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MÉDIAS - la chaîne du Hezbollah dénonce une campagne « sioniste » Raffarin va réclamer l’arrêt prochain des programmes d’al-Manar en France

La chaîne du Hezbollah, al-Manar, n’a pas vraiment eu le temps de se réjouir de la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel français, l’autorisant à signer la convention qui lui permettrait d’être diffusée en France. La voilà donc de nouveau au centre d’une vive polémique politique dans ce pays. Au point que le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a répété hier devant les membres du Sénat ce qu’il avait laissé entendre la veille dans un communiqué en provenance de Matignon. Devant les députés, il a ainsi déclaré que « les programmes d’al-Manar sont incompatibles avec nos valeurs. Il est clair qu’ils vont conduire à la résiliation de la convention avec le CSA et la chaîne. C’est pour cela que je prendrai très prochainement une initiative législative pour nous donner les moyens d’interrompre immédiatement de tels programmes qui portent et la haine et la violence et l’indignité humaine. Nous n’avons pas les moyens juridiques d’intervenir aujourd’hui. Quelquefois, le droit a ses lenteurs ». Le CSA ne dispose pas en effet de moyens de contraintes vis-à-vis d’un opérateur de satellite français, comme Eutelsat, qui diffuse al-Manar depuis 4 ans. Il faudra donc attendre un amendement de la loi sur l’audiovisuel, qui comporte actuellement beaucoup de lacunes, pour connaître définitivement le sort d’al-Manar en France. Rappelons que le CSA français avait autorisé le 19 novembre la chaîne à émettre en France et dans l’ensemble de l’Union européenne, suite à la signature d’une convention dans laquelle al-Manar s’engageait à respecter des conditions déontologiques strictes. Mais le 30 novembre, le CSA avait saisi le Conseil d’État pour qu’il suspende sa diffusion après le constat de diffusion de propos à caractère antisémite. La plus haute juridiction administrative en France examinera cette question le 11 décembre, a indiqué une source de l’AFP. Une autre hypothèse évoquée est que le CSA, après avoir identifié les programmes litigieux, pourrait demander au gouvernement de prononcer l’interdiction par décret en Conseil des ministres. Le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, a, dans un communiqué, félicité le gouvernement français d’avoir annoncé la prochaine résiliation de la convention accordée par les autorités françaises à la chaîne de télévision al-Manar. « Nous félicitons le gouvernement français d’avoir adopté cette décision (...) Notre ministère fait campagne en Europe contre le Hezbollah, et la mesure prise par le gouvernement français est un des résultats de cette campagne », affirme ce communiqué. « Nous espérons que cette mesure va déboucher sur une déclaration de l’Union européenne proclamant que le Hezbollah doit figurer sur la liste des organisations terroristes », a-t-il encore indiqué. Selon M. Shalom, une telle décision européenne « devrait empêcher le Hezbollah de drainer des fonds et de développer une infrastructure en Europe, comme c’est déjà le cas pour le Hamas », le principal mouvement islamiste palestinien. Si al-Manar est interdite en France, Eutelsat devra trouver le moyen de dissocier cette chaîne, née en 1991, du lot des dix chaînes arabes d’Arabsat qu’il relaie.
La chaîne du Hezbollah, al-Manar, n’a pas vraiment eu le temps de se réjouir de la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel français, l’autorisant à signer la convention qui lui permettrait d’être diffusée en France. La voilà donc de nouveau au centre d’une vive polémique politique dans ce pays. Au point que le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin,...