Mansour : « Des nominations vindicatives et arbitraires »

Ministre d’État, M. Albert Mansour a confirmé que les dernières nominations au conseil d’administration du CDR revêtaient un caractère « vindicatif », tout en affirmant qu’il ne s’y opposait pas. « La nomination de MM. Fadl Chalak et Yehiya Sankari (respectivement président et membre du CDR) était fondée sur des mobiles vindicatifs que je soutiens, surtout que personne ne s’était opposé au limogeage de M. Sankari, lorsqu’il avait été démis de ses fonctions, uniquement parce qu’il était un parent par alliance du Premier ministre (M. Karamé). Le chef du gouvernement se devait, pour préserver sa dignité, de ramener MM. Chalak et Sankari aux postes qu’ils occupaient », a déclaré M. Mansour, dans une interview à la Voix du Liban. « Je ne peux pas, en revanche, défendre le maintien du frère du président de la Chambre, Nabih Berry, au CDR, sachant que M. Berry avait toujours sa part (des nominations) à l’avènement de chaque gouvernement », a-t-il ajouté. Le ministre a en outre fait état d’un choix arbitraire lors du dernier train de nominations, affirmant que le Conseil d’État n’avait pas été consulté. Mais il a estimé que le Premier ministre est tenu d’avoir sa propre équipe pour gouverner « car ce sont des fermes et non pas des départements administratifs qui ont été établis au cours des douze dernières années ». En réponse à une question, M. Mansour a jugé inopportun le timing de l’appel à un rééquilibrage des relations libano-syriennes, affirmant regretter que ceux qui appellent « sincèrement à l’application de l’accord de Taëf soient devenus des instruments » aux mains des Américains et des Français. « Je préfère perdre mille fois avec la Syrie que gagner une seule fois avec les États-Unis et la France », a-t-il dit.