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Actualités - CHRONOLOGIE

Devant le musée, tous d’une seule voix contre l’ « occupation syrienne » (photo)

Les étudiants du CPL, du PNL, des FL, de la base Kataëb et les indépendants des nombreuses universités, l’USJ et La Sagesse en tête, ont dû faire preuve, hier, de beaucoup de patience. Accéder à Beyrouth, et plus précisément à la place du Musée, où la manifestation était prévue à 12h, relevait en effet de l’impossible, ou presque, en raison des nombreux barrages des forces de l’ordre. Les voitures franchissent ces barrages au compte-gouttes. L’objectif, pour le pouvoir : compliquer autant que possible l’arrivée des jeunes devant le musée pour faire échouer la manifestation, ou, tout au moins, en réduire considérablement les proportions. Les étudiants des différents courants se sont d’abord retrouvés sur les campus des différentes universités. Les premiers à arriver, par centaines, autour de 11h30, sont les partisans du courant aouniste. Vêtus de t-shirts oranges, les aounistes brandissent des portraits du général Michel Aoun et des pancartes en faveur de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. La quasi-totalité des cadres politiques du CPL sont là. Il est facile de les reconnaître : ils portent tous autour du cou un foulard orange et des drapeaux libanais. Ils sont rapidement suivis par des militants FL, munis de drapeaux et de portraits de Samir Geagea et de Béchir Gemayel. Les premiers slogans commencent à fuser : « l’occupation syrienne » du Liban est dénoncée sur tous les tons. La rose de l’USJ Puis, c’est au tour des étudiants de l’USJ, rassemblés au campus de la faculté de médecine, de sortir. La rue de Damas, où les soldats de l’armée, les FSI et les camions de la Défense civile ont été déployés en masse, ressemble à un champ de bataille. Plusieurs agents de l’ordre, dont certains en civil, sont postés autour du campus de la faculté. Les étudiants redoutent l’instant où ils devront sortir hors de l’enceinte pour rejoindre le rassemblement central, place du Musée. Ils s’attendent à une répression. Mais tout se déroule très rapidement. Dans un geste qui rappelle à bien des égards le mouvement de contestation de la fin des années 60 aux États-Unis, Marwan Maalouf, président du bureau de la faculté de droit à l’USJ, cueille une rose rouge sur le campus, et va l’offrir à l’officier des FSI en charge. « Nous sommes des pacifistes, et nous ne voulons pas de confrontation », lui dit-il, sous les applaudissements des étudiants. Décontenancé, l’officier ne sait pas quoi dire face à ce geste de paix. Quelques secondes après, escortés par les FSI, les étudiants de l’USJ remontent la rue de Damas sous les yeux des cadres aounistes Ils scandent des slogans hostiles à « l’occupation syrienne » militaire, sécuritaire et politique, et brandissent un grand calicot sur lequel on peut lire : « Non à l’occupation syrienne. » En chemin, il s’arrêtent pour chanter l’hymne national devant le rectorat de l’université, avant de fusionner avec les protestataires devant le musée. Quelques heures après, la foule continue de grandir, avec l’arrivée de plusieurs délégations, qui traversent, certaines Achrafieh, d’autres Saloumé sous les acclamations des habitants, avant d’accéder à la place du Musée. Les étudiants sont venus de partout : de Tripoli, du Nord, du Kesrouan, de la Montagne et de Beyrouth. Les drapeaux du PNL flottent aux côtés de ceux des FL, puis des drapeaux libanais endeuillés de la base Kataëb. Pour marquer l’absence de souveraineté, Samy Gemayel a choisi de reproduire le drapeau libanais en noir et blanc avec la mention : « Nous résisterons jusqu’à l’indépendance. » Le rétablissement de cette dernière devant rendre ses couleurs aux drapeaux. Nadim Gemayel est également là, drapé des couleurs FL. Il s’ensuit une succession de slogans contre la présence syrienne et de chansons patriotiques des différents courants présents. Prenant la parole de temps à autres, Georges Haddad, cadre du CPL, plaide en faveur de l’application de la 1559, saluant l’unité des différentes formations de l’opposition qui ont réussi à forcer tous les barrages pour venir réclamer le retrait de toutes les forces étrangères du Liban. La brigade antiémeute se déploie, de même que des centaines de militaires et de FSI ; le dispositif de sécurité devient impressionnant. Les services de renseignements en civil se mêlent aux manifestants, ils scrutent tout et tout le monde avec la plus grande attention. La 1559 C’est ensuite au tour des responsables estudiantins de prendre la parole : Anthony Moawad pour l’USJ, puis Roland Khoury pour le CPL, qui proclame sans ambage son appui à la 1559. Un appui sur lequel les FL expriment des réserves. Élie Chamoun, du PNL, affirme de son côté que la résolution onusienne reformule des revendications de l’accord de Taëf et de l’opposition. Daniel Spiro, des FL, dénonce « la politique des deux poids, deux mesures » du pouvoir en matière de manifestations, évoquant la parade militaire du Hezbollah, qui n’a pas été inquiétée, la semaine dernière. Quant à Samy Gemayel, il appelle tous les courants de l’opposition à rester unis dans leur combat pour la souveraineté. « Peu importe quels sont les drapeaux brandis, l’essentiel c’est qu’ils le restent », dit-il. Et d’adresser un message au ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié : « Lorsqu’on nous laisse manifester sans nous réprimer, il n’y a aucun problème. Aucune gifle. Nous sommes des pacifistes. » Un message partagé hier par l’ensemble des participants, même si les FSI ont embarqué certains militants, comme Tony Orian, relâché en soirée. Et c’est bien dans le calme, et après les remerciements des étudiants aux forces de l’ordre, que la manifestation se termine. M. H. G.
Les étudiants du CPL, du PNL, des FL, de la base Kataëb et les indépendants des nombreuses universités, l’USJ et La Sagesse en tête, ont dû faire preuve, hier, de beaucoup de patience. Accéder à Beyrouth, et plus précisément à la place du Musée, où la manifestation était prévue à 12h, relevait en effet de l’impossible, ou presque, en raison des nombreux barrages des...