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Actualités - CHRONOLOGIE

Rocco Buttiglione se retire de la Commission Barroso « pour le bien de l’Europe » Le pape demande à l’UE de ne pas oublier ses racines chrétiennes

Se faisant hier l’interprète de la déception du Vatican à la suite de la décision, samedi, de Rocco Buttiglione de renoncer à siéger à la Commission européenne, Jean-Paul II a invité l’Europe à se souvenir de ses racines chrétiennes. «J’espère que dans les années à venir, des chrétiens continueront à relayer à tous les niveaux des institutions européennes le message de l’Évangile qui est le garant de la paix et de la coopération entre tous les citoyens à la recherche du bien commun », a déclaré hier le pape devant des milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre. Dans son intervention, le pape s’en est pris aux responsables politiques laïques ainsi qu’à des dirigeants de l’UE ne voulant pas, selon lui, blesser la Turquie à propos de la reculade dans l’affaire Buttiglione, un catholique conservateur proche du Vatican, et du refus d’inscrire les racines chrétiennes du continent dans le préambule de la future Constitution européenne. « Prendre en compte les racines chrétiennes du continent européen signifie profiter d’un héritage spirituel qui demeure fondamental pour l’évolution de la situation de l’Union », a souligné avec force le pape d’une voix plus assurée que d’habitude. La veille, samedi, l’Italien Rocco Buttiglione a cédé aux instances des dirigeants de l’Union européenne et s’est retiré de la Commission Barroso pour éviter une grave crise institutionnelle après avoir été récusé par les députés européens pour ses positions homophobes et sur les femmes. Son sort avait été scellé par les dirigeants de l’Union européenne lors de leurs entretiens à Rome en marge de la cérémonie de signature de la Constitution de l’Europe élargie. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a entendu le message et a annoncé la retraite de son candidat peu avant minuit, au terme d’un dîner avec les dirigeants des partis de sa coalition. « Buttiglione restera ministre. Je pense que c’est comme ça que tout va se terminer », a-t-il déclaré. M. Buttiglione a refusé de confirmer s’il resterait au gouvernement italien. Hier, l’ex-candidat-commissaire s’est de nouveau posé en victime innocente en déclarant au quotidien La Repubblica que la posture antichrétienne était devenue le seul préjugé politiquement acceptable en Europe. « J’ai déclenché une bataille, qui vient juste de commencer et qui continuera. L’Europe a peur d’elle-même, d’engager un débat sur la réalité (...) Au lieu de cela, elle hésite entre deux états qui ne peuvent pas la caractériser : son économie et le politiquement correct ». Samedi, il avait cité le Français René Girard pour se poser en « victime innocente » avant d’annoncer sa « démission pour favoriser le succès de la Commission Barroso ». M. Buttiglione s’est défendu en affirmant avoir été victime d’une « embuscade préparée dès le mois de juillet » suivie d’une virulente campagne de presse. Il a assuré ne pas connaître le nom de son successeur pour la Commission européenne. Plusieurs autres commissaires désignés avaient également été récusés, mais l’Italien a focalisé toutes les critiques formulées contre la faiblesse de la commission présidée par le portugais José Manuel Durao Barroso. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, en réaction à la démission de M. Buttiglione, a estimé hier que la démocratie européenne sortait « renforcée » de la crise.
Se faisant hier l’interprète de la déception du Vatican à la suite de la décision, samedi, de Rocco Buttiglione de renoncer à siéger à la Commission européenne, Jean-Paul II a invité l’Europe à se souvenir de ses racines chrétiennes.
«J’espère que dans les années à venir, des chrétiens continueront à relayer à tous les niveaux des institutions européennes le...