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Actualités - OPINION

Législatives Un enjeu capital, le découpage des circonscriptions

Le président Omar Karamé a confirmé que l’élaboration d’une nouvelle loi électorale commencera avec la nouvelle année. Cela signifie que dans un mois et demi, le gouvernement ne fera pratiquement plus que préparer les législatives. Dont les étapes se dérouleront en avril et en mai. L’opinion saura comment cette échéance va tourner, en prenant connaissance du découpage des circonscriptions. Le ministre de l’Intérieur a répété, dans le cadre de l’émission de Marcel Ghanem Kalam el-Nass sur la LBCI, qu’il tient à un scrutin libre, régulier, assurant une saine représentation parlementaire. Il a soutenu que la loi précédente avait été taillée à la mesure de Hariri, à Beyrouth. Ce qui n’est pas, selon un dignitaire religieux, précis. Car la loi avait été faite au contraire pour Salam et pour Hoss, qui l’avait d’ailleurs signée. Toujours est-il que le ministre insiste sur le rééquilibrage en faveur des droits des chrétiens, discriminés à son avis. Il cite pour exemple le cas de Bécharré qui doit cesser d’être rattachée à une région qui lui fait perdre ipso facto son taux de représentativité effective, pour être jumelée avec Zghorta. Il évoque également Jezzine, reliée on ne sait comment à Nabatiyeh, et donc diluée dans la masse chiite. Sur le volume des circonscriptions, la préférence de Sleimane Frangié va à la moyenne entre mohafazat et caza. Il rejoint sur ce point l’avis du Hezbollah. Ce qui amène le dignitaire religieux à remarquer qu’en promettant une saine représentation, notamment des chrétiens, le ministre de l’Intérieur devrait naturellement opter pour la petite circonscription, le caza. Seule formule assurant le but recherché. Ainsi en fut-il sous les présidents Camille Chamoun et Fouad Chéhab. Ce qui avait produit des Chambres représentatives, dont personne ne contestait la légitimité. Comme on sait, le patriarche Sfeir et les évêques maronites militent depuis des années pour la représentation de proximité. On leur a promis que leur point de vue serait pris en compte, cette fois. Pour le prélat cité, il est évident qu’en rattachant Jezzine à un autre caza, on lui fait perdre la possibilité d’être vraiment représentée à la Chambre. C’est pareil pour Bécharré, même si elle devait être liée à un autre caza chrétien comme Zghorta. Car un pôle de Bécharré, qui y ferait le plein de voix, pourrait chuter à cause de la masse des électeurs de Zghorta. Qui finalement s’arrogerait, à travers ses propres figures de proue, le droit de représenter Bécharré, d’en évincer les familles, d’en minimiser les intérêts. De plus, une telle fusion ne pourrait être justifiée par le slogan dit du brassage national, puisqu’on se retrouverait entre maronites. Toujours selon la même personnalité, il ne faudrait pas non plus joindre sur le plan électoral Jbeil et le Kesrouan, dans une circonscription moyenne. Parce que la masse chrétienne devenant trop dense, la représentation chiite cantonnée dans la région de Jbeil se trouverait encore plus érodée. Les candidats chiites seraient en effet choisis non par leurs coreligionnaires mais par les chefs de liste chrétiens. Alors que, si l’on veut que le chrétien soit bien représenté, on doit admettre que l’électeur chiite ait le droit de choisir lui-même qui doit le représenter. En fait, la règle du vrai fair-play est bien plus importante pour les chrétiens que pour les mahométans. Car dans la Chambre actuelle il y a quelque 27 députés chrétiens élus par le biais de chefs de liste mahométans plutôt que par celui de l’électorat chrétien. Tandis que l’inverse ne se compte même pas sur les doigts d’une seule main. Toujours est-il que la petite circonscription, souligne la même source, met en place des députés qui ont à cœur de s’occuper des intérêts de leur électorat, pour ne pas le perdre. Ils ne risquent pas de consacrer leurs services à un autre caza, comme c’est le cas au niveau du mohafazat. Donc, si le gouvernement veut tenir parole en assurant des élections donnant d’authentiques représentants de la population, il lui faut se rabattre sur la formule réduite, caza ou même circonscription uninominale. On pourrait même songer à diviser les grands cazas comme le Chouf, le Metn-Nord ou le Metn-Sud. Émile KHOURY
Le président Omar Karamé a confirmé que l’élaboration d’une nouvelle loi électorale commencera avec la nouvelle année. Cela signifie que dans un mois et demi, le gouvernement ne fera pratiquement plus que préparer les législatives. Dont les étapes se dérouleront en avril et en mai. L’opinion saura comment cette échéance va tourner, en prenant connaissance du...