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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE « Madinatuna », une parfaite fusion entre les musiques orientale et brésilienne Paul Salem, un musicien réservé (Photo)

Il revient après six ans d’absence, vécus loin du paysage musical libanais, durant lesquels il est devenu l’heureux père de jumeaux et le non moins heureux directeur de l’Association Issam Farès. Après un premier album intitulé «Samaa’», paru en 1998, Paul Salem est de retour avec «Madinatuna», un hymne à notre ville et aux musiques orientale et brésilienne. «Il s’est passé beaucoup de choses en six ans», avoue-t-il d’une voix calme et posée. Nous l’avions quitté fondateur et directeur du Centre libanais pour les études politiques et professeur de philosophie politique à l’AUB, et le revoilà, depuis 1999, directeur de la Fondation Farès et consultant de Issam Farès. «Nous œuvrons beaucoup au Akkar afin que se développent tous les programmes prévus, dans les domaines éducatif, social et médical, ainsi que tous les plans d’infrastructure. Notre priorité reste d’éradiquer la pauvreté.» Paul Salem, licencié en philosophie et docteur en philosophie politique de l’Université de Harvard, a toujours privilégié l’aspect plus discret, plus solitaire de sa matière de prédilection, loin d’une vie politique, voire publique, qui ne l’a jamais intéressé. Outre ses nombreuses fonctions dans la fondation, il remplit le peu de temps qui lui reste en donnant des conférences, en poursuivant ses recherches, en préparant un livre sur le système politique libanais d’après-guerre, à paraître l’an prochain; et enfin, last but not least, en composant des mélodies qui balancent, comme son cœur, entre l’Orient et le Brésil. Un CD très attendu C’est donc loin de toute agitation politique et dans le silence d’une intimité volée que Paul a composé, lentement, les 14 titres de son nouvel album, sorti dans les bacs en août 2004. «Lorsque j’ai fait mon premier CD, j’étais encore hésitant. J’ai longtemps attendu la réaction des gens, n’étant pas vraiment professionnel et ne voulant pas faire une carrière musicale.» Les diverses réactions furent toutes positives. Paul, qui n’a jamais donné de concerts – il n’aime pas, là encore, l’aspect public de sa passion – a surpris. Ses musiques ont séduit. C’est ainsi que l’envie d’écrire et de composer s’est à nouveau et en douceur imposée à lui, jusqu’à devenir une évidence. «J’ai commencé à y repenser en 2001-2002. Il m’a fallu une année pour préparer ce CD. Mais c’est surtout la postproduction qui a pris du temps, j’étais trop occupé.» Neuf mois de mixage plus tard, Madinatuna sort enfin sous le label Forward Music. «J’ai beaucoup appris de ma première expérience. Cet album est plus élaboré. Le premier était un test, celui-ci est un défi.» Entouré de prestigieux musiciens, tels Samer Siblini, Tom Hornig et Sherman Herby, «Madinatuna a été enregistré dans des conditions de musique live. La présence des musiciens a permis plus de liberté dans le travail. Ils mettent leur touche dans les solos et les improvisations.» Les titres sont, en effet, plus légers, la musique plus contrôlée, comme mûrie par le temps et l’expérience. L’ensemble est plus heureux. «Samaa’ était une réflexion plus introspective et sentimentale sur la guerre et l’après-guerre; c’était surtout un CD de pianiste.» Le son de Madinatuna paraît très vivant, agressif et plus jazzy que le précédent. «J’ai eu besoin de temps pour me reposer et pouvoir composer une musique plus gaie, ce qui est techniquement plus difficile.» Paul a subtilement mêlé saxo et guitare électrique avec le nay, le oud et autres instruments traditionnels venus d’Orient, qu’il a presque posés sur des textes, de lui et de poètes arabes, dont Nizar Kabbani pour le titre-phare Madinatuna. «Je n’ai pas de messages à donner, juste des histoires, une personnalité esthétique et une ambiance culturelle particulière.» Comme toujours, Paul s’amuse avec les titres de ses chansons et jongle avec les mots. Mad Cow Oud, Castro in the City, Beirut Brazil, Dances With Dogs ou encore Definitly Yimkin en sont quelques exemples. «Ma musique est quelque chose de très privé, conclut-il, je l’ai mise sur un CD pour qu’elle soit écoutée, en privé. » Paul Salem est certainement un artiste réservé, qui se réserve le droit et le privilège de la discrétion. Carla HENOUD
Il revient après six ans d’absence, vécus loin du paysage musical libanais, durant lesquels il est devenu l’heureux père de jumeaux et le non moins heureux directeur de l’Association Issam Farès. Après un premier album intitulé «Samaa’», paru en 1998, Paul Salem est de retour avec «Madinatuna», un hymne à notre ville et aux musiques orientale et brésilienne.
«Il s’est...