Diaspora - Coordination libano-française pour assurer la sécurité des émigrés à Abidjan Haytham Joumaa dépêché d’urgence en Côte d’Ivoire pour aider les Libanais (photo)

Bien que tous les Libanais d’Abidjan soient sains et saufs, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a dépêché d’urgence, en Cote d’Ivoire, le directeur général des Émigrés, Haytham Joumaa, pour fournir aux Libanais qui s’y trouvent l’assistance des autorités, en cas de dégradation de l’état de la sécurité. M. Joumaa a quitté hier soir Beyrouth pour Abidjan. Malgré les appels au calme du président Laurent Gbagbo et la constitution de patrouilles mixtes franco-ivoiriennes, le retour à la normale se fait attendre dans la capitale ivoirienne, en proie à des troubles et où une poussée de xénophobie a entraîné dans certains de ces quartiers des actes de vandalisme et de pillage. Environ 120 Libanais se sont plaints d’avoir eu leurs maisons saccagées et ont dû provisoirement les quitter. La plupart ont trouvé refuge sur le boulevard de l’aéroport d’Abidjan, que contrôle l’armée française, selon des sources bien informées. La communauté libanaise en Côte d’Ivoire est forte d’au moins 50 000 ressortissants, rappelle-t-on. C’est la plus importante d’Afrique. En cours de journée, l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, en visite au palais Bustros, avait affirmé que les autorités libanaises et françaises coordonneront au besoin leurs efforts, pour évacuer de Côte d’Ivoire les Libanais qui le souhaitent. Pas de panique Toutefois, selon les sources citées plus haut, il n’y a pas pour l’instant de climat de panique parmi les Libanais de Côte d’Ivoire. Le ministère des AE a affirmé n’avoir encore reçu, pour l’heure, aucune demande de rapatriement. Le ministère des Affaires étrangères suit la situation d’heure en heure et maintient un contact permanent avec les ambassadeurs du Liban à Paris et Abidjan, Sylvie Fadlallah et Issam Moustapha, à ce sujet, affirme-t-on de même source. M. Moustapha a indiqué qu’il poursuit ses contacts avec les représentants de l’Onu et de la Croix-Rouge, ainsi qu’avec les responsables français et ivoiriens, pour faire en sorte que les intérêts des Libanais soient préservés. De son côté, la France a commencé hier à évacuer ses premiers ressortissants d’Abidjan, et plusieurs autres pays occidentaux préparent également le rapatriement de leurs ressortissants de Côte d’Ivoire, où des affrontements meurtriers entre partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo et militaires français durent depuis quatre jours.