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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence - un séminaire international à la NDU Les bassins hydrauliques et les risques de conflits au M-O

Le Moyen-Orient vit une situation particulièrement délicate en matière de ressources hydrauliques, une situation appelée à s’aggraver : en clair, il y a de moins en moins d’eau, celle-ci est de qualité de plus en plus mauvaise et la croissance démographique, ajoutée à la nécessité de partage de certaines ressources par deux pays ou plus, pourrait, tôt ou tard, être généatrice de conflits. Les manières de faire face aux défis hydro-politiques régionaux dans les cas de bassins transnationaux font l’objet, hier et aujourd’hui, d’un séminaire international organisé par la Notre Dame University (NDU) dans ses locaux, en collaboration avec l’Autorité palestinienne, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’École supérieure d’ingénierie de Beyrouth (Esib) de l’Université Saint-Joseph (USJ), l’Institut euro-méditerranéen, l’ambassade des Pays-Bas, ainsi que d’autres partenaires. Les mots prononcés lors de la séance d’inauguration ont beaucoup insisté sur la pénurie et la dégradation de la qualité des ressources hydrauliques dans la région. Les défis auxquels fait face le Liban ont été résumés par Fadi Comair, directeur des ressources hydrauliques au sein du ministère de l’Énergie, qui représentait le ministre. Il a estimé que l’accord conclu entre le Liban et la Syrie pour le partage des eaux de l’Oronte et du Nahr el-Kabir « a été le fruit d’une collaboration entre les deux pays ». « Mais nous ne permettrons pas que nos droits sur l’eau des fleuves Hasbani et Wazzani (qui se déversent en Israël) restent bafoués », a-t-il ajouté. M. Comair a souligné que la gestion des ressources hydrauliques au Liban reposait sur trois bases. D’une part, la construction, dans le cadre du plan décennal, de trente barrages et lacs artificiels pouvant assurer 800 millions de mètres cubes d’eau pour les périodes de sécheresse. Il a à ce sujet rappelé que le président Émile Lahoud a déjà inauguré le chantier du barrage de Chabrouh, au Kesrouan. Dans un second temps, il y a le renforcement des institutions par le respect des normes internationales pour améliorer les services et développer l’investissement. Reste enfin que, dans une troisième étape, la perspective d’une privatisation, qui aura lieu tôt ou tard, du secteur de l’eau reste « un objectif essentiel du gouvernement libanais », a indiqué M. Comair. Il a révélé que le Conseil des ministres a adopté, pour son plan décennal, le système DBOT pour encourager le secteur privé à investir. Pour sa part, Victor Billeh, directeur régional de l’Unesco, a parlé du programme hydrologique international de son organisation, qui a la vocation d’effectuer des études sur le cycle hydrologique et d’élaborer des stratégies et des politiques pour la gestion durable des ressources hydrauliques. Ce programme a été conçu pour s’adapter, au besoin, aux évolutions des sociétés. Anhar Hegazi, chef du département du développement durable et de la division de productivité de l’Escwa, a rappelé que, dans la région couverte par son organisation, il existe six bassins partagés par deux ou plusieurs pays. Il a fait remarquer que, vu la rareté des ressources dans la région et face à la demande grandissante, les conflits risquent d’éclater, d’où l’importance de ce qu’il a appelé l’« hydrodiplomatie » et la gestion durable des ressources. Pour aider les pays à faire face à cela, l’Escwa a, selon lui, organisé une série de réunions consultatives, d’ateliers de travail qui préparent à l’élaboration d’un cadre pour une politique régionale visant à améliorer les techniques de négociation et la compréhension des outils légaux internationaux utilisés par des experts, des hommes politiques et des diplomates de la région. Gérard-Jan Van Epen, ambassadeur des Pays-Bas, a énormément insisté dans son allocution sur l’expérience très ancienne et très perfectionnée de son pays dans la gestion des ressources hydrauliques. Selon lui, les Pays-Bas ont, de ce fait, un rôle à jouer dans un contexte de crise mondiale de l’eau, caractérisée par les nombreuses inondations, les pénuries et la pollution. Il a soutenu que l’expérience hollandaise pourrait particulièrement profiter au Liban en matière de gestion des ressources, d’administration et de financement. Au cours de la séance d’inauguration, le mot de Hervé de Charette, ancien ministre français des Affaires étrangères et président de l’Institut euro-méditerranéen, absent du séminaire, a été lu au public. M. de Charette y a rappelé deux priorités : l’adoption de modèles rationnels de gestion de l’eau, ce qui met l’accent, selon lui, sur l’importance de la coopération euro-méditerranéenne en termes de formation et d’échanges, et l’amélioration de la mobilisation technique et financière, au travers de partenariats internationaux associant secteurs et public. Enfin, le père Boutros Tarabay, recteur de la NDU, a expliqué que son institution se transformait progressivement d’une université purement pédagogique à un centre de recherche qui s’intéresse à toutes les questions qui préoccupent la communauté, entre autres les ressources hydrauliques et l’environnement.

Le Moyen-Orient vit une situation particulièrement délicate en matière de ressources hydrauliques, une situation appelée à s’aggraver : en clair, il y a de moins en moins d’eau, celle-ci est de qualité de plus en plus mauvaise et la croissance démographique, ajoutée à la nécessité de partage de certaines ressources par deux pays ou plus, pourrait, tôt ou tard, être...