Arslane : Je refuse d’être un faux témoin

La passation des pouvoirs au ministère des Déplacés a eu lieu hier entre l’ancien ministre par intérim, Négib Mikati, et le nouveau ministre, Talal Arslane. S’adressant à M Arslane, M. Mikati a souhaité qu’il puisse clore le dossier des déplacés et fermer ainsi à jamais ce chapitre de la guerre. À la question de savoir s’il fera désormais partie de l’opposition, M. Mikati a indiqué qu’il est « bien représenté au nouveau gouvernement à travers le ministre Frangié », qui fait partie de son bloc parlementaire. « Si le gouvernement commet cependant des erreurs, je le critiquerai, mais je suis contre l’opposition dans l’absolu », a-t-il ajouté. Quant à M. Arslane, il a relevé que, « malgré les années, le dossier des déplacés n’a pas été clos et touche tout le Liban, notamment la Montagne, surtout les habitants du Chouf et du Metn-Sud ». « Je souhaite pouvoir contribuer à la fermeture de ce dossier et mettre un terme à la souffrance des déplacés, car je considère que la Montagne, spécialement le sud du Mont-Liban, est devenue une zone dépourvue de tout et nécessite beaucoup d’attention », a-t-il dit. Le nouveau ministre a également manifesté son « refus d’être un faux témoin », soulignant qu’il a déjà « demandé au président de la République et au chef du gouvernement de verser les sommes nécessaires au retour des déplacés afin de clore le dossier, notamment dans les villages du Chahar ». En réponse à une question, il a indiqué que le ministère devrait recevoir, dans ce cadre, la somme de 300 milliards de livres libanaises. À la question de savoir s’il était satisfait de la représentation de la communauté druze au sein du nouveau gouvernement, M. Arslane a déclaré : « Si je n’étais pas satisfait, je n’aurais pas accepté de prendre part à ce gouvernement. » « Les druzes constituent une communauté principale du pays et nous refusons catégoriquement qu’elle soit considérée sur base du nombre », a-t-il dit, ajoutant que « la présence politique de cette communauté fait partie de l’entité du Liban ». « Il faut faire preuve de sens de responsabilité vis-à-vis de la communauté druze lors de la distribution des portefeuilles », a-t-il dit, soulignant que « les accords de Taëf et le système de partage de parts ont défavorisé beaucoup de familles religieuses qui constituent la base du Liban ».