Les quatre éléments en bronze transférés hier au centre-ville Beyrouth retrouvera sa statue des Martyrs peu avant la fête de l’Indépendance (photos)

La statue des martyrs est revenue au centre-ville et elle devrait trôner définitivement sur son socle de marbre avant le 22 novembre, voire avant le 18 de ce mois. Soit pour la répétition de la parade militaire traditionnelle de la fête de l’Indépendance et qui a lieu, depuis plusieurs années, place des Martyrs. Hier, vers midi, des camions de l’armée libanaise ont déchargé, sur le gravier d’un square du centre-ville, les quatre éléments en bronze qui constituent la statue des Martyrs. Une scène qui en rappelle une autre... En juillet dernier, l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, avait décidé de rendre à Beyrouth ses martyrs. Lors d’une cérémonie, des camions, des ouvriers et des grues avaient déposé les quatre statues de bronze sur le gravier d’un rond-point du centre-ville, en attendant que le socle qui devait les accueillir soit prêt. L’affaire devait prendre six jours. Mais le président de la République, Émile Lahoud, avait estimé que l’endroit qui les logeait provisoirement n’était pas digne de l’un des plus importants symboles du pays. Il avait donc ordonné – le lendemain – à l’armée libanaise de transférer les quatre éléments de la statue à une caserne de la Quarantaine. L’affaire reflétait à l’époque l’état des relations entre MM. Lahoud et Hariri. Hier donc, les quatre éléments de la statue des Martyrs ont été déchargés à la place des Canons. « Il faut compter cinq à six jours pour monter la statue sur son socle », a indiqué à L’Orient-Le Jour Moustapha Adada, l’entrepreneur en charge du projet, expliquant que « pour des raisons techniques, notamment parce que la base en pierre qui porte les quatre éléments de bronze a été restaurée, plusieurs mesures devraient être prises avant de couler les matières qui les fixeront définitivement au socle », a-t-il indiqué. L’opération – tout comme il y a quelques mois – devrait donc prendre une semaine. Entre-temps, les statues reposeront – en pièces détachées – sur le gravier. Et la scène observée en fin d’après-midi hier rappelait celle du jeudi 15 juillet, après la cérémonie organisée sous le patronage de M. Hariri : quatre éléments en bronze, recouverts de draps, reposant sur des sacs de sable et posés à même le sol. À quelques différences près, cependant : un espace, une sorte d’enclos en toile, a été mis en place autour des quatre éléments et des soldats se relayeront – 24 heures sur 24 – pour les protéger des badauds. Quant au socle en marbre de Travertino qui porte la base en pierre de la statue, il est fin prêt. Ce qui n’était pas le cas, il y a quatre mois. De plus, le socle a été reconstruit à son endroit d’avant-guerre, et non comme le prévoyait le projet initial, une centaine de mètres plus loin. M. Adada a aussi indiqué à L’Orient-Le Jour, qu’en juillet dernier, au lendemain du transfert de la statue des Martyrs à la caserne de la Quarantaine, « le projet avait été légèrement modifié, et l’espace entourant la statue a été agrandi, pour être transformé en square de 1 300 mètres carrés, pourvu d’une pelouse et de bancs de marbre ». Les travaux d’aménagement ont été achevés, il y a un peu plus d’un mois. Mais il fallait probablement attendre une date symbole pour que la statue des Martyrs, qui avait été oubliée après sa restauration sept ans à l’Usek, retrouve sa place... Quoi qu’il en soit, dès le 18 novembre, les Libanais redécouvriront, après une longue absence du centre-ville, le seul monument national dédié aux civils, soldats, intellectuels qui ont versé leur sang pour la patrie. Le président du conseil municipal de Beyrouth, Abdel-Menhem Ariss, devrait donner une conférence de presse, à ce sujet, aujourd’hui à 11 heures à la place des Martyrs. Patricia KHODER