Arafat a entamé son ultime voyage jusqu’à Ramallah Les Palestiniens orphelinsLes « modérés » Abbas et Fattouh devront assurer la transition aux côtés d’un « dur », Kaddoumi(photos)

La mort, il l’avait souvent tutoyée. Dans la nuit de mercredi à jeudi, après une bataille de plus de dix jours, elle a gagné la partie et emporté avec elle Yasser Arafat. Terroriste pour les uns, héros national pour les autres, le raïs a entamé hier son ultime voyage vers la Mouqataa, son quartier général de Ramallah, via Le Caire, où sont organisées aujourd’hui des funérailles officielles en présence de plusieurs rois, chefs d’État et de gouvernement. À l’annonce de sa mort, des milliers de Palestiniens sont descendus dans les rues de Cisjordanie et de Gaza, parfois en larmes, souvent émus. Sur la scène internationale, nombreux sont ceux qui ont appelé de leurs vœux un déblocage du dossier israélo-palestinien. En Israël, alors que certains responsables se réjouissaient ouvertement de la mort de Arafat, le Premier ministre Ariel Sharon estimait que la disparition de son « ennemi intime » pourrait marquer « un tournant historique ». Reste que la partie n’est pas gagnée. L’annonce du triumvirat palestinien destiné à assurer la transition laisse en effet entrevoir la possibilité de tensions. Alors que deux « modérés », Rawhi Fattouh et Mahmoud Abbas, ont été élus respectivement à la tête de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, un « dur », Farouk Kaddoumi, prenait la direction du Fateh. Les radicaux palestiniens ont pour leur part appelé à poursuivre les attaques contre Israël qu’ils rendent responsable de la mort de Arafat. Face aux risques de violence, l’État hébreu a décidé de boucler la Cisjordanie.