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L’ancien président du Conseil appelle les députés à voter la confiance Hoss se mobilise à fond pour le gouvernement, au nom d’une indispensable unité des rangs

Le président Sélim Hoss, sortant de sa réserve habituelle, a lancé hier un vibrant appel à un soutien inconditionnel au gouvernement. Pour une saine interaction nationale permettant d’éviter la glissade vers un surcroît de divisions internes nuisant au pays. Il a donc pressé les députés d’accorder demain une confiance confortable au cabinet, afin qu’il ait les coudées franches pour réaliser ce qui doit l’être au cours de la prochaine étape. Il a mis l’accent que dans l’absolu, en théorie, il aurait préféré un gouvernement apolitique, techniquement valable. Mais qu’à tout prendre, l’équipe Karamé reste porteuse de tous les espoirs permis en cette phase. L’ancien président du Conseil, entouré des membres de son cénacle de l’action nationale, a tenu un point de presse. Visant, a-t-il indiqué en préambule, à mettre en lumière les réalités de l’heure, pour servir ainsi l’intérêt public. Il a, d’abord, rendu un hommage appuyé au président Omar Karamé. Qui, selon lui, s’est comporté en parfait homme d’État dès sa désignation. N’épargnant aucun effort pour combler la brèche sur le plan national. Sans perdre un seul instant dans l’élaboration de la déclaration ministérielle. De manière à ce que le gouvernement puisse se mettre rapidement à l’immense tâche qui l’attend. Dans des conditions extérieures ou intérieures particulièrement sensibles, difficiles et délicates. Hoss veut donc que le cabinet dispose d’un crédit-confiance suffisant, délivré par les parlementaires, pour faire face aux multiples défis de l’heure. Qui sont d’autant plus pressants que la durée de vie du gouvernement n’excède pas les sept mois. Et devra en partie se trouver consacrée à l’échéance des législatives du prochain printemps. L’ancien président du Conseil, faisant du reste écho à la déclaration ministérielle elle-même, énumère ensuite les sujets à traiter : – Le budget 2005, préparé par Siniora. Surmontant son ancienne animosité, Hoss juge que le projet de l’ex-ministre des Finances est digne d’un débat positif. Il relève cependant que le texte n’a ni été soumis au Conseil des ministres ni, a fortiori, transmis à la Chambre. De plus, parmi les nouveaux responsables, il en est qui avaient critiqué le projet Siniora avant la formation du gouvernement. Le trouvant inapplicable. Il n’est donc pas exclu que le budget ne soit pas voté et que, faute de temps pour en établir un autre, on doive recourir à la procédure dite du douzième provisoire. – Le service du drapeau, système que le gouvernement projette de réviser. Pour que la période se limite, par exemple, aux grandes vacances d’été. Avec un programme social ou de développement plutôt que militaire. Afin que les jeunes ne brûlent pas une année entière de leur vie active, studieuse ou laborieuse. – La lutte contre le raz-de-marée de la corruption, au sein de l’État comme de la collectivité civile. Parallèlement, le traitement, autant que faire se peut, des problèmes de subsistance, des difficultés financières et économiques. Avec en tête le dossier de l’électricité. – Hoss réclame ensuite, mais sans détailler, une loi spéciale garantissant l’indépendance, l’efficacité et l’intégrité de la magistrature. Les élections Bien entendu, le plat de résistance reste, aux yeux de l’ancien chef de gouvernement échaudé par sa propre expérience de l’an 2000, le projet de nouvelle loi électorale. Il lui consacre, dans sa conférence de presse, son exposé le plus étendu. Comme tout le monde ou presque, il veut un texte assurant la régularité, l’égalité, la représentativité effective. Pour ce qui est du découpage, il juge pour sa part que le caza, bien que produisant dans certains cas une bonne représentativité de proximité, offre un danger de figures confessionnellement, ou régionalement, radicalisées. Car la plupart des cazas sont confessionnellement monochromes, en termes de majorité électorale. Dès lors, Hoss se dit partisan du mohafazat, comme l’édicte Taëf. Et même du mohafazat large, tel qu’il était lors de la conclusion de ces accords, cela afin de favoriser ce qu’il appelle le brassage national des communautés. Mais avec une dose de proportionnelle, afin que des courants politiques ayant pignon sur rue ne se trouvent pas éliminés ou marginalisés. D’après Sélim Hoss en effet, dans le système en vigueur jusqu’à présent, lorsqu’une liste décroche 60 % des voix d’une circonscription, elle enlève du coup tous les sièges disponibles. Ce qui fait que 40 % des électeurs se retrouvent sans représentation, ce qui est injuste à ses yeux. D’où cette précision : à la proportionnelle, la liste gagnante n’aurait que l’équivalent de son score en taux général, c’est-à-dire 60 % des strapontins, la minorité obtenant le reste. Selon lui, cette formule permettrait de mettre un terme à l’aberration des parachutages, des bulldozers et autres bus téléguidés. Le Liban passant alors d’un système presque autocratique à un système démocratique, effectivement pluraliste. Hoss est contre l’idée d’une élection en deux temps, d’abord une sélection au niveau du caza puis le choix définitif au niveau du mohafazat. Pour lui en effet, le départ conditionnerait l’arrivée, c’est-à-dire que la mentalité refermée du caza l’emporterait sur celle du brassage. Il insiste ensuite, comme toujours, sur son vieux cheval de bataille (c’est le mot) électoral : la lutte contre les effets néfastes de l’argent. Il demande donc que les dépenses de campagne, ou du jour des élections, soient plafonnées dans tous les domaines (publicités, meetings, transports). Hoss souligne enfin, pour le fond, que la loi électorale est une entrée en matière incontournable pour tout projet véritable de réforme politique. Qui est lui-même la clé d’une réforme générale englobant l’État, l’administration, les finances, la justice, l’enseignement et tous les secteurs. Signalons pour conclure qu’en réponse à une question sur les rapports que le gouvernement devrait entretenir avec Bkerké, le président Hoss a souligné que le patriarche Sfeir est un recours qui bénéficie de la confiance de tous.

Le président Sélim Hoss, sortant de sa réserve habituelle, a lancé hier un vibrant appel à un soutien inconditionnel au gouvernement. Pour une saine interaction nationale permettant d’éviter la glissade vers un surcroît de divisions internes nuisant au pays. Il a donc pressé les députés d’accorder demain une confiance confortable au cabinet, afin qu’il ait les...