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MUSÉE Le Louvre sort de son enceinte et s’étend au cœur des terrils du Nord

Longtemps considéré comme une forteresse parisienne, le musée du Louvre va, en déployant à l’horizon 2008 une antenne à Lens dans le nord de la France, étendre son rayonnement culturel à une région profondément traumatisée par la fermeture des mines. Loin d’être le parent pauvre de son aîné, le Louvre II, dont la création a été annoncée lundi par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lors d’une brève visite dans cette ville socialiste, accueillera chefs-d’œuvre et œuvres majeures, souligne Didier Selles, administrateur du Louvre. «Ce projet, comme celui du futur Centre Pompidou à Metz, dans le nord-est de la France, s’inscrit de manière exemplaire dans la politique de décentralisation souhaitée par le gouvernement», souligne Nelly Tardivier, chargée de mission à la direction de l’Établissement public du Louvre. Le futur musée sera construit sur un ancien carreau de mine dans un cadre verdoyant, en forme de triangle très allongé qui s’étire entre terrils et corons. Le musée du Louvre prêtera à cette antenne un fonds de plusieurs centaines d’œuvres, qui sera renouvelé tous les trois ans. Cela «permettra une présentation transversale des collections du musée parisien à travers une sélection de 5 à 600 œuvres, selon deux approches: l’une thématique et iconographique, l’autre formelle et stylistique», précise Nelly Tardivier. «Ce qui nous semble important, c’est de mettre à la disposition de l’antenne des collections abondantes afin de maintenir l’attractivité du lieu. Les expositions de Lens pourront d’ailleurs être présentées au Louvre à Paris, et vice versa», dit-elle. Pour Henri Loyrette, président-directeur de l’Établissement public du musée du Louvre, «le Louvre a une quadruple vocation: locale, régionale, nationale et internationale, puisque la ville de Lens le rapprochera de l’Allemagne et de l’Angleterre». Le Louvre est un des trois plus grands musées au monde – avec l’Ermitage de Saint- Pétersbourg et le Metropolitan Museum of Art de New York- mais il est à l’étroit avec ses 35000 œuvres exposées. Sans compter ses énormes réserves. Il a déjà absorbé l’antenne du musée du Quai Branly qui ouvrira ses portes en 2006 aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, selon les vœux du président Jacques Chirac qui y a aussi souhaité la création du département des arts de l’islam. L’accroissement des collections permanentes, l’impossibilité de les déployer en sous-sol en raison des risques d’inondation lors des grandes crues de la Seine sont de vrais casse-tête pour la direction du Louvre. La configuration de cet ancien palais, avec ses cours et ses escaliers monumentaux, ajoute à la complexité. C’est pourquoi le Louvre, débordant de toutes parts, aspirait à un nouvel espace qui lui permettrait «non seulement d’exposer plus, mais aussi d’exposer mieux».
Longtemps considéré comme une forteresse parisienne, le musée du Louvre va, en déployant à l’horizon 2008 une antenne à Lens dans le nord de la France, étendre son rayonnement culturel à une région profondément traumatisée par la fermeture des mines.
Loin d’être le parent pauvre de son aîné, le Louvre II, dont la création a été annoncée lundi par le Premier...