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Actualités - OPINION

Spot - Évolution vers le civisme Le Ghazi turc recalé d’office

L’Église maronite affiche, officiellement, un rôle politique. Et se plaint même, dans ses communiqués, qu’il soit ciblé, attaqué. Tout le monde trouve normal, naturel, que Bkerké dépêche un prélat, Mgr Aboujaoudé, auprès d’un chef de gouvernement désigné en train de fabriquer sa petite cuisine. Ce rôle politique de l’Église maronite, même le Baas syrien (branche libanaise) hyper-laïc n’y trouve rien à redire. Car l’Histoire même de ce pays le légitime et le justifie amplement. Sans compter que dans les temps présents, il faut un peu compenser la déperdition de leadership politique civil chez les maronites, comme chez les chrétiens en général. Et limiter les dégâts, côté déséquilibres ou discrimination. Surtout avec la pesante présence des frères. Mais quand ils seront partis, il faudra en profiter pour évacuer en même temps les fondations confessionnelles branlantes du pacte national. Les penseurs, pratiquement unanimes, ont toujours proposé une mutation lente. En faisant valoir qu’il faut le temps, quelques générations, pour modifier les mentalités en direction du civisme. On a du reste prévu des mécanismes à cette fin, à Taëf. Mais les cahots constants de la route, sans parler des fortes réticences des communautés, ont empêché tout progrès, toute initiative dans cette voie. Normale, naturelle, au regard de l’Histoire vue cette fois sous l’angle du futur. Il faut donc se demander si le modèle turc de changement, mené tambour battant par le Ghazi, Kemal Atatürk, ne serait pas plus efficace. Les textes, drastiques, d’abord, et que l’intendance suive. Idée séduisante sur le papier. Mais, évidemment, absolument irréaliste. Moins que jamais, avec la montée en puissance des credo fondamentalistes au niveau de la formation même d’une conscience politique, on peut séparer la foi, mahométane ou chrétienne, de notre État (de fait). La dépolitiser brusquement, sinon brutalement. Nul d’ailleurs, même pas les militaires comme en Turquie (où d’ailleurs l’expérience commence à tourner un peu court), ne se porterait volontaire pour une telle mission. Samsonite, le temple s’écroulant alors sur la tête de tous. Il n’en reste pas moins qu’il faut prévoir, pour des raisons économiques et financières essentiellement, une feuille de route accélérée, une fois le paysage relibanisé, pour la déconfessionnalisation politique. Des aménagements par ordonnances, dans des créneaux déterminés, peuvent être décrétés de suite. Au niveau, par exemple, des législatives qui devraient suivre l’éventuelle dissolution anticipée de la prochaine Chambre. La dernière, en principe, du système de tutelle. Et qu’il serait sans doute mauvais de garder quatre ans. On installerait une Chambre vraiment nationale. Et pour exutoire de la sensibilité confessionnelle, tout comme le prévoit Taëf, on créerait, comme en France, un docte hochet portant le nom auguste de Sénat où les communautés seraient représentées. Parce que dans un pays aussi riant, il est bon de continuer à savoir. Plaisanter. J. I.
L’Église maronite affiche, officiellement, un rôle politique. Et se plaint même, dans ses communiqués, qu’il soit ciblé, attaqué. Tout le monde trouve normal, naturel, que Bkerké dépêche un prélat, Mgr Aboujaoudé, auprès d’un chef de gouvernement désigné en train de fabriquer sa petite cuisine. Ce rôle politique de l’Église maronite, même le Baas syrien...