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Actualités - OPINION

1559 - La pression US se maintient Rencontres de coordination libano-syriennes en vue

C’est du matraquage diplomatique en règle. Chaque jour qui passe, Jeffrey Feltman relance des tas de gens, officiels ou autres, pour de pressantes admonestations. Axées, bien entendu, sur l’absolue nécessité de se conformer à la résolution numéro 1559. L’ambassadeur n’entre cependant pas dans les détails. Il n’évoque ni les mécanismes d’application à mettre en œuvre ni la question cruciale des délais. Des sources diplomatiques libanaises indiquent que des contacts sont prévus avec les Syriens, aux fins d’une série de rencontres de coordination. Dans un esprit général de détente plutôt que de confrontation. C’est-à-dire que, selon ces sources, on devrait discuter avec Damas d’un repli de ses forces sur la Békaa, en application de Taëf. Ces troupes resteraient cantonnées dans la plaine, en attendant une reprise du processus régional de paix. On rediscuterait alors de leur présence, selon le climat. Les mêmes cadres libanais placent quelque espérance sur le volet palestinien, pour une amorce de règlement généralisé dans la région. Ils souhaitent que l’élection d’un président palestinien, le 9 janvier, débouche à la fois sur des négociations avec les Israéliens et sur une restructuration unifiée de la direction palestinienne. Afin que l’on puisse remettre sur les rails la « feuille de route » du quartette, actuellement stationnée en gare. Il s’agirait d’abord de stopper le cycle de violence, tandis qu’Israël entamerait son retrait, en commençant par la bande de Gaza. Parallèlement, poursuivent ces sources, on peut penser que l’Administration Bush rénovée va maintenant se focaliser sérieusement sur le dossier du Proche-Orient. Pour accélérer la concrétisation de la promesse Bush de création d’un État palestinien. Un tel événement serait gage par lui-même du règlement de nombre de problèmes en suspens. Ou de leur traitement actif. Il s’agirait, point qui intéresse beaucoup le Liban, de résoudre la question des refugiés palestiniens. Ce qui permettrait aux autorités libanaises de prendre enfin le contrôle des camps et de désarmer les organisations ou cellules palestiniennes. Les camps cesseraient alors d’être un antre pour hors-la-loi, voire pour subversifs de tous genres et de toutes nationalités. Progressivement, la population des camps serait assimilée et serait soumise aux lois régissant le statut de tout résident étranger. Selon ces sources, quand on aura avancé dans le processus de paix et que l’on aura fixé le contour d’un retrait israélien du Golan comme de Chebaa, on pourra aborder un élément supplémentaire de la 1559, à savoir le désarmement du Hezbollah. Tandis que l’on mettrait au point le retrait syrien de tout le territoire libanais, Békaa comprise. Le Liban aura alors recouvré sa souveraineté. Même la présence de la Finul ne serait plus nécessaire. Reste la clause de la 1559 relative à la présidentielle libanaise, la prorogation étant jugée contraire à la Constitution, d’autant qu’elle résulte d’une immixtion étrangère. Reste aussi la régularité des prochaines législatives, placées sous surveillance internationale. Pour certains, le retrait syrien et le désarmement des milices permettraient de dépasser ce problème de la présidentielle. Dans ce sens que l’on accepterait le fait accompli, du moment que l’essentiel, à savoir la souveraineté, aura été fait et que la transgression ne devrait pas durer. Mais, bien entendu, il faudrait que tout d’abord les élections législatives se déroulent d’une manière vraiment propre et démocratique, sans intervention occulte des décideurs. Il est donc préférable, selon les mêmes professionnels, que les Syriens se soient déjà rabattus sur la Békaa, sinon complètement retirés. Et que l’on en ait fini avec les milices, libanaises ou non libanaises. En réalité, et en pratique, il semble peu vraisemblable que le retrait et le désarmement se fassent avec les élections, prévues pour avril-mai. Surtout si les officiels s’obstinent à lier l’application de la 1559 à une reprise du processus de paix régional qui risque de se faire attendre. Émile KHOURY

C’est du matraquage diplomatique en règle. Chaque jour qui passe, Jeffrey Feltman relance des tas de gens, officiels ou autres, pour de pressantes admonestations. Axées, bien entendu, sur l’absolue nécessité de se conformer à la résolution numéro 1559. L’ambassadeur n’entre cependant pas dans les détails. Il n’évoque ni les mécanismes d’application à mettre en...