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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Initiative de Greenpeace pour promouvoir sa campagne « zéro déchets » Les détritus érigés en œuvre d’art : s’en souvenir pour moins en produire (photo)

Une drôle d’œuvre d’art est en cours de réalisation à la place des Martyrs. Les automobilistes de passage auront pu observer, à partir de mardi, un groupe de jeunes militants portant les combinaisons de Greenpeace, rassemblant et manipulant de grandes quantités de déchets inertes (canettes, bouteilles en plastique, conteneurs en métal vides...) pour les disposer plus tard sur une sorte d’assemblage conique. Près des militants artistes se trouve une grande bannière comportant les mots « Zero Waste » en anglais, ou « Zéro déchets » en français. Interrogée sur cette initiative surprenante, Basma Badran, chargée de communication au bureau de Greenpeace au Liban, explique que « cette œuvre d’art permettra aux passants de visualiser la quantité de déchets produits quotidiennement et d’être sensibilisés à l’importance de ce dossier ». Refusant de révéler ce que représentera l’œuvre une fois achevée, elle précise qu’une réponse sera donnée vendredi, mais qu’« il ne s’agit pas d’un sapin », malgré la forme conique qui a trompé quelques observateurs. Selon Basma Badran, l’objectif d’une telle initiative est de sensibiliser la population au travail de Greenpeace et d’envoyer un message au ministère de l’Environnement. « Le ministère prépare actuellement une loi sur le traitement des déchets, explique-t-elle. Nous voulons militer afin que cette loi soit fondée sur le principe de zéro déchets. La création de cette œuvre d’art fait écho au lancement, il y a quelques semaines, de la campagne sur ce thème. » Quel est le concept de « zéro déchets » prôné par Greenpeace ? Il s’agit de réduire la production de déchets au niveau de tous les secteurs de production et au niveau des consommateurs, ainsi que d’instaurer le tri à la source et le recyclage de tous les produits qui peuvent l’être. L’endroit très central choisi par Greenpeace permet à un maximum de passants de prendre connaissance du projet. Selon Basma Badran, beaucoup sont déjà venus s’informer sur cette drôle d’entreprise. « Ne jette surtout pas ta cigarette à terre », lance en souriant un passant à son ami, après avoir pris connaissance du projet par la chargée de communication de Greenpeace. Les deux hommes ont montré beaucoup d’intérêt pour la question environnementale soulevée par l’organisation internationale. Des artistes et des militants Pour réaliser ce projet, Greepeace s’est associée à des artistes, travaillant sous la supervision de Zeina el-Khalil. Cette jeune artiste est récemment rentrée de New York « parce que je sens que j’ai une plus grande liberté de travailler ici, aussi paradoxal que cela puisse paraître ». Elle nous apprend que c’est la première fois qu’elle utilise des déchets comme matière première. « Mais j’avais l’habitude de réutiliser des objets usagés dans mon travail, dit-elle. Et si c’est la première fois que je m’intéresse à l’environnement, mes œuvres ont toujours reflété un certain message social et politique. » Zeina el-Khalil explique que l’idée qui sous-tend le projet est de créer une œuvre « qui montre bien la monstruosité des déchets dont on a hâte de se débarrasser, et qui resurgissent dès que l’environnement est menacé ». L’idée est simple : si on ne les produit pas, ces détritus ne seront pas là pour nous hanter par leur présence. D’où l’intérêt de cette œuvre qui fait irruption dans le quotidien plus ou moins tranquille des automobilistes qui traversent la place des Martyrs... Pense-t-elle qu’une telle œuvre puisse avoir un impact sur la population ? « Je peux commencer par parler de moi, souligne Zeina el-Khalil. Avant de prendre part à ce projet, je me contentais de jeter mes ordures comme tout le monde. Je n’avais aucune idée de la quantité des déchets produits. Récemment, j’ai dû faire le tour des dépotoirs pour collecter la matière première de l’œuvre. Je me suis rendu compte qu’il y avait bien plus que les camions de collecte qu’on voit dans les rues. J’ai été horrifiée par le fait qu’aucun contrôle n’ait été effectué sur l’opération de traitement. D’ailleurs, je viens d’adhérer à Greenpeace. » La première œuvre d’art entièrement formée de détritus a été minutieusement étudiée : les objets plus lourds sont placés en bas du cône, et les plus légers vers le haut. Le socle métallique a été créé par des spécialistes. L’œuvre achevée sera donc présentée au public demain, à la place des Martyrs, avant d’être démantelée et gardée par Greenpeace. Jusque-là, les jeunes artistes et militants poursuivront le travail, qu’il pleuve ou qu’il vente... Suzanne BAAKLINI
Une drôle d’œuvre d’art est en cours de réalisation à la place des Martyrs. Les automobilistes de passage auront pu observer, à partir de mardi, un groupe de jeunes militants portant les combinaisons de Greenpeace, rassemblant et manipulant de grandes quantités de déchets inertes (canettes, bouteilles en plastique, conteneurs en métal vides...) pour les disposer plus tard...