Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

CONFÉRENCE - « La culture de la liberté au Liban : de la connaissance à la pratique » Au Liban, les textes sont clairs, mais l’application ne suit pas la théorie

Le concept de « liberté » est devenu tellement galvaudé de nos jours que l’on ne prend même plus la peine de s’y arrêter pour en approfondir le sens et la portée. C’est cette réflexion qu’invite à faire le Mouvement culturel d’Antélias qui a organisé hier, en collaboration avec l’association Friedrich Ebert, une conférence intitulée : « La culture de la liberté au Liban : de la connaissance à la pratique ». Un tel débat était d’autant plus nécessaire en cette période d’indépendance que la prise de conscience et la connaissance sont indissociables de la praxis, dira le secrétaire général du mouvement culturel, Georges Abi Saleh, qui a invité les Libanais à effectuer un retour dans l’histoire pour mieux s’inscrire dans le futur. Constatant que le concept de liberté n’a jamais été absent de la Loi fondamentale aussi bien que des textes législatifs libanais, M. Abi Saleh a relevé que les lacunes existent plutôt « au niveau de la pratique, surtout après une expérience de plus de six décennies d’indépendance politique virtuelle ». D’où la nécessité d’effectuer « une évaluation » de cette période par la voix d’individus qui ont contribué à développer et à généraliser la culture de la liberté. Parmi ceux-là, le rédacteur en chef du quotidien an-Nahar, Ghassan Tuéni, venu témoigner de son apport, ainsi que de celui des intellectuels de son temps à cette culture et de sa « fierté d’avoir appartenu à la génération de la Nahda ». Alternant victoires et défaites, cette génération a vécu « le paradoxe de la liberté et de la déception », a indiqué M. Tuéni avant d’affirmer que « la culture seule n’est pas la voie vers la liberté » surtout lorsque celle-ci devient le monopole des gouvernants qui en usent et abusent pour justifier, idéologiquement, leur dictature. « Le point de départ de la culture de la liberté est la reconnaissance des droits de l’homme et de ses limites et dans un second temps, de ses ambitions et ses horizons indéfinis ». Pour M. Tuéni, il n’existe point de société libre ni de cultures libérales « en dehors de la créativité » et sans l’aide de ceux qui se révoltent contre les sociétés sclérosées et rétrogrades. Par conséquent, dit-il, l’intellectuel libre ne saurait s’isoler dans sa tour d’ivoire mais devrait plutôt tisser un réseau de liens avec tous les constituants de la vie. Après avoir retracé l’évolution du concept de liberté à travers l’histoire du Liban, le professeur Issam Khalifé s’est arrêté aux accords de Taëf, qui, a-t-il dit, ont enduré depuis 15 ans pas moins de 22 entorses. Il cite notamment la présence indéfinie des Syriens, l’augmentation des députés de 108 à 128, la non-adoption de la décentralisation, l’occultation de l’accord d’armistice de 1949, le non-respect des libertés d’expression sous toutes leurs formes, le refus de désarmer les milices, l’intervention des services de renseignements dans tous les aspects de la vie publique, la perméabilité des frontières libanaises, l’utilisation de l’armée en lieu et place des Forces de sécurité intérieure et enfin, la conclusion d’accords de fraternité entre le Liban et la Syrie qui ne profitent pas de la même manière au Liban et à la Syrie. Évoquant la 1559, M. Khalifé a affirmé que si Taëf avait été respecté, « on aurait même pas eu besoin de recourir à une telle résolution ». M. Ali Harb, professeur à l’UL, a choisi, pour sa part, trois acceptions du mot liberté, à savoir la souveraineté – un domaine dans lequel l’homme semble avoir de moins en moins d’emprise – la démocratie – bafouée par les dictatures, les fondamentalismes et les grandes puissances militaires – et enfin les projets de libération politique et sociale qui nous font tergiverser entre deux extrêmes : le chaos et le terrorisme, la logique globale et la logique impériale, le modèle intégriste et le modèle populiste, le fascisme religieux et l’esprit clanique.
Le concept de « liberté » est devenu tellement galvaudé de nos jours que l’on ne prend même plus la peine de s’y arrêter pour en approfondir le sens et la portée. C’est cette réflexion qu’invite à faire le Mouvement culturel d’Antélias qui a organisé hier, en collaboration avec l’association Friedrich Ebert, une conférence intitulée : « La culture de la...