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Actualités - OPINIONS

Les émigrés nous écrivent

À propos du découpage électoral En réponse à l’article d’Émile Khoury concernant le découpage des circonscriptions électorales (L’Orient-Le Jour du mercredi 17 novembre 2004) je me permets de vous écrire pour souligner une anomalie dans les systèmes suivis depuis des années, que ni les hommes politiques ni les journalistes n’abordent, et j’aimerais savoir pourquoi. Je pense que tout le monde est d’accord (même ceux qui ont voté les lois précédentes) sur les points suivants : 1- Il faut un système égalitaire entre les régions (et non pas des cazas dans certains endroits et des mohafazats ailleurs). 2- La circonscription unique est de loin la plus représentative. Il faut cependant reconnaître que certains, pour les raisons que l’on sait, réclament des circonscriptions plus larges. Sans entrer dans un débat sur les mérites d’un tel découpage, il y a une aberration dans son application. Normalement, dans une circonscription non unique, il faut utiliser le mode proportionnel, ce qui n’est pas possible au Liban à cause de la répartition des sièges sur une base confessionnelle. Or, quelle que soit la taille de la circonscription, l’électeur doit choisir un nom et un seul (éventuellement le nom figurant sur la liste, mais seulement dans le cas de scrutin proportionnel) et non pas une liste de 5, 10 ou 15 noms). Pratiquement, et quelle que soit la taille de la circonscription, un électeur choisit un seul nom, et ce sont les premiers maronites, chiites, sunnites qui seront élus. Là, il ne peut plus être question d’une majorité confessionnelle dans une circonscription s’appropriant la décision de la minorité. Serge DERGHAM Bamako – Mali Le Liban et le Sommet de Ouagadougou Nos seuls amis historiques Il est vraiment désolant d’apprendre que notre président ne s’est pas rendu à la réunion des pays francophones. Est-ce que nous ne voulons pas comprendre que nos seuls amis historiques sont les Français ? La France est le seul pays du monde qui nous a toujours protégés et qui a soutenu nos droits. Nicolas HABIB Australie Un boycottage ridicule Le président de la République pense qu’en boycottant le Sommet de la francophonie à Ouagadougou, il va pouvoir isoler la France dans son combat pour le développement de la langue française. Avoir utilisé le Sommet de la francophonie de 2002 à Beyrouth pour « replacer le Liban sur la carte internationale » était logique. C’était même chose facile. Par contre, boycotter le sommet de 2004 à Ouagadougou est ridicule. Cette politique de boycott des instances internationales conviendrait peut-être à l’échelle d’Israël, mais certainement pas à celle de la francophonie. Cela ne pourra que justifier un isolement encore plus grand du Liban sur la scène internationale, comme si le rejet de la résolution 1559 n’est pas suffisant. Le boycott du Sommet de la francophonie va clairement à l’encontre de l’utilisation politique qu’avait fait le Liban de la francophonie lors du précédent sommet de 2002. L’important reste que l’actuelle élite politique libanaise à l’ego surdimensionné ne doit pas s’imaginer que l’histoire va avoir pitié d’elle. Cette élite oublie que la 1559 a uni la majorité de la base populaire druze et la majorité de celle des chrétiens. Un phénomène rare ! Elle oublie aussi que la francophonie n’est plus, comme beaucoup le pensent, l’apanage de la communauté maronite. Cette francophonie a fini par créer un lien nouveau entre les chiites francophones – Afrique de l’Ouest oblige – et les maronites. Boycott ou pas, le Liban francophone a toujours joui d’une bonne réputation avec ou sans représentation officielle. L’excellente et très francophone réputation des Libanais et des émigrés s’évertue bien mieux à représenter un Liban entre autre francophone, mais dans tous les cas différent de celui, corrompu, de cette élite de guerre, postguerre et préguerre. Nadim HASBANI Bruxelles Et la compétence ?... J’écris pour vous dire, Messieurs nos dirigeants, que nous, les immigrés libanais, nous indignons de vous entendre parler, sur les chaînes télévisées, de l’efficacité du nouveau gouvernement en soutenant qu’il inclut les fils et filles des familles libanaises célèbres du Liban moderne. La probité n’est ni atavique ni congénitale, et certainement pas plus que le savoir. Nous aurions apprécié vous entendre faire l’éloge de la compétence de vos ministres lettrés et lettrées, diplômés de Harvard, professeurs d’université, pionniers greffeurs de foie, érudits économiques. Je vous en supplie, ne me lancez pas l’argument fallacieux que même aux États-Unis les descendants de familles célèbres ont plus de chance de gouverner. George W. Bush a été élu démocratiquement, et entre Bush père et Bush fils, souvenez-vous de Bill Clinton, qui réussit à s’élever de la pauvreté et des troubles de sa vie familiale jusqu’aux universités Georgetown, Oxford puis Yale. Ne vous sentez-vous pas gênés quand vous entendez Ron Reagan, le fils du grand président républicain Ronald Reagan, critiquer avec férocité la politique de George W. Bush en pleine campagne électorale ? Sachez que votre mentalité et vos comportements sont exactement ce qui nous désenchante à chaque fois que nous rêvons de rentrer au Liban que nous adorons, et ce qui nous pousse à prolonger la durée de notre éloignement année après année. Firas ABI NASSIF Chelmsford (MA – USA) Dans la tourmente Le processus de colonisation du Liban par son voisin syrien est le résultat d’un long processus systématique de soumission et d’absorption. Bien que le Liban ait accédé à son indépendance avant que la Syrie n’ait obtenu la sienne, celle-ci n’a jamais reconnu le Liban en tant que pays indépendant et souverain. Après plus d’un quart de siècle d’occupation par les troupes syriennes, le Liban a changé de physionomie et presque d’identité. Des centaines de milliers de personnes issues de toutes les communautés se sont résolues à l’exil et ont formé une diaspora à l’étranger. Les résultats les plus tangibles de cette occupation syrienne sont le noyautage et la destructuration des composantes nationales libanaises. Aujourd’hui, ceux qui réclament le départ de l’armée syrienne n’ignorent pas les pesanteurs de la géopolitique, mais appellent cependant à des relations harmonieuses et équilibrées avec la Syrie. En définitive, le Liban est pris dans une tourmente qu’il ne maîtrise pas. L’échec des dynamiques de paix, marquées par le durcissement et l’enlisement du conflit israélo-palestinien ainsi que par les événements internationaux, ont quelque peu bouleversé la donnée au Proche-Orient. Les Libanais aspirent à vivre dans un pays pacifié, libéré, souverain et démocratique. La communauté internationale et surtout l’Europe doivent les aider à réaliser cet espoir, et les encourager dans leurs efforts de réconciliation et d’unité nationale. Anwar WAZEN Bruxelles
À propos du découpage électoral
En réponse à l’article d’Émile Khoury concernant le découpage des circonscriptions électorales (L’Orient-Le Jour du mercredi 17 novembre 2004) je me permets de vous écrire pour souligner une anomalie dans les systèmes suivis depuis des années, que ni les hommes politiques ni les journalistes n’abordent, et j’aimerais savoir...