Cérémonie de passation des pouvoirs à l’Intérieur Frangié : Je n’aime pas la Défense, je ne m’y entends pas en Finances, je ne suis pas diplomate, j’ai donc choisi l’Intérieur (photo)

C’est hier matin qu’a eu lieu au ministère de l’Intérieur la cérémonie de passation des pouvoirs entre le ministre sortant, Élias Murr, et son successeur, Sleimane Frangié. L’octroi du portefeuille en question avait suscité un bras de fer entre les deux hommes lors des tractations précédant la naissance du gouvernement. Lors de la cérémonie d’hier, M. Frangié a justifié son insistance à vouloir prendre en charge le ministère de l’Intérieur, tout en soulignant les liens « amicaux et familiaux » qui le lient à son prédécesseur. Quant à M. Murr, il a indiqué vouloir attendre l’action du gouvernement pour décider s’il sera dans le camp de l’opposition. Le ministre désigné est arrivé en début de matinée à Sanayeh où il a été reçu par la garde d’honneur ainsi que par un certain nombre de fonctionnaires et d’officiers. À l’issue de la passation des pouvoirs, M. Murr a souhaité à M. Frangié « la réussite dans la mission difficile qu’il devra accomplir dans ces circonstances très sensibles », se déclarant certain qu’il sera à la hauteur de la tâche. Interrogé sur ses activités maintenant qu’il est en dehors du gouvernement, il a répondu : « En fin de compte, je suis un citoyen comme les autres, j’ai ma famille et ma profession d’avocat que je vais exercer à nouveau. » Quant à sa future position par rapport au cabinet Karamé, M. Murr a affirmé vouloir « attendre l’action du gouvernement », pour savoir s’il va « le soutenir, s’opposer à certains ministres ou bien à toute la formation ». À son tour, M. Frangié a pris la parole pour expliquer son insistance à exiger le portefeuille de l’Intérieur, estimant que « dans la situation politique actuelle, notre bloc avait besoin d’un portefeuille essentiel ». « Il existe quatre portefeuilles principaux : la Défense où je ne me retrouve pas, les Finances, mais ne m’y entends pas, les Affaires étrangères, mais je ne suis pas diplomate. Il ne reste plus que l’Intérieur », a-t-il expliqué. Il a également souligné « l’avenir commun » et « l’amitié » le liant à Élias Murr, précisant que « si M. Murr s’affaiblit, nous nous affaiblissons avec lui ». À propos des attaques contre le nouveau cabinet, M. Frangié a estimé que « le plus important reste qu’à leur départ, certains ministres ne se dirigent pas vers Roumieh », comme ça a été le cas pour certains anciens ministres. Interrogé sur la représentativité du gouvernement, il a affirmé : « Si Walid Joumblatt n’a pas voulu participer au cabinet, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas former un gouvernement. Quant aux druzes, il y a bien l’émir Talal Arslane qui dispose, je pense, d’un poids représentatif, tout comme Walid bey », a-t-il ajouté. Il a également réfuté l’accusation qualifiant le gouvernement de monochrome, estimant que « l’opposition a été suppliée de participer », et qu’elle a refusé. À la fin de la cérémonie, M. Murr a pris l’avion pour une destination inconnue, où il devra passer une période de vacances. M. Frangié s’est ensuite dirigé vers son ancien ministère, la Santé, pour la cérémonie de passation des pouvoirs avec le ministre désigné, Mohammed Jawad Khalifé. L’ancien ministre a souligné l’importance « des grands exploits réalisés au ministère », qualifiant son successeur de « personne adéquate au moment adéquat ». Après avoir remercié M. Frangié, M. Khalifé a exposé les priorités du ministère au cours de la prochaine période, estimant que tout le monde a été représenté dans le nouveau gouvernement, « puisque ceux qui ont eux-mêmes refusé de l’être ne peuvent pas soulever cette question ».