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Gouvernement - Frangié n’écarte pas la possibilité de basculer dans l’opposition Karamé entamera aujourd’hui ses consultations pour former son équipe

Le nouveau gouvernement pourrait voir le jour durant le week-end, au terme des consultations que le Premier ministre désigné, Omar Karamé, entamera ce matin, en vue de la formation de son équipe. Mais si les consultations doivent prendre fin aujourd’hui, comme l’a affirmé M. Karamé à sa sortie de Baabda, il n’est pas dit que la composition du nouveau cabinet sera annoncée de sitôt. La naissance du gouvernement qui succédera au cabinet Hariri s’annonce en effet difficile, en raison des nombreux obstacles qui se dressent sur la voie de la formation d’une équipe homogène, souhaitée par le président Émile Lahoud. Le problème est aggravé par le volume du nouveau cabinet puisqu’on parle d’un gouvernement de trente ministres et qu’une entente est loin d’être scellée entre les pôles du pouvoir, aussi bien sur la répartition des portefeuilles que sur la nature même du cabinet qui restera en place jusqu’en mai. Sans compter aussi les conditions posées par certains ministrables pour prendre part à la nouvelle équipe. Le ministre sortant de la Santé, Sleimane Frangié, a réaffirmé sans ambages qu’il n’est pas question pour lui d’intégrer le cabinet Karamé si le portefeuille de l’Intérieur ne lui est pas confié. Dans une interview à la LBCI, en soirée, il a même souligné qu’il pourrait faire partie, avec M. Hariri, de l’opposition, s’il reste en dehors du gouvernement. Selon ses explications, la Syrie ne se mêle pas de la composition de l’équipe Karamé. « Si Damas était intervenu, vous pouvez être sûr qu’il aurait été possible de parvenir à une entente » entre MM. Lahoud et Hariri, a-t-il ajouté, estimant que le président était favorable à la nomination de M. Hariri à la tête du nouveau cabinet. Pour sa part, le Premier ministre désigné est favorable à la constitution d’une équipe capable de rassurer les Libanais, l’opposition comprise. S’il n’est pas hostile, dans l’absolu, à la formation d’un cabinet dit de confrontation, il reste opposé à ce que cette confrontation revête un caractère local et soit ainsi dirigée contre des pôles politiques. Aussi a-t-il exprimé des réserves, indique-t-on de sources politiques informées, à une éventuelle intégration de MM. Nagi Boustany et Wi’am Wahhab, deux adversaires électoraux de M. Joumblatt, à son équipe. Les contacts destinés à défricher le terrain devant la mise en place du nouveau cabinet ont commencé depuis hier soir, dans l’espoir que la composition de la nouvelle équipe soit annoncée dimanche au plus tard. Parmi les ministrables, de nombreux noms reviennent dans plusieurs cercles politiques. Pour les sunnites, on avance les noms de Tammam Salam (à l’Éducation), Sami Minkara, Amine Hammoud ou Mohammed Safadi (à l’Économie ou aux Finances), Jihad Samad, Abdel Rahim Mrad (à la Défense) ou Oussama Saad, ou Abdel-Rahman Bizri ou encore Adnane Addoum. Pour les maronites, on avance les noms de Jean-Louis Cardahi, Khalil Hraoui, Rachad Salamé, Farid el-Khazen (à l’Industrie), César Moawad, Samir Azar et l’une des quatre personnalités suivantes : Nagi Boustany (à la Justice), Charles Rizk, Fadi Comair ou Ibrahim Daher, neveu du député Kabalan Issa el-Khoury. Pour les chiites, rien n’a été non plus décidé, selon les mêmes sources. On avance les noms suivants: Ali Khalil ou Mahmoud Hammoud, Yassine Jaber, Hussein Husseini (à la Justice ou aux Affaires étrangères) Hassan Farran ou Ali Bazzi, Assem Kanso ou Ali Kanso et Assaad Diab. Pour les grecs-orthodoxes, ce sera Issam Farès, Élias Murr, Karam Karam, ainsi que Élias Saba (à l’Économie), ou Sélim Habib, ou Jacques Sarraf ou Sélim Saadé, pour le PSNS au cas où Ali Kanso serait écarté. Pour les grecs-catholiques, les ministrables sont Élias Skaff (à l’Agriculture), Michel Samaha, Maurice Sehnaoui, Michel Moussa, Talal Makdessi ou Roger Nasnas. Pour les druzes, on avance les noms de Talal Arslane (aux Affaires des déplacés, alors qu’il souhaite avoir le portefeuille des Travaux publics), Wi’am Wahhab et Fayçal Daoud, et pour les Arméniens, les deux ministres pressentis sont Sebouh Hovnanian et Alain Tabourian. On évoque également le nom de Mme Leyla Solh Hamadé aux Affaires sociales. Si M. Karamé a évoqué à Baabda des contacts avec des pôles de Kornet Chehwane – il a eu un entretien en soirée avec Mme Nayla Moawad et M. Boutros Harb – en prévision de la formation du cabinet, le député Farès Souhaid a démenti, dans une interview à la LBCI, tout contact officiel avec KC, soulignant qu’il peut s’agir de contacts de courtoisie entre des alliés électoraux. Selon certaines sources, le nouveau Premier ministre souhaite avoir M. Jihad Samad, député de Denniyé, dans son équipe, afin de rapprocher l’État de cette région, où des affrontements sanglants ont eu lieu en 2000 entre l’armée et les islamistes. Il serait en outre hostile à ce que les portefeuilles dits de services soient confiés à des ministres représentant des partis et il serait favorable à un gouvernement formé en majorité de technocrates. De même source, on indique que M. Karamé s’efforce d’avoir entre 15 et 20 technocrates dans son équipe. Il s’agit cependant de voir s’il aura la latitude de former une équipe répondant à ses vœux, tels qu’il les a exprimés à sa sortie de Baabda, ou si la Syrie interviendra indirectement pour s’assurer de la présence de ses alliés indéfectibles – dont M. Frangié, considéré comme étant incontournable par Damas – au sein de la nouvelle équipe. Quoi qu’il en soit, les efforts sont axés en premier lieu sur le pourvoi au poste de ministre des Finances, précise-t-on de même source. Si l’on s’entend sur le nom de la personne qui sera en charge de ce portefeuille délicat, il serait plus facile de pourvoir au ministère des Affaires étrangères et ainsi de suite. M. Karamé entamera ses consultations par des visites qu’il rendra, à 8h, à ses prédécesseurs, MM. Rafic Hariri, Sélim Hoss, Rachid el-Solh, Amine el-Hafez. Il recevra ensuite les députés, place de l’Étoile, à partir de 10h 30.

Le nouveau gouvernement pourrait voir le jour durant le week-end, au terme des consultations que le Premier ministre désigné, Omar Karamé, entamera ce matin, en vue de la formation de son équipe. Mais si les consultations doivent prendre fin aujourd’hui, comme l’a affirmé M. Karamé à sa sortie de Baabda, il n’est pas dit que la composition du nouveau cabinet sera...