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Actualités - OPINION

Citoyen grognon - Transports en commun : attention danger !

Réorganiser les transports en commun. Cette phrase, répétée des dizaines de fois par des responsables politiques, a fini par disparaître des discours, des promesses, des priorités surtout. Reléguée aux oubliettes, la réorganisation des transports en commun. D’ailleurs, il faut bien le dire, ce n’est pas une simple réorganisation qu’il leur faut, mais une véritable refonte, une infrastructure toute neuve, taillée à la mesure des besoins du citoyen... mais aussi à la mesure de sa bourse. Commençons par le « service », cette Mercedes si longtemps prisée par les chauffeurs pour sa robustesse, si appréciée autrefois par les citoyens, pour sa sécurité et sa convivialité. S’installer aujourd’hui dans un « service » n’a plus rien de sûr. Les voitures, dont la plus neuve doit avoir près de trente ans d’âge, sont plutôt des pièces de collection, avec la beauté et l’entretien en moins. Et encore. Pour 1 000 livres, vous avez droit à des sièges éventrés auxquels vous devez vous agripper à deux mains pour ne pas vous retrouver par terre ou sur les genoux du voisin, des portes qui ferment à grand-peine, des pots d’échappement qui crachent une fumée asphyxiante, noire ou blanche, au choix. Et pour couronner le tout, une voiture qui roule cahin-caha, à deux kilomètres par heure, et s’arrête tous les dix mètres pour ne rater aucun client potentiel. Le chauffeur ? Parlons-en. Il ne se prive pas de déverser sur vous toute sa colère contre les chauffeurs étrangers, syriens en l’occurrence, qui travaillent illégalement, sans permis, sans payer la redevance des taxis-service et s’approprient sa clientèle, en toute légalité. Folkloriques, certes, nos « services » nationaux, mais guère fonctionnels. Surtout lorsque vous devez en prendre deux, voire trois, avant d’arriver à destination. Surtout lorsque le chauffeur vous carotte allègrement, dès que vous lui demandez aimablement de dévier quelque peu de son circuit, ne serait-ce que de quelques dizaines de mètres. Quant aux bus, il y en a désormais tellement, des privés et des publics, que vous ne savez plus lequel prendre. Rouge et blanc, multicolores, vous avez l’embarras du choix et puis c’est bien moins cher qu’un service. 500 ou 750 LL, c’est donné. Sauf que pour arriver à votre travail ou à votre université, vous devez changer un, deux ou même trois bus, avant de devoir encore marcher quelques bons kilomètres. Le problème, quand vous prenez le bus, c’est que vous n’êtes jamais sûrs d’arriver sains et saufs à destination. Prendre un maximum de passagers, même si ces derniers sont serrés comme des sardines, est bien la devise des chauffeurs de bus. Prendre un maximum de passagers implique aussi faire la course avec le concurrent et le dépasser avant de lui faire une jolie queue de poisson, afin de lui faucher la clientèle sous le nez. Prendre un maximum de passagers implique aussi pour les bus des arrêts fréquents, trop fréquents, sans crier gare et n’importe où, au risque de devenir de véritables dangers publics non seulement pour les automobilistes mais aussi pour les piétons. Sans parler de la pollution qu’ils dégagent sous forme de fumée opaque et asphyxiante. Entre-temps, à l’intérieur, vous êtes si vert de peur que vous jurez, par vos grands dieux, de ne plus jamais remettre le pied dans ces corbillards ambulants. Vous vous prenez à rêver de transports publics à la française, confortables, pratiques, sûrs, organisés, respectueux de l’environnement, auxquels vous auriez accès moyennant un forfait mensuel, qui desserviraient votre lieu de travail ou votre université, qui auraient des arrêts réglementés et des horaires précis et dont un plan clair vous serait distribué. Vous vous prenez bêtement à espérer que ce rêve devienne un jour réalité. Anne-Marie EL-HAGE
Réorganiser les transports en commun. Cette phrase, répétée des dizaines de fois par des responsables politiques, a fini par disparaître des discours, des promesses, des priorités surtout.
Reléguée aux oubliettes, la réorganisation des transports en commun. D’ailleurs, il faut bien le dire, ce n’est pas une simple réorganisation qu’il leur faut, mais une véritable...