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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Alors que la tempête fait rage...

Le citoyen avait osé espérer que la première pluie donnerait des ailes au nouveau gouvernement. Faire preuve de prévoyance et d’efficacité face aux intempéries, quoi de mieux pour gagner la confiance et le respect des Libanais. Mais non ! Le gouvernement est bien trop occupé à se tailler une loi électorale à la mesure de sa vingtaine de ministres candidats à la députation, pour se préoccuper du temps qu’il fera demain. Entre-temps, les éléments se sont déchaînés. La pluie, la grêle et la neige ont chassé le soleil à grand fracas, comme pour se faire pardonner d’avoir tellement tardé à pointer le bout de leur nez. Qu’a fait le gouvernement pour faire face aux intempéries ? Rien. Absolument rien. Alors que la première neige bloquait les habitants des villages de Bécharré et du Jurd, les chasse-neige et tracteurs dépendant du ministère des Travaux publics restaient au hangar, sagement garés. Et pour cause, les chauffeurs refusaient de se présenter à leur poste, faute d’avoir été payés pour leurs prestations de l’année passée. Belle excuse lorsqu’on sait que les municipalités de ces régions, dans l’incapacité de faire face à la situation, ont dû lancer un véritable SOS au ministre des Travaux publics en personne, pour que leurs routes soient enfin dégagées. Belle excuse aussi lorsqu’on apprend que ces villages ont été, pour l’occasion, privés d’électricité. Alors qu’il continue de pleuvoir des cordes, d’une pluie qui semble ne jamais vouloir s’arrêter, inondant sans distinction villes et campagnes, autoroutes et routes de montagne, le gouvernement brille par son absence, et surtout par son incompétence. Dégager fleuves, cours d’eau, rigoles ou bouches d’égout ? « Une pure formalité », qu’ils disaient, mais une formalité qu’ils rechignent encore à exécuter. Rien qu’à dénombrer le nombre d’automobilistes bloqués sur les routes par les eaux montantes, à Jal el-Dib ou au Hermel, rien qu’à compter le nombre d’arbres déracinés ou les murs de soutènement éventrés par les eaux, rien qu’à jeter un coup d’œil sur les routes balayées par les torrents de boue charriant tout sur leur passage, ou les éboulements isolant des villages entiers, rien qu’à observer les nombreuses opérations de sauvetage entreprises par les membres de la Défense civile... on réalise l’ampleur de l’échec. Lamentable ! Durant combien d’années encore le citoyen devra-t-il continuer de subir les intempéries, sans que son gouvernement ne lève le petit doigt pour tenter d’en limiter les dégâts ? Combien d’hivers difficiles le citoyen devra-t-il encore vivre, avant que son gouvernement ne révise, et de manière efficace, tout le système de canalisation des eaux de pluie du pays ? Combien de routes de montagnes s’effondreront-elles encore, avant que ce même gouvernement ne se décide à les reconstruire au lieu de dépenser vainement les deniers publics à un rapiéçage inutile ? Ce n’est pas demain la veille que le gouvernement se préoccupera du temps qu’il fera. Du moins pourrait-il se préoccuper du sort de ses citoyens, alors que la tempête continue de faire rage. Anne-Marie EL-HAGE
Le citoyen avait osé espérer que la première pluie donnerait des ailes au nouveau gouvernement. Faire preuve de prévoyance et d’efficacité face aux intempéries, quoi de mieux pour gagner la confiance et le respect des Libanais.
Mais non ! Le gouvernement est bien trop occupé à se tailler une loi électorale à la mesure de sa vingtaine de ministres candidats à la...