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Actualités - CHRONOLOGIE

MÉDIAS - Le Conseil d’État examinera aujourd’hui, à Paris, la demande du CSA Mahfouz menace les médias français de mesures réciproques au cas où al-Manar serait interdite

C’est aujourd’hui que le Conseil d’État français doit examiner la demande du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), organisme chargé de la régulation des médias en France, de faire cesser la diffusion de la chaîne al-Manar en Europe. Hier, on ignorait encore si cette ordonnance sera prononcée à Paris à partir d’aujourd’hui. À Beyrouth, les manifestations de soutien à la chaîne du Hezbollah se sont poursuivies, le président du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel-Hadi Mahfouz, allant jusqu’à menacer les médias français émettant au Liban de mesures réciproques au cas où al-Manar serait interdite en France. M. Mahfouz a tenu ces propos lors d’un meeting de solidarité avec la chaîne, organisé au siège de l’Ordre de la presse et auquel ont pris part plusieurs personnalités, notamment le ministre du Travail, Assem Kanso, une vingtaine de députés et le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni. M. Mahfouz a indiqué qu’au « cas où al-Manar serait interdite, le CNA sera obligé de remettre en cause les privilèges et les tolérances accordées à certains médias français ». « Ces médias sont les seuls qui bénéficient au Liban d’un traitement spécial qui les exempte de l’application de certaines clauses de la loi qui organise le paysage audiovisuel au Liban », a-t-il ajouté. M. Mahfouz s’est dit « optimiste, en raison des informations qui (lui) parviennent de la part de collègues français, assurant que le Conseil d’État ne sera pas influencé par la campagne menée par le lobby pro-israélien ». Donnant lecture du message du ministre de l’Information, Élie Ferzli, le directeur général du ministère, Hassan Falha, a invité la France « à juger cette affaire loin des pressions subies par l’ambassade d’Israël à Paris ». De son côté, le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, a appelé « les médias arabes, publics et privés, à se mobiliser pour soutenir al-Manar, car leur tour viendra bientôt s’ils ne font pas preuve de solidarité ». Donnant lecture du message du président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, Joseph Kassaïfi a indiqué : « Nous espérons trouver en France les valeurs du général Charles de Gaulle et non les empreintes du lobby israélien. » Le PDG d’al-Manar, Mohammed Haïdar, a, pour sa part, invité les médias arabes à s’unir et se défendre. Selon lui, d’autres chaînes arabes subiront le même sort plus tard. Il a aussi invité la Ligue arabe à intervenir en protégeant les médias de la zone. Des recommandations ont été également émises. Les personnalités présentes ont estimé que l’interdiction d’al-Manar « mettrait en danger l’amitié historique libano-française, ainsi que les relations et l’image de la France dans le monde arabe et musulman ». La séance du Conseil d’État se tiendra donc aujourd’hui à Paris sur requête du CSA qui demande l’arrêt de la diffusion d’al-Manar par l’opérateur de satellite Eutelsat, dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision. On ignore encore si l’ordonnance sera prononcée dès aujourd’hui. Sur injonction du Conseil d’État, le CSA avait signé le 19 novembre dernier une convention avec al-Manar, l’autorisant à être diffusée en France mais sous des conditions présentées comme particulièrement strictes. Onze jours plus tard, il lui adressait une mise en demeure de « respecter ses obligations légales et conventionnelles », à la suite de la diffusion de propos antisémites. Mardi dernier, le CSA est passé à l’étape suivante, engageant une « procédure de sanction ». L’organisme de régulation de l’audiovisuel reproche à al-Manar d’avoir diffusé des commentaires « susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence ». Dans ce cadre, il entendra les représentants d’al-Manar vendredi 17 décembre. La semaine dernière, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, avait déclaré au Sénat : « Les programmes d’al-Manar sont incompatibles avec nos valeurs. Il est clair qu’ils vont conduire à la résiliation de la convention entre le CSA et al-Manar. » Depuis plus d’un an, la chaîne est au cœur d’une vive polémique en France. Tout avait commencé novembre 2003, quand al-Manar avait diffusé un feuilleton intitulé al-Shatat (diaspora).
C’est aujourd’hui que le Conseil d’État français doit examiner la demande du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), organisme chargé de la régulation des médias en France, de faire cesser la diffusion de la chaîne al-Manar en Europe. Hier, on ignorait encore si cette ordonnance sera prononcée à Paris à partir d’aujourd’hui. À Beyrouth, les manifestations de...