Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Tout est en règle, selon le ministère des Transports Cri d’alarme des écologistes : le sable des plages de Jieh est carrément pillé (photo)

Une vaste opération d’extraction de sable sur les plages de Jieh, au sud de Beyrouth, sous couvert de travaux de routine, a été dénoncée hier par un groupe de dix-sept associations écologiques. Cette accusation a été niée en bloc par le directeur général du ministère des Travaux publics et des Transports, Abdel Amir Kaïssi, contacté par « L’Orient-Le Jour », qui a assuré que « les opérations se déroulent dans les limites du cahier des charges imposé par le ministère ». Le communiqué des ONG a évoqué un « permis de “travaux de nettoyage des alentours de la centrale de Jieh”, délivré par la direction générale du transport terrestre et maritime du ministère des Transports, à la Société du Moyen-Orient pour l’extraction du sable ». Toujours selon le communiqué, « le montant de l’adjudication a atteint 482 400 millions de livres libanaises, à l’issue d’un appel d’offres pour le nettoyage du bassin qui contient l’eau de mer censée faire refroidir les turbines, à la demande du directeur de la centrale de Jieh ». Les ONG précisent également que « le contrat donne à la société le droit d’extraire 67 000 mètres cubes de l’intérieur du bassin, à une distance de 50 mètres à l’extérieur, avec une marge de 15 %, donc pratiquement plus de 77 000 mètres cubes, sur une période de quatre mois, en deux étapes », la première allant du 11 octobre au 11 décembre 2004 (or les machines étaient toujours opérationnelles hier), et la seconde du 7 avril au 7 juin 2005. Elles ajoutent que « la société a le droit d’employer des dizaines d’excavatrices si besoin est, et de travailler uniquement durant le jour ». Or, les écologistes, après plusieurs visites sur le terrain, affirment qu’« il ne fait plus de doute que des abus importants sont perpétrés sur le site et que, sous couvert de légitimité, un vol considérable de “l’or jaune” du Liban est en cours ». Ils observent que les excavatrices sont en activité jour et nuit, avec l’approbation du ministère des Transports selon eux, alors qu’aucun observateur n’est présent le soir sur le site. De plus, ils estiment que le périmètre que cette société est supposée nettoyer ne peut générer les quantités de sable que l’on voit accumulées près de la plage, étayant leurs constatations par des photos. M. Kaïssi, pour sa part, se contente d’affirmer que « ces photos n’ont pas été prises sur le site ». Il assure s’être rendu sur place avec les différents responsables de sa direction, et n’avoir « rien constaté qui ne soit pas conforme aux conditions du cahier des charges ». Pour ce qui est du temps du travail, il précise que « le ministère a accordé à l’entrepreneur la permission d’extraire du sable jour et nuit, mais que celui-ci n’est autorisé à transporter ce sable que durant les heures de jour »... Ayant constaté ces abus, les ONG écologiques ont envoyé une lettre d’objection au ministère, recevant « une réponse négative de l’ingénieur en charge ». Étonnés, les écologistes s’informent davantage sur la question et apprennent, selon leurs propres termes, que « les honoraires de cet ingénieur sont payés par l’entrepreneur avec lequel il doit conclure un accord, approuvé auparavant par la direction ». Interrogé sur ce point, M. Kaïssi souligne que, dans le cadre de tels accords, « il est d’usage que l’entrepreneur s’acquitte des honoraires ». Les ONG ont également envoyé des lettres de protestation au ministre des Transports et des Travaux publics, Yassine Jaber, et au ministre de l’Énergie, Maurice Sehnaoui, leur demandant d’arrêter les travaux au plus vite. Ils ont tenté de contacter le ministre de l’Environnement, Wi’am Wahhab. Jusqu’à présent, ils déclarent n’avoir reçu aucune réponse. Dans leur communiqué, les ONG mettent l’accent sur la gravité d’une extraction excessive du sable sur les plages, ce qui a une incidence sur l’écosystème marin, rappelant que le littoral est une « richesse nationale considérable ». Ils considèrent que « la vente de ce sable équivaut à un vol de deniers publics », considérant qu’il devrait être transporté sur d’autres plages au lieu d’être écoulé sur le marché. Le document est signé par le syndicat des plongeurs professionnels au Liban, Green Line, le Comité libanais de l’environnement et du développement, « Bahr Loubnane », Byblos Ecologia, Greenpeace, Nature sans frontières, « Amwaj », les Amis de la mer, l’association TERRE, le Rassemblement libanais pour la protection de l’environnement, « al-Marbah al-Akhdar », « Chouhah al-Bi’a », le Rassemblement des jeunes de Hermel, le Comité de protection de l’environnement de Koura, la Coopérative des pêcheurs du littoral du Chouf et le Comité des professeurs d’université pour la protection de l’environnement. S.B.


Une vaste opération d’extraction de sable sur les plages de Jieh, au sud de Beyrouth, sous couvert de travaux de routine, a été dénoncée hier par un groupe de dix-sept associations écologiques. Cette accusation a été niée en bloc par le directeur général du ministère des Travaux publics et des Transports, Abdel Amir Kaïssi, contacté par « L’Orient-Le Jour », qui...