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Youssef Torbay prépare un hommage pour le 400e anniversaire de l’érudit libanais Quand Ibrahim el-Hakelani collaborait avec Richelieu et Mazarin

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Sept ans de travail, des centaines de pages de documents et autant de démarches, de formalités administratives pour un hommage bien mérité à un érudit libanais dont on célèbre cette année le 400e anniversaire. Ce quadruple centenaire est celui d’Abraham Ecchellensis, de son nom libanais Ibrahim el-Hakelani, né le 18 février 1605 dans le village de Hakel, près de Byblos. Cet érudit qui parlait sept langues, connu pour son humanisme et son éclectisme, s’était rendu également célèbre à l’époque pour sa large contribution aux échanges culturels entre l’Orient et l’Occident. L’organisateur du quadruple centenaire est un ingénieur libanais installé en France depuis de longues années : Youssef Torbay, lui aussi originaire de la région de Jbeil et qui, après avoir entrepris des recherches sur el-Hakelani, a estimé que la communauté libanaise en France et l’ensemble des Libanais devraient s’unir aujourd’hui dans le souvenir d’un homme qui a tant fait pour son pays au Vatican, en Italie et en France. Parti pour Rome en 1620, Ibrahim el-Hakelani, qui était alors diacre, œuvre en priorité pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des étudiants libanais à Rome. Il s’oppose au directeur du Collège maronite qui s’apprêtait à publier un livre insultant à l’égard de la communauté maronite, intervention qui aboutit à l’annulation de l’édition du livre. À Rome, el-Hakelani a enseigné les langues arabe et syriaque, et traduit d’importantes œuvres écrites dans ces deux langues. Il sert d’intermédiaire entre l’émir Fakhreddine d’une part, et le grand duc de Cosme de Médicis et la duchesse de Toscane d’autre part. Il rencontre dans le cadre de ses activités littéraires et culturelles Richelieu, Mazarin, le cardinal de Médicis et entre au Collège de France comme professeur de langues sémitiques entre 1645 et 1664. Il devient docteur en philosophie et en théologie et écrit une cinquantaine de livres, dont certains comprennent 700 pages, et participe à l’édition de la Bible en sept langues, révisant au passage la traduction commencée par Sionite et Hesronite. Abraham Ecchellensis a ainsi contribué à la diffusion de la pensée arabe orientale et syriaque en Occident, à travers ses traductions, qu’il avait réalisées de ces langues vers le latin et le français. Sa pensée tant philosophique que théologique, ses analyses sur la stratégie militaire, l’économie et sa contribution au rayonnement du Liban de l’époque et notamment les relations libano-toscanes méritent aujourd’hui d’être connues et reconnues par l’opinion libanaise et internationale. C’est justement dans ce but que Youssef Torbay a établi un plan de travail et un calendrier de manifestations prévoyant de : – consacrer le mois de juillet au souvenir et à des festivités en hommage à l’érudit libanais, dans son village de Hakel ; – recenser les manuscrits, imprimés, ouvrages d’Abraham Ecchellensis actuellement conservés au Vatican et à la Bibliothèque nationale de France ; – analyser ces œuvres et les traduire dans des langues vivantes actuelles, en partie ou dans leur intégralité, selon l’intérêt qu’elles représentent actuellement ; – éditer un livre résumant la pensée d’el-Hakelani dans le courant de 2005. Ce plan ambitieux sera réalisé par Youssef Torbay avec l’aide de bénévoles, dans le cadre d’une association créée en France. En février prochain, un séminaire sur el-Hakelani sera organisé à la NDU de Louaizé, avec la participation d’une dizaine de spécialistes libanais, français et italiens qui traiteront de l’homme et son œuvre. Un autre séminaire à Paris est en cours de préparation avec des responsables du Collège de France. Enfin, toujours à Hakel, une Semaine culturelle avec des manifestations artistiques folkloriques est prévue du 7 au 13 août. Cette semaine sera suivie d’autres manifestations dans le Kesrouan, dans le Metn et au Liban-Nord. Pour mener à bien ce projet, un budget du 100 000 dollars est prévu et un dîner sera organisé prochainement à Paris pour lancer la souscription.
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Sept ans de travail, des centaines de pages de documents et autant de démarches, de formalités administratives pour un hommage bien mérité à un érudit libanais dont on célèbre cette année le 400e anniversaire.
Ce quadruple centenaire est celui d’Abraham Ecchellensis, de son nom libanais Ibrahim el-Hakelani, né le 18 février 1605 dans le...