Liban-Israël - Le Hezbollah affirme disposer de « plusieurs » Mirsad-1 pour frapper en Israël Nasrallah : Nous sommes prêts à offrir gratuitement des drones au ministère de la Défense (Photo)

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que son organisation disposait de « plusieurs » drones armés d’explosifs « pouvant frapper en profondeur » des cibles israéliennes et « riposter aux agressions aériennes israéliennes » contre le Liban. « Je confirme ce que le chef d’état-major israélien a dit, Mirsad (le nom du drone) peut transporter de 40 à 50 kg d’explosifs », a-t-il dit à Baalbeck, le fief du Hezbollah, devant un rassemblement marquant la Journée de Jérusalem. « Pour le moment, nous avons utilisé les capacités de nos appareils pour surveiller le territoire israélien et pour riposter aux violations israéliennes de l’espace aérien libanais, mais en cas d’agression de la part de l’armée de l’air, nous utiliserons toutes les capacités (de cet appareil) pour riposter », a-t-il dit devant une foule de 10 000 personnes. « Nous n’avons pas la capacité d’atteindre seulement Nahariya (dans le nord d’Israël), mais beaucoup plus en profondeur. Nous avons les capacités d’atteindre des centrales électriques, des centres de distribution d’eau et des bases militaires », a menacé Hassan Nasrallah. Soulignant qu’« Israël surveille le Liban par air afin de mener des agressions ; nous pouvons maintenant surveiller des bases militaires, des aéroports, des colonies de peuplement, des infrastructures dans le nord de la Palestine afin de défendre le Liban ». Rappelons que le Hezbollah avait marqué un point dimanche contre Israël en menant pour la première fois une opération de reconnaissance limitée à l’intérieur de son espace aérien, réputé inviolable, à l’aide d’un appareil sans pilote. Et selon sayyed Nasrallah, ce vol a duré « 14 minutes sans que les Israéliens ne sachent quoi faire. Que les Libanais soient conscients de leurs capacités et que les Israéliens fassent leurs comptes », a-t-il martelé, assurant que le parti de Dieu non seulement possède un grand nombre de Mirsad, mais qu’« il est capable aussi d’en faire fabriquer autant que nécessaire. Si un jour quelqu’un veut acheter un drone, nous sommes prêts à le vendre. Et nous sommes prêts à en donner gratis au ministère de la Défense », a-t-il ironisé à l’adresse du ministre en question, Abdel-Rahim Mrad, hilare. Rappelons que l’opération de dimanche dernier, justifiée par le gouvernement comme une riposte aux fréquentes violations de l’espace aérien par l’armée de l’air israélienne, a été condamnée par les États-Unis et l’Onu. Le palais de Verre l’a d’ailleurs qualifiée de « violation de la ligne bleue », et appelé le Liban et Israël à ne plus violer leurs espaces aériens respectifs. Hassan Nasrallah s’est également arrêté sur la résolution 1559 de l’Onu, dont l’application est réclamée par de nombreux ambassadeurs occidentaux et qui exige, outre le retrait des troupes syriennes, le désarmement des milices libanaises et non libanaises. « La 1559 ne nous fait pas peur. Cette résolution est un condensé des exigences israéliennes, masquées par les Nations unies, inspirées par les États-Unis et, malheureusement, par la France. La France a commis une faute grave en soutenant cette résolution, et il faudrait qu’elle se rende compte qu’elle a été entraînée à appuyer les revendications, anciennes et récentes, d’Israël. Je dis aux Libanais, aux Syriens, aux Palestiniens, à tous les peuples de la région que le modèle que (le président US, George W.) Bush veut généraliser dans le monde arabe, c’est le modèle irakien, celui de la discorde et de la guerre civile », a accusé le patron du Hezbollah. Qui a enfoncé le clou : « La 1559 veut transformer le Liban en un nouvel Irak. » « Au Liban, le gouvernement, le peuple et des forces politiques ont refusé cette résolution – sauf une minorité. Mais je préviens : lorsque j’évoque une majorité et une minorité, je ne parle pas d’une majorité musulmane et d’une minorité chrétienne. Je parle d’une majorité islamo-chrétienne et d’une minorité islamo-chrétienne », a-t-il insisté. « La Résistance va continuer à profiter de la marge de manœuvre » dont elle dispose par rapport à l’État, a en outre souligné Hassan Nasrallah. « Il y a des parties qui voudraient que cette marge-là disparaisse au profit d’Israël. La Résistance n’informe pas le gouvernement et ne prend pas de permission ; ceux qui appellent à cela veulent impliquer le cabinet dans n’importe quelle action entreprise par la Résistance, fût-elle légale », a-t-il enfin averti.