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Liban-USA - « Washington est très sérieux concernant l’application de la 1559 », souligne l’ambassadeur US Feltman appelle à des relations diplomatiques normales entre Beyrouth et Damas(photo)

L’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Jeffrey Feltman, a invité hier le Liban à déployer « tout de suite » l’armée libanaise au Liban-Sud où la situation est actuellement « très dangereuse », selon lui, et à désarmer le Hezbollah, qu’il a qualifié « d’organisation terroriste ». Il a d’autre part appelé au retrait des troupes syriennes du Liban, martelant à plusieurs reprises que les États-Unis étaient « très sérieux » à propos de la nécessité de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Dans ce cadre, il a appelé à l’instauration de relations diplomatiques normales entre Beyrouth et Damas. L’ambassadeur a tenu ces propos hier lors d’un débat organisé au siège du Club de la presse, au centre-ville. Soulignant l’engagement de son pays à voir un processus se mettre en place pour l’application de la résolution 1559, M. Feltman a expliqué que cette résolution « ne constitue pas simplement un élément important de la politique américaine, mais elle fait également partie du droit international ». M. Feltman a relevé que contrairement à ce que beaucoup de Libanais pensent, les États-Unis « sont très sérieux vis-à-vis de l’application de la 1559 ». En réponse à une question relative à ses relations avec le président de la République, Émile Lahoud, M. Feltman a indiqué que « la position américaine sur la prorogation du mandat de M. Lahoud était claire ». « Nous ne voulions pas qu’il y ait un amendement constitutionnel d’inspiration syrienne. Ce n’est pas une affaire personnelle (à l’encontre de M. Lahoud), mais la Constitution libanaise mérite d’être respectée », a-t-il dit. « L’amendement a cependant eu lieu et nous voulons actuellement voir un processus se déclencher pour la mise en place de la 1559 », a-t-il ajouté. Selon lui, l’esprit de cette résolution « ne va pas à l’encontre de celui des accords de Taëf ». Critiquant « la très lourde ingérence syrienne » au Liban, M. Feltman a ajouté que la 1559 impliquait que « la souveraineté du Liban devrait être respectée, que le gouvernement devrait étendre sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, et que la relation libano-syrienne devrait être positive et constructive et basée sur des relations diplomatiques normales fondées sur les principes du respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires internes des deux pays ». Il a également réaffirmé qu’au sujet de la 1559, Washington n’envisage pas « un bazar » avec la Syrie, et qu’il n’y avait aucun troc à espérer entre des concessions syriennes sur l’Irak et la question libanaise. « La Syrie doit changer son comportement au Liban », a-t-il lancé. Commentant les tirs de Katioucha sur le nord d’Israël lundi dernier, l’ambassadeur des États-Unis a indiqué que son pays est « très inquiet de toute violation de la ligne bleue». « Il est essentiel que le gouvernement libanais exerce son contrôle sur les frontières du pays pour éviter une autre escalade », a-t-il dit, qualifiant de « très dangereuse » la situation tout au long de la ligne bleue. « Selon les dispositions de la 1559 et du droit international, le gouvernement libanais devrait exercer son contrôle sur ses frontières », a-t-il dit, soulignant que « cela doit avoir lieu tout de suite ». Selon lui, « l’armée libanaise est une force professionnelle et compétente, capable de se déployer dans tout le Liban et assurer la sécurité du pays. Nous avons besoin de voir ce processus commencer ». « Actuellement, il est question de guerre ou de paix au Liban-Sud, a déclaré M. Feltman. Et cela est laissé à des entités non gouvernementales, comme le Hezbollah et les Palestiniens, si jamais ce sont ces derniers qui ont tiré (les Katioucha). Le Hezbollah et les Palestiniens sont donc en train de décider de l’état de guerre et de paix au Liban. Si j’étais libanais, je ne souhaiterais pas voir des acteurs non gouvernementaux décider si mon pays serait à nouveau plongé dans la guerre ou si la paix devrait y être maintenue », a-t-il dit. Au sujet des prochaines élections législatives, le diplomate a indiqué que Washington souhaitait voir « un processus électoral crédible, transparent et conforme aux normes internationales ». « Si la loi électorale et le déroulement du scrutin reflètent la volonté du peuple libanais dans les urnes, les partenaires des Nations unies seront d’un grand soutien au Liban », a-t-il dit. L’ambassadeur a par ailleurs indiqué que le successeur de Colin Powell au département d’État, Condoleezza Rice, a été personnellement impliquée dans la politique américaine vis-à-vis du Liban, et qu’elle a contribué avec les partenaires des États-Unis à la rédaction de la 1559 et aux efforts destinés à faire adopter ce texte. Par ailleurs, M. Feltman a tenu une conférence de presse au siège de l’Ordre des journalistes, en présence du président de l’Ordre, Melhem Karam. L’ambassadeur a, grosso modo, réitéré les mêmes propos, ajoutant toutefois le qualificatif de « terroriste » au Hezbollah. Il a, en outre, indiqué, en réponse à une question sur l’implantation des Palestiniens au Liban, que les États-Unis « ne veulent pas imposer une solution » dans ce pays. « Nous voulons parvenir à un règlement global du conflit israélo-palestinien qui engloberait une solution relative aux réfugiés palestininens. » D’autre part, M. Feltman s’est rendu hier à Bkerké, où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Il a également rencontré le président de la Ligue maronite, Michel Eddé, ainsi que le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki.

L’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Jeffrey Feltman, a invité hier le Liban à déployer « tout de suite » l’armée libanaise au Liban-Sud où la situation est actuellement « très dangereuse », selon lui, et à désarmer le Hezbollah, qu’il a qualifié « d’organisation terroriste ». Il a d’autre part appelé au retrait des troupes syriennes du Liban,...