Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Camionneurs fous, bonjour la courtoisie !

Ils s’approprient les routes comme s’ils étaient seuls au monde, tels des maîtres puissants et orgueilleux, négligeant les règles de la bienséance, faisant fi de toute prudence, irrespecteux de l’environnement. Les camionneurs seraient-ils devenus fous ? En ville, gare à celui qui, face à eux, ose prétendre avoir la priorité ! Fonçant sur les piétons, brûlant les feux rouges, ils n’hésitent pas à se faufiler entre les voitures, queues de poisson à l’appui, quitte à érafler pare-chocs et portières, quitte aussi à faire se dresser les cheveux des mères de famille, dans leurs 4x4 flambant neuves, coincées entre une roue de camion et un muret. Sur les autoroutes, alourdis par une cargaison bien supérieure à leur capacité, démunis de bâches protectrices, ils roulent à tombeau ouvert, slalomant entre les voitures, doublant par la droite, squattant la voie de gauche, au risque d’aller terminer leur course dans les habitations des bas-côtés, les quatre fers en l’air. Des habitants de Jounieh ont cru y passer, il y a tout juste une semaine. Ici, ils laissent tomber un cageot de pommes de terre. Là, c’est toute une rame de cartons qui s’envole sur l’autoroute. Plus loin, ce sont, cette fois, des pierres, des rochers même, qui sont renversés sur la voie, au risque d’écraser le malheureux conducteur qui n’avait d’autre tort que de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est aussi du mazout que des camions-citernes déversent régulièrement sur les routes, avec les conséquences que l’on peut imaginer : dérapages, glissades incontrôlées, carambolages en série tout aussi destructeurs que meurtriers. Sur les étroites et serpentantes routes de montagne, ces routiers impatients s’en prennent, encore une fois, aux voitures qu’ils talonnent de près, avec force klaxons. Et ne se privent pas de les doubler au gré d’un virage et d’occuper toute la largeur de la route, sans respect pour le prudent conducteur arrivant en face. Non seulement fous, mais aussi pollueurs, les camions au Liban. Leur fumée noire et asphyxiante, c’est avec « générosité » que les poids lourds la crachent au visage d’automobilistes et de passants aussi consternés qu’impuissants. Oubliées les bonnes résolutions qui leur imposaient, il y a quelques années, des pots d’échappement sur la partie supérieure du véhicule. Envolés en l’air les espoirs d’en finir avec ce mazout industriel qu’ils emploient, prétendument vert, importé d’un pays voisin, mais même pas bon pour l’industrie. La courtoisie et le respect de l’environnement sont aujourd’hui, semble-t-il, le dernier des soucis des camionneurs du Liban. Anne-Marie EL-HAGE
Ils s’approprient les routes comme s’ils étaient seuls au monde, tels des maîtres puissants et orgueilleux, négligeant les règles de la bienséance, faisant fi de toute prudence, irrespecteux de l’environnement.
Les camionneurs seraient-ils devenus fous ?
En ville, gare à celui qui, face à eux, ose prétendre avoir la priorité ! Fonçant sur les piétons, brûlant les...