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Communautés - Le synode maronite achève aujourd’hui la deuxième phase de ses travaux La doctrine sociale de l’Église, pierre angulaire d’un renouveau spirituel (photo)

Le synode patriarcal maronite achève aujourd’hui la deuxième phase de ses travaux, entamés le 17 octobre, par une messe solennelle célébrée par le patriarche Sfeir et la publication d’un communiqué final qui sera moins un résumé des travaux qu’un document proposant certaines grandes orientations qui ont inspiré les membres du synode. Deux textes complémentaires relatifs à l’Église maronite et la question sociale, d’une part, l’Église maronite et la question économique, d’autre part, ont été passés en revue hier par les membres de l’assemblée réunie à la maison d’accueil Notre-Dame du Mont, à Fatqa. Ils montrent chacun à sa façon que la doctrine sociale de l’Église est la pierre angulaire d’un renouveau spirituel de l’Église maronite. Par ailleurs, le secrétaire général du synode, Mgr Youssef Béchara, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a tracé les étapes que doivent encore franchir les textes en question, pour devenir documents synodaux officiels de l’Église maronite. Le document sur l’Église maronite et la question sociale présenté hier est ancré dans une vision des choses développée par le pape Paul VI dans son encyclique Populorum progressio (Le progrès des peuples). Une vision qui fait du développement, selon l’expression de Paul VI, « le nouveau nom de la paix ». Cette vision des choses fait de la croissance humaine « de tout homme et de tout l’homme », dans ses dimensions sociales et spirituelles, le but de l’Église. Dans cette vision des choses, il s’agit de « libérer l’homme des pressions et de l’exploitation », et d’œuvrer à lui assurer ses « droits fondamentaux », que le texte synodal énumère comme suit : le droit de fonder une famille, le droit au logement, le droit au travail, le droit aux soins médicaux et enfin le droit à l’éducation et à la culture. Après avoir formulé une série de propositions concrètes, le document insiste sur l’importance d’un « changement de mentalité chez les fidèles et les responsables de l’Église maronite, et une modification de ses institutions, de ses structures et de son action traditionnelle ». Un document de Georges Corm Présenté par l’ancien ministre Georges Corm, le texte sur l’Église maronite et l’économie apporte un éclairage sur la formation sociale du Liban contemporain, en montrant comment, avec l’indépendance, le Liban est passé d’une économie agricole à une économie de services, d’échanges commerciaux et de marchés financiers, avec tout ce que cela suppose d’exode rural et de mouvement d’émigration. Le texte insiste, rétrospectivement, sur le rôle des monastères comme lieux de rayonnement spirituel, de science et de production qui ont donné au paysan libanais un niveau de vie plus développé que celui de la paysannerie des autres pays arabes. Il rappelle l’appui de l’Église maronite aux mouvements paysans antiféodaux du 19e siècle, et souligne que le patrimoine social de l’Église maronite et de ses ordres monastiques pourrait devenir un puissant instrument de renouveau économique et social. Le document fait état également du projet de l’abbé Louis Lebret et de la mission Irfed, sous le mandat du président Chéhab, qui avait tenté de contrer « l’étroite vision mercantile » de l’économie qui avait cours alors, et de réaliser ce que le document d’entente nationale de Taëf a ensuite appelé « le développement équilibré des régions ». Le désintérêt de l’Église Le document note qu’après l’indépendance, l’Église s’est désintéressée de la question économique, et a laissé les choses suivre leur cours. Toutefois, la guerre et l’appauvrissement de la société, voire sa décadence morale, devaient provoquer une prise de conscience aiguë de l’importance de la doctrine sociale de l’Église et, surtout, d’une moralisation de la vie économique et de la vie publique, comme en font foi les homélies dominicales du patriarche Sfeir, centrées depuis plus d’un an sur les grandes encycliques sociales de l’Église catholique. Le document insiste sur l’attachement de l’Église maronite aux principes de l’économie libérale, de l’initiative et de la propriété privées, mais demande aux responsables de corriger les dérives et déformations provenant d’un exercice sans entrave de la liberté économique, par une meilleure redistribution des richesses et une fiscalité équitable. Il rappelle « l’amour préférentiel » du Christ pour les pauvres, et demande aux patrons et propriétaires d’entreprise d’assumer leurs responsabilités sociales, y compris à l’égard de l’environnement, au nom du principe de la destination universelle des biens. Il y a lieu de signaler que le document a soulevé les réserves de certains membres du synode, dans ses critiques de la politique de reconstruction et d’endettement, comme dans sa critique aussi de l’économie de rente liée aux spéculations foncières et financières, et en partie au tourisme, qui a enrichi certains secteurs de l’économie, notamment le secteur bancaire, au détriment des autres. Il est enfin demandé à l’Église maronite de moderniser la gestion de ses avoirs et de ses biens, de les mettre au service des fidèles dans un effort pour créer des emplois, de vitaliser la vie rurale et de freiner le mouvement d’émigration. La suite des choses Au cours d’une conférence de presse, le secrétaire général du synode, Mgr Youssef Béchara, a souligné que la fin de la seconde phase du synode ne marque pas la fin du travail synodal. Celui-ci va se poursuivre, en novembre, par une révision de tous les textes, l’introduction des amendements appropriés et la révision des textes rejetés. Ce travail sera effectué par le secrétariat du synode et son comité central, qui se feront aider par des commissions spéciales. En décembre et janvier prochains, des commissions spéciales élaboreront de nouveau les documents qui n’ont pas reçu l’approbation du synode. Les nouveaux textes seront soumis aux membres du synode, qui disposeront de deux mois, février et mars, pour en prendre connaissance et formuler leurs remarques. En avril, la commission centrale prendra à nouveau connaissance des remarques faites. Enfin, entre mai et juillet, une commission spéciale reverra tous les textes, sous la supervision de la commission centrale, pour en faire un ensemble cohérent et en éliminer les redites. Fady NOUN

Le synode patriarcal maronite achève aujourd’hui la deuxième phase de ses travaux, entamés le 17 octobre, par une messe solennelle célébrée par le patriarche Sfeir et la publication d’un communiqué final qui sera moins un résumé des travaux qu’un document proposant certaines grandes orientations qui ont inspiré les membres du synode.
Deux textes complémentaires...