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Actualités - CHRONOLOGIE

Bkerké - Des ministres, des industriels, des Palestiniens, des familles de détenus au siège patriarcal, hier Sfeir dépositaire de tous les soucis du pays

Recours national unanimement reconnu, le patriarche Sfeir reçoit quotidiennement des doléances de toutes sortes. Même les ministres confient à cet inspirateur de l’opposition leurs préoccupations de l’heure. Il a ainsi écouté hier le ministre du Développement administratif, Ibrahim Daher, puis son collègue des Travaux publics, Yassine Jaber, avant de conférer avec le ministre d’État Youssef Salem. Ces officiels n’ont pas fait de déclarations. Par contre, le président de l’Association des industriels, Fadi Abboud, en avait gros sur le cœur. Il a appelé le gouvernement à prêter enfin l’ouïe aux demandes répétées de son secteur. En relevant que le patriarche Sfeir pour sa part ne cesse de soulever depuis six bons mois, dans ses homélies dominicales, les lourds problèmes du monde du travail, le chômage, l’émigration forcée, les crispations sociales. Pour Abboud, il n’y a encore aucun frémissement de redressement et de plan pour la création d’emplois, alors que la grogne réclamant une augmentation des salaires va en s’amplifiant. Le président des industriels a répété les plaintes connues : le Liban s’ouvre largement à l’importation de produits fabriqués dans des pays à main-d’œuvre bon marché, alors que sa propre production essuie à l’exportation un tir de barrage en règle. Le chômage local oscille, selon les études, entre 15 et 40 %, alors que le travail est raflé par les ouvriers étrangers qui pénètrent ici en hordes compactes. Pour Abboud, qui s’adresse manifestement aux syndicats, demander une augmentation de salaires reviendrait à encourager les entreprises à recruter du personnel étranger, moins exigeant. Il souligne que, pour relancer l’emploi, il faut dynamiser les secteurs économiques, production en tête. Qu’il faut protéger, en rétablissant des droits douaniers de 30 à 40 %. Il laisse entrevoir qu’alors il serait possible de doubler le salaire minimum garanti qui passerait de 300 000 à 600 000 LL. Abboud veut que l’on ferme les frontières et que l’on cesse de subir la concurrence de pays où la tonne de mazout est à 100 dollars alors qu’ici elle est à 400. Le FPLP Après un entretien avec le député Mansour el-Bone, le patriarche Sfeir a rencontré une délégation du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) dirigée par Ali Fayçal. Qui a indiqué que la démarche a pour but d’initier une amélioration des relations palestino-libanaises, sur des bases de respect mutuel. Dans ce cadre, il a proposé l’ouverture d’un dialogue entre l’État libanais et l’OLP. Afin de promouvoir ensemble une application de la résolution 194 consacrant le droit de retour des refugiés dans leurs foyers d’origine. Fayçal a de même invité les autorités libanaises à ouvrir plus largement les perspectives de travail et d’appropriation devant les refugiés palestiniens. Il a indiqué avoir remis un mémoire au patriarche. Ajoutant que le FPLP se tient naturellement aux côtés du Liban et de la Syrie face aux pressions US et aux menaces israéliennes. Et qu’il soutient le peuple américain dans sa résistance à l’occupation américaine. Pour cette organisation progressiste, fondée par Georges Habache, l’élection présidentielle palestinienne est une occasion à saisir afin de restructurer les institutions palestiniennes. Le FPLP, qui présente un candidat, Tayssir Khaled, demande également des législatives, ainsi que le retrait israélien. La magistrature cléricale À l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, les juges des tribunaux d’Église maronites, accompagnés par les avocats, les greffiers et les auxiliaires se sont rendus auprès de Mgr Sfeir qui les a reçus en présence des évêques Roland Aboujaoudé et Chucrallah Harb. Le père Antoine Rajeh, magistrat, a prononcé un mot de circonstance. Soulignant, sans doute par allusion à d’autres exemples, que Bkerké laisse toujours la pleine liberté de décision aux juges cléricaux. Et en respecte les arrêts, même s’il y a lieu après certains verdicts de leur faire des remarques déterminées. Dans sa réponse, le patriarche a exhorté les juges à déployer tous les efforts possibles de conciliation entre parties opposées, avant qu’elles ne s’engagent dans un procès. On sait en effet que les tribunaux religieux, qui traitent de statuts personnels, ont souvent à connaître de séparations de couples ou de questions successorales litigieuses. Les prisonniers en Syrie Le patriarche-cardinal s’est ensuite entretenu, à l’occasion de la Semaine du prisonnier, avec le comité des familles des Libanais détenus en Syrie. Dont certains sont écroués, ou escamotés, sans qu’on sache où ils sont exactement, depuis des dizaines d’années. La délégation a pressé le prélat de relancer avec insistance l’affaire auprès des autorités libanaises, pour qu’à leur tour elles démarchent les Syriens. Roula Houri a également sollicité l’aide de Bkerké hier. Au sujet de la réponse du Conseil d’État à la requête d’invalidation qu’elle a présentée après les municipales. Elle se propose de tenir un point de presse pour expliquer son cas jeudi 9 décembre. Enfin, le patriarche Sfeir a retenu à déjeuner hier Nayla Moawad et le général Adonis Nehmé.
Recours national unanimement reconnu, le patriarche Sfeir reçoit quotidiennement des doléances de toutes sortes. Même les ministres confient à cet inspirateur de l’opposition leurs préoccupations de l’heure. Il a ainsi écouté hier le ministre du Développement administratif, Ibrahim Daher, puis son collègue des Travaux publics, Yassine Jaber, avant de conférer avec le...