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Actualités - CHRONOLOGIE

Les députés de la « Rencontre démocratique » dénoncent les « esprits malades » qui se livrent à des campagnes télécommandées Le bloc Joumblatt s’élève contre la dérive vindicative du pouvoir

La Rencontre démocratique, bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, a lancé hier une attaque particulièrement virulente contre le pouvoir, dénonçant, près de cinq mois avant les législatives, ce qu’il a qualifié de « la plus grande fraude électorale dans l’histoire du Liban ». Réunis hier sous la présidence de M. Joumblatt pour « évoquer la situation interne et les répercussions politiques qui ont découlé de l’amendement constitutionnel, de la prorogation du mandat du président de la République et de la formation d’un gouvernement qui a amené avec lui toutes les formes de vengeance politique », les députés de la Rencontre démocratique ont publié un violent communiqué dans lequel ils se sont toutefois gardés de mentionner la Syrie dans le texte. « Le pays vit dans un climat de coup d’État contre l’accord de Taëf susceptible de ramener le pays en arrière. Un climat qui menace de saper les fondements nationaux et constitutionnels sur lesquels est basé le document d’entente nationale », a indiqué le rassemblement des députés joumblattistes, avant de dénoncer « le crime que constitue la violation de la Constitution ». Le bloc parlementaire a ensuite estimé que « les pratiques et les mesures relatives à la gestion de la chose publique et la pression au quotidien en faveur de la mise en place d’un pouvoir policier, sécuritaire et judiciaire constituent désormais un fardeau pour le régime démocratique au Liban », la réconciliation nationale et l’application de Taëf. Un cabinet « qui traduit toutes les haines » « Le pouvoir en place, par ses moyens visibles et invisibles, et par l’intermédiaire de ses Services qui vandalisent le régime démocratique et trompent l’opinion publique, est le principal responsable du retour des conflits politiques enfiévrés et de l’échec des tentatives visant à créer une équation nationale libanaise. Une équation capable de faire face en pratique, et non avec des slogans creux, aux défis et à éviter au Liban les méfaits et le chaos résultant de la conjoncture régionale et du rôle de plus d’une partie dans ce cadre », a poursuivi le communiqué. « Le pouvoir, par le biais de ses symboles connus, a décidé d’aller loin dans sa résignation devant la logique du parti unique, de l’opinion unique et des mots d’ordre qui sont glissés aux centres de décision étatiques. Partant, il est du droit des Libanais d’élever la voix face aux dangers qui menacent le régime démocratique, le but étant de livrer ce dernier à un groupe formé de personnes serviles qui occupent les postes du pouvoir », a-t-il ajouté. Le bloc s’est ensuite attaqué au gouvernement, qu’il a qualifié de « traduction de tous les caprices et de toutes les haines » au niveau national. Un cabinet « imposé à de grandes fractions de Libanais et qui a été fabriqué à la mesure des sanctions qui visent actuellement ces fractions et les groupes (...) qui refusent la soumission de la décision nationale libanaise aux impératifs du pouvoir policier, des SR et des chambres occultes à qui il plaît de diriger les affaires et les piliers de l’État par l’intermédiaire des téléphones mobiles », a-t-il souligné. « Les scandales des nominations et des marchés conclus entre les gens du pouvoir éclatent de partout. Ils font l’objet des commentaires ironiques et des critiques de l’opinion publique libanaise, qui considère qu’il s’agit là d’un signe supplémentaire de l’immersion du cabinet dans la sélectivité, l’esprit de vengeance et la logique du partage du gâteau (...) », a noté la Rencontre démocratique. Le scandale électoral Mais « le plus gros scandale » reste, selon le rassemblement, la question de la loi électorale que « le pouvoir veut à sa mesure et à la mesure de certains suivistes, mercenaires et nouveaux riches qui gravitent dans la sphère publique, et qui utilisent l’État, ses administrations, ses ministères et ses services publics comme bureaux électoraux pour promouvoir certains candidats. Tout comme ils spolient déjà les fonds publics pour financer leurs campagnes dès maintenant ». Et de poursuivre : « Ils anticipent sur l’élaboration de la loi, à travers une campagne organisée pour établir leur mainmise sur les fonds publics et les utiliser à des fins électorales, pour contrôler les administrations, les mohafazats et les centres de décision concernés par la gestion de la chose électorale. Ils ridiculisent la justice dès maintenant au service de leur campagne personnelle et de la falsification des élections. Ils ridiculisent dès maintenant le Trésor pour mettre en place la plus grande opération de corruption électorale dans l’histoire du Liban. Ils forment des commissions électorales et judiciaires à la mesure de leurs intérêts et de leurs objectifs, puisque la falsification semble être le mot d’ordre pour tout ce qu’ils font ces jours-ci. Il n’y aura pas de possibilités de tenir des élections libres et intègres, sauf en cas de formation d’un cabinet neutre qui puisse assumer ses responsabilités, notamment pour assurer au Liban une transition du pouvoir des Services à un pouvoir croyant dans la pratique démocratique et le processus électoral. » « Les esprits malades » Le bloc parlementaire a en outre exprimé sa solidarité avec le député Walid Joumblatt face aux campagnes orchestrées contre ce dernier. Le bloc a indiqué qu’il appuie toutes les positions de M. Joumblatt « qui expriment le fond de la pensée de la grande majorité des Libanais ». Il a stigmatisé « la transformation des coulisses du Palais de justice en tribunes de menaces et en lieux d’interpellations sectaires et régionaux, ainsi que le flux de scribes qui annoncent leur allégeance et leur volonté de participer à la campagne contre Joumblatt et ses positions nationales ». Estimant que le pouvoir a été « effrayé » par le respect que plusieurs leaders du monde vouent pour M. Joumblatt, par le bain de foule de Moukhtara et par le soutien obtenu par le chef du PSP auprès de l’opinion publique pour ses prises de position nationales, la Rencontre démocratique a tiré à boulets rouges sur « les esprits malades qui n’ont eu d’autre recours que de lâcher la bride à la fanfare d’accusations de trahison, et de donner un mot d’ordre généralisé à un certain nombre de politiques mercenaires qui se sont succédé au Palais de justice pour réciter leurs campagnes télécommandées ». Une enquête déviée de son cours Il a ensuite exprimé son inquiétude devant « les orientations nébuleuses » que prend l’enquête sur la tentative d’attentat contre Marwan Hamadé, dénonçant les « tentatives suspectes de déformer les vérités et de dévier l’enquête de manière à faire assumer à la victime le fait de n’avoir pas pu démasquer les criminels ». Indiquant que « les tentatives de fabriquer de toutes pièces un dossier judiciaire mettant en cause de grandes personnalités, dont Marwan Hamadé, sont toujours en cours », le bloc a affirmé que l’opinion publique libanaise a été « stupéfaite d’entendre le ministre de la Justice convoquer Hamadé devant le juge d’instruction militaire, et en des termes crus qui n’ont rien à voir avec le lexique des magistrats ». Le bloc a enfin mis en garde contre la fabrication d’une « affaire médiatique illusoire » au détriment de l’enquête sur l’assassinat de Marwan Hamadé, appelant le Parlement à assumer ses responsabilités complètes au niveau de la défense des droits et de la dignité de ses membres, et à rectifier le cours du procès.
La Rencontre démocratique, bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, a lancé hier une attaque particulièrement virulente contre le pouvoir, dénonçant, près de cinq mois avant les législatives, ce qu’il a qualifié de « la plus grande fraude électorale dans l’histoire du Liban ».
Réunis hier sous la présidence de M. Joumblatt pour « évoquer la...