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Actualités - CHRONOLOGIE

LECTURE - Assabil inaugure la deuxième bibliothèque publique à Geïtaoui La lecture dans un jardin (Photo)

Ce sont les petits ruisseaux, dit-on, qui font les grandes rivières. Assabil (ruisseau en arabe), l’Association des amis des bibliothèques publiques, tisse petit à petit sa toile. Après avoir créé la première bibliothèque municipale à Bachoura, voilà le deuxième bébé qui voit le jour au jardin des Jésuites. Inaugurée officiellement il y a une dizaine de jours, en présence du mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf, du président de la municipalité, Abdel Menhem Ariss, de plusieurs conseillers municipaux, mais aussi de centaines d’amis, de parrains, d’amoureux du livre, la bibliothèque du jardin sera ouverte au public le 1er décembre. Le temps de finaliser les installations et d’achalander les étagères. Dans le jardin des Jésuites, derrière un terrain de jeux aménagé pour les enfants, une petite construction aux façades de verre et à la toiture d’argile. L’intérieur est coloré, bien éclairé, mais les étagères restent à moitié vides. Les préparatifs vont bon train pour accueillir les premiers rats de bibliothèque. Déjà, les promeneurs du jardin frappent à la porte pour s’informer sur les modalités de consultation. «La bibliothèque est ouverte tous les jours de 9h à 13h, et les mercredi, vendredis et samedis, de 15h à 19h, précise Nawal Traboulsi, présidente d’Assabil. Cette ouverture à temps partiel a été adoptée parce que nous n’avons pas les moyens de payer les employés à temps plein », explique-t-elle. Comme sa grande sœur de Bachoura, cette bibliothèque obéit aux principes définis par l’Unesco: gratuité des livres, accès ouvert à tous les citoyens, prêt à domicile et absence de censure. Mais elle se distingue par son cachet écologique. En effet, nombre de livres traitant de ce sujet seront disponibles, et les activités prévues seront en relation avec l’environnement. Savoir universel Formée principalement de bibliothécaires, pédagogues et enseignants, l’association axe son action sur la mise en place de bibliothèques, mais aussi la formation de bibliothécaires capables de dynamiser ces espaces, d’aller vers le grand public, d’organiser autour des livres des animations adressées aux enfants et aux adolescents, de créer des relations de collaboration étroite avec les écoles du voisinage. Assabil part du principe que les bibliothèques publiques sont un service qui doit être assuré à tous sans distinction. « L’accès au savoir universel, la transmission de la mémoire et la conservation du patrimoine documentaire sont des corollaires de la démocratie», note la présidente. Et ce, pour que le goût de lire ne se perde pas chez les jeunes, pour que le droit à l’information devienne une réalité au pays de l’alphabet, pour que les citoyens de demain ne grandissent pas dans des établissements scolaires privés de livres, pour que s’établissent dans les quartiers de la ville des lieux de convivialité à la fois sociale et culturelle, et enfin pour que la capitale se dote de bibliothèques publiques, gratuites et laïques. Afin de développer la lecture publique, Assabil a réussi à former un réseau, en collaboration étroite avec 24 autres bibliothèques disséminées dans des régions souvent défavorisées. Deux grandes lignes directrices structurent son action. D’une part, organiser régulièrement des formations techniques et documentaires aux futurs bibliothécaires (indexation, classement, animation autour d’un livre ...), faisant souvent appel à des intervenants étrangers. D’autre part, assurer la distribution des livres. C’est précisément une livraison d’environ 40000 ouvrages que Assabil vient de réaliser. Destinés à une quarantaine d’associations, centres, bibliothèques et écoles publiques, ces livres ont été offerts par les associations françaises Biblionef et Adiflor, leur transport étant financé par le Centre culturel français. Le perimètre de ce nouveau local doit s’orner, au printemps prochain, de bougainvilliers et de jasmins, ainsi que d’un espace de lecture à l’extérieur et d’un patio sous lequel sera installée une grande table pour accueillir les enfants. Pour conclure, Nawal Traboulsi tient à remercier principalement le conseil régional d’Île-de-France «qui soutient à fond les bibliothèques publiques de Beyrouth. Avec leur aide, nous avons pu nous procurer tout l’équipement en meubles, matériel informatique et audiovisuel, ainsi que les livres. La fondation Hachette a également aidé dans les travaux de restauration en offrant les tables et les chaises. Le service culturel de l’ambassade de France a offert des livres et des abonnements à des périodiques, la fondation Ousseimi nous soutient dans les animations, et Gaby Wardé a offert les rideaux. Sans oublier la municipalité qui nous fournit le local». La lecture dans un jardin semble déjà un concept qui marche car Assabil, qui s’est engagée auprès de la municipalité à ouvrir encore 10 autres bibliothèques de ce genre, convoite d’autres espaces verts de la ville. Maya GHANDOUR HERT
Ce sont les petits ruisseaux, dit-on, qui font les grandes rivières. Assabil (ruisseau en arabe), l’Association des amis des bibliothèques publiques, tisse petit à petit sa toile. Après avoir créé la première bibliothèque municipale à Bachoura, voilà le deuxième bébé qui voit le jour au jardin des Jésuites. Inaugurée officiellement il y a une dizaine de jours, en...