualités - OPINION

Une détente politique serait la bienvenue Le système redoute les provocations d’une tierce partie sur le flanc sécuritaire

Un membre de la Rencontre démocratique confirme que le général Rustom Ghazalé et le général Jamil Sayyed n’ont tenté de parler avec Walid Joumblatt (qui a refusé de discuter avec eux) que de sécurité. Thème soulevé sur la scène locale avec une inquiétude, à la suite du démantèlement du filet de protection constitué de piquets aux abords de sa demeure beyrouthine de Clemenceau. Plutôt que de dialoguer avec des officiers, Joumblatt a adressé des questions, une sorte de double lettre ouverte, aux présidents Assad et Lahoud. Cette source de la Rencontre démocratique pense que le pouvoir et les décideurs cherchent à initier une phase de détente politique, rendue en quelque sorte nécessaire par la vague d’appréhensions que les propos de Joumblatt ont suscitée. Car il a touché un point sensible, en soulignant que le flottement sécuritaire ne peut être inscrit à l’actif des tuteurs et du système. De leur côté, des piliers de l’opposition craignent de servir de cibles à des actes déterminés. Or il semble que si des parties indéterminées semblent tentées de pêcher en eau trouble, la haute direction et les cadres purement sécuritaires, syriens ou libanais, ne souhaitent pas du tout qu’on joue avec la stabilité. Surtout qu’à travers la 1559 les yeux de l’univers sont braqués sur la gestion de ce dossier explosif. Les cadres redoutent, laissent-ils entendre, des provocations inopportunes. Ils pensent que, sous un camouflage quelconque, des brouilleurs pourraient monter des coups, comme on dit familièrement. Afin que l’opposition apparaisse comme visée et que le monde pousse les hauts cris face aux dérives attribuées à la vindicte du camp du pouvoir. Plus avant, les loyalistes bon chic bon genre soulignent que, surtout après la 1559, il n’est pas question de laisser germer une quelconque anarchie de terrain. Car cela ouvrirait la voie encore plus largement à l’intervention des puissances occidentales, à l’affût de tout dérapage imputable à la tutelle syrienne ou au pouvoir libanais en place. Que cela soit sur le plan de la sécurité ou sur celui des prochaines législatives. Ces sources ajoutent que la sécurité-stabilité étant l’un des atouts dont se glorifie le système, il serait illogique (et dangereux pour lui) qu’elle se trouve ébranlée du fait de certains de ses partisans, ou de certains de ses services. D’où des contacts avec l’opposition pour la rassurer. Il lui a été certifié qu’il n’y a pas de background politique au démantèlement des piquets de sécurité secteur Clemenceau, qui va s’étendre à d’autres pôles, même proches du pouvoir. Mais la source de la Rencontre démocratique rappelle que l’attentat contre Marwan Hamadé a ouvert en grand la porte de l’inquiétude. Précisant que les Syriens sont concernés puisqu’ils sont là, en principe, essentiellement pour des considérations sécuritaires autant que militaires. D’après cette personnalité, les égarements de certaines parties locales loyalistes nuisent avant tout à l’image de marque de la Syrie. Qui semble l’avoir bien compris, sa relance de Joumblatt tenant lieu de message clair à l’égard des pêcheurs en eau trouble. Pour cette même source, il est raisonnable de penser que le meilleur moyen de prévenir des secousses, c’est encore l’apaisement politique. Il faudra cependant voir, à la lumière des réactions au manifeste opposant, si une trêve ou un jeu sous contrôle sont encore possibles. Avec le concours de médiateurs comme le Hezbollah, qui pourrait tenter de rétablir les ponts entre Moukhtara et Damas. En faisant valoir qu’après tout Joumblatt a défendu en France aussi bien la présence militaire syrienne dans la Békaa que la Résistance. Et le refus d’envoyer l’armée au Sud. Philippe ABI-AKL

Un membre de la Rencontre démocratique confirme que le général Rustom Ghazalé et le général Jamil Sayyed n’ont tenté de parler avec Walid Joumblatt (qui a refusé de discuter avec eux) que de sécurité. Thème soulevé sur la scène locale avec une inquiétude, à la suite du démantèlement du filet de protection constitué de piquets aux abords de sa demeure beyrouthine...