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Presse Table ronde au Mouvement culturel-Antélias pour les trente ans du quotidien « as-Safir »

Le Mouvement culturel-Antélias a organisé dimanche une table ronde à l’occasion du trentième anniversaire du quotidien as-Safir, avec la participation du professeur Mounir Salamé, représentant le mouvement culturel, du père Antoine Daou, et de MM. Souhail Mattar, Pascal Monin, Mounah el-Solh et Maurice Nohra. Prenant la parole, M. Salamé a donné lecture du mot du Mouvement culturel-Antélias, avant d’affirmer : « Au bout de trente ans, plusieurs questions se posent : que sont devenus les slogans du quotidien ? Quelle est sa position par rapport aux régimes arabes, aux gouvernants et aux clans? Et où en est-elle par rapport aux problèmes des Libanais avec leurs responsables, leurs libertés, les questions socio-économiques et la corruption qui ravage l’État et détruit le pays? » De son côté, le professeur Mounah el-Solh a rappelé que le quotidien avait vu le jour un an avant le début des combats, estimant que dès que le canon s’était tu, l’institution avait mis l’accent sur des sujets d’ordre national tels que les libertés, le centre-ville ou encore l’inadéquation entre système économique et société. M. Solh a par ailleurs évoqué sa première rencontre avec Talal Salmane, dans le bureau du rédacteur en chef de la revue al-Hawadeth, Sélim Laouzi, qui sera plus tard assassiné. Le père Daou a mis l’accent, de son côté, sur le fait que rendre hommage au Safir constitue un « acte culturel par excellence ». « Il s’agit d’un hommage à la culture de la liberté, de la dignité, des droits de l’homme, de la démocratie, des véritables médias, qui se renouvelle et reste en contact avec les médias arabes », a-t-il indiqué. Il a enfin évoqué le rôle du quotidien au niveau de la presse libanaise, sur les plans humaniste, politique, social, artistique, littéraire, sportif, scolaire, culturel et scientifique. Monin : Les jeunes ont le droit de manifester Évoquant le slogan d’as-Safir – « La voix de ceux qui n’en ont pas » –, Pascal Monin, responsable du master d’information et de communication à l’Université Saint-Joseph, s’est demandé si le quotidien avait réussi à être « la voix de ceux qui n’en ont pas, le journal du Liban dans le monde arabe et du monde arabe au Liban ». « Ceux qui n’ont pas de voix ont augmenté en 2004 par rapport à 1974. C’est la seule chose qui a malheureusement augmenté, alors que tout le reste est en régression. L’espace de liberté d’expression par exemple, dans la mesure où l’on voit peu de photos de manifestations populaires dans as-Safir, tandis qu’on laisse la place à des marches bien encadrées, organisées et manipulées (...). Quant aux manifestations qui cherchent à exprimer un certain rejet et du fait accompli, elles sont interdites. Nombreuses sont les manifestations qui mêlent politique et revendications, mais manifester est un droit garanti par la Constitution. Ce droit ne doit pas être spolié ou réprimé. Si les étudiants ou d’autres ont envie de manifester pour exprimer leur opposition à l’émigration (...), il convient de ne pas prétexter le respect de la sécurité civile à la veille des élections (pour interdire le mouvement), dans la mesure où l’appel à la tenue des élections n’a pas encore été lancé », a indiqué M. Monin. Le professeur Monin a ensuite dressé un constat affligeant de la situation, évoquant le prétexte fallacieux des « circonstances exceptionnelles au niveau régional » invoqué pour justifier l’amendement de la Constitution, ce qui finit par « paralyser l’alternance au pouvoir ». « Il y a trente ans, le Parlement représentait les Libanais. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas une poignée de députés, nous aurions dit que le Parlement se moque des Libanais (...) », a-t-il poursuivi. « À partir de là, dresser un constat sur l’action d’as-Safir s’avère difficile et délicat. Pour certains, il prêchait dans le désert et n’a pas été efficace au niveau de la création d’un espace démocratique pour faire de sorte que le nombre de ceux qui n’ont pas de voix diminue. Par ailleurs, certains (groupes) marginalisés ont estimé que la quotidien constituait la partie adverse, dans la mesure où il n’avait pas su percevoir les épreuves qu’ils subissaient. En ce qui nous concerne, nous pensons que le quotidien n’a pas les remèdes à tous les maux, mais que cela ne saurait l’empêcher d’assumer de plus grandes responsabilités, dans la mesure où la souffrance augmente », a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Maurice Nohra a estimé que le quotidien mêlait parfois le commentaire à l’information, tandis que M. Souhail Matar a rendu hommage à M. Salmane et à sa tentative d’« opérer un changement ».
Le Mouvement culturel-Antélias a organisé dimanche une table ronde à l’occasion du trentième anniversaire du quotidien as-Safir, avec la participation du professeur Mounir Salamé, représentant le mouvement culturel, du père Antoine Daou, et de MM. Souhail Mattar, Pascal Monin, Mounah el-Solh et Maurice Nohra. Prenant la parole, M. Salamé a donné lecture du mot du Mouvement...