Diplomatie - L’ambassadeur des États-Unis s’informe, auprès de Addoum, des lois antiterroristes libanaises Lecourtier : « Il serait dangereux de négliger la 1559 »

Chacun de son côté, les ambassadeurs de France et des États-Unis ont soulevé hier les problèmes de l’application de la résolution 1559 pour le premier, et du terrorisme pour le second. Cette conjonction fortuite, jointe à la diatribe du secrétaire général du Hezbollah pour la « Journée de Jérusalem », a ravivé un dossier que beaucoup veulent oublier. « Il serait dangereux de négliger la 1559 », a déclaré l’ambassadeur de France à l’issue d’une visite d’adieux, qu’il effectuait au métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. Aux journalistes qui l’interrogeaient à ce propos, l’évêque a déclaré : « La résolution 1559 n’est pas spécifiquement française, elle est internationale. C’est une résolution des Nations unies. Il est important qu’elle soit appliquée, comme toutes les résolutions des Nations unies. C’est une règle qui est posée par la communauté (internationale) tout entière et, par conséquent, il serait dangereux de la négliger. Il faudra, bien entendu, qu’elle soit mise en application. » Par ailleurs, l’ambassadeur de France, qui doit quitter son poste sous peu, a rendu hommage au métropolite de Beyrouth estimant qu’il était l’une des personnalités libanaises avec lesquelles il a eu « le plus de satisfaction » dans ses entretiens. « Je suis venu le saluer une dernière fois, en tout cas dans ma position d’ambassadeur de France au Liban, a ajouté le diplomate. Nous en avons profité pour faire un grand tour d’horizon et parler de ce beau pays qu’est le Liban, de son avenir, de sa prospérité qui est pour nous l’essentiel . » On rappelle que la résolution 1559, adoptée début septembre, appelle au retrait des forces étrangères du territoire libanais et au démantèlement de toutes les milices, une catégorie que les États-Unis appliquent au Hezbollah, qu’ils considèrent comme une organisation terroriste. Feltman : La guerre contre le terrorisme C’est aussi de certains aspects de la vie au Liban, et surtout de ses lois antiterroristes, que l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a parlé, au cours de sa première visite officielle, au nouveau ministre de la Justice, Adnane Addoum. « Je me suis informé des priorités du ministère dans les mois qui viennent, et j’ai demandé au nouveau ministre de nous en informer. Nous avons également parlé de coopération, y compris pour le respect des droits de propriété intellectuelle et de la guerre contre le terrorisme », a déclaré l’ambassadeur des États-Unis en quittant le ministère. Le diplomate américain s’est enquis, en particulier, des textes de loi relatifs au terrorisme, a précisé à son tour M. Addoum. Le nouveau ministe de la Justice a affirmé : « Nous avons effectué un tour d’horizon des tâches qui attendent le ministère de la Justice, ainsi que diverses autres questions, dont le problème de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Il a également été question de la protection des droits de propriété intellectuelle, du transit illégal des étrangers par le Liban et de diverses autres questions. » « La question du terrorisme n’a été abordée que de façon subsidiaire, a enchaîné M. Addoum. Nous avons présenté au diplomate nos lois en la matière, ou encore la définition légale, à nos yeux, de ce qu’est le terrorisme. »