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Actualités - CHRONOLOGIE

Ianoukovitch et Iouchtchenko sont tombés d’accord pour rejeter tout recours à la force Les rivaux ukrainiens annoncent le début de négociations pour régler la crise (Photo)

Le chef de l’État ukrainien sortant Leonid Koutchma a annoncé hier la création d’un groupe de travail pour régler la crise politique en Ukraine, à l’issue d’une rencontre à Kiev avec les candidats rivaux Viktor Iouchtchenko et Viktor Ianoukovitch et des médiateurs étrangers. À Kiev, des dizaines de milliers de manifestants des deux camps avaient envahi les rues enneigées de Kiev et que les opposants, majoritaires, bloquaient les bâtiments de la présidence et du gouvernement. «Nous commençons des négociations politiques pour trouver une solution pacifique. Un groupe de travail commence à travailler aujourd’hui », a déclaré hier M. Koutchma. « J’aimerais souligner encore une fois que seul un compromis politique et légal pourra aider à résoudre cette situation très compliquée qui a pris naissance en Ukraine après le second tour de l’élection présidentielle », avait déclaré M. Koutchma au début des entretiens. Le vainqueur contesté de la présidentielle, Viktor Ianoukovitch, et son adversaire pro-occidental, Viktor Iouchtchenko, sont également tombés d’accord pour rejeter tout recours à la force, selon une déclaration commune lue par M. Koutchma après cette rencontre qui s’est déroulée en présence de quatre médiateurs étrangers, trois Européens et un Russe : les présidents polonais Alexander Kwasniewski et lituanien Valdas Adamkus, invités par M. Koutchma, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana et le président de la Douma russe (Chambre basse du Parlement) Boris Gryzlov. Pour sa part, Viktor Iouchtchenko a donné « quelques jours » aux négociations pour aboutir, faute de quoi les opposants « passeront à l’action ». Il a également déclaré qu’il n’acceptait de négocier que sur l’organisation d’un nouveau second tour de scrutin. Auparavant, M. Iouchtchenko s’est également entretenu avec l’ambassadeur russe en Ukraine Viktor Tchernomyrdine. Manifestations des deux camps à Kiev La négociation en présence des médiateurs s’est engagée alors que, face aux foules de partisans de M. Iouchtchenko, atteignant par moments jusqu’à deux cent mille personnes, ceux de M. Ianoukovitch ont pour la première fois tenu hier une manifestation importante à Kiev. Arrivés à bord de trains et d’autocars venus de l’est russophone, plus de 20 000 manifestants ressemblés sur la place de la Gare, agitant leurs drapeaux blanc et bleu, ont acclamé M. Ianoukovitch qui leur a toutefois dit qu’il ne voulait pas du pouvoir « au prix du sang », avant d’appeler cependant ses partisans à empêcher « un coup d’État anticonstitutionnel » qu’il a accusé l’opposition de perpétrer. Le camp de l’opposition a, quant à lui, bloqué la présidence et le siège du gouvernement, entourés d’un cordon de manifestants qui ont placé des autobus devant les entrées. Le blocus a empêché M. Ianoukovitch de se rendre à son bureau, a annoncé sa porte-parole. Une dizaine de policiers se trouvaient à l’intérieur de l’enceinte de sécurité du bâtiment gouvernemental, mais on n’observait pas de tension particulière. Un groupe de manifestants, agitant, eux, des drapeaux orange, entonnaient des chants populaires, alors que les conducteurs de voitures passant à proximité klaxonnaient pour manifester leur soutien. En province, l’ouest du pays a continué à manifester son soutien à M. Iouchtchenko et l’est à M. Ianoukovitch. À Lviv, bastion nationaliste dans l’ouest, quelque 300 policiers ont « prêté serment » à M. Iouchtchenko, qui s’est autoproclamé président mercredi dernier. « Nous allons exécuter les ordres du président du peuple Viktor Iouchtchenko », a déclaré Mikhaïlo Tchapla, chef adjoint de la police routière régionale. Une trentaine d’élèves policiers ont de même rejoint à Kiev les rangs pro-Iouchtchenko. Par ailleurs, un des onze membres de la Commission électorale centrale ukrainienne, qui avait signé les procès-verbaux des résultats définitifs de l’élection présidentielle de dimanche, a demandé hier que sa signature soit retirée. D’autre part, les rumeurs sur l’arrivée à Kiev de nombreux avions russes pouvant transporter des hommes en armes devenaient persistantes. Moscou a démenti toute intervention de cette sorte. Parallèlement, le président américain George W. Bush a formulé l’espoir qu’une solution puisse être trouvée à la crise tandis que le président français Jacques Chirac a souhaité un accord politique pour éviter « un drame ».
Le chef de l’État ukrainien sortant Leonid Koutchma a annoncé hier la création d’un groupe de travail pour régler la crise politique en Ukraine, à l’issue d’une rencontre à Kiev avec les candidats rivaux Viktor Iouchtchenko et Viktor Ianoukovitch et des médiateurs étrangers. À Kiev, des dizaines de milliers de manifestants des deux camps avaient envahi les rues...