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Actualités - OPINION

Une petite phrase lourde de sens

Articulée sur la présidentielle libanaise, l’Onu promulgue, sans ironie, une déclaration présidentielle. Une façon de dire la loi extrêmement solennelle. Qui va au-delà du concret immédiat pour atteindre un palier d’orientation impérative. Une déclaration de ce calibre se rencontre quand l’Onu part en guerre, au Congo (Katanga) jadis, dans le Golfe hier. Ou qu’elle ordonne la paix. La procédure, de nature juridique autant que politique, n’a rien de « machinal ». C’est-à-dire qu’elle n’a rien, en l’occurrence, d’une 1559 bis, exécutive, comme la 426 chez nous l’avait été dans la foulée de la 425 fondatrice. Il serait faux de croire cependant que le texte se perd dans les redites de simples généralités. Et qu’à cause de la condition d’unanimité, il est « moins fort » que ne l’aurait été une deuxième résolution. En effet, sa rédaction même est un petit bijou d’habileté diplomatique. Et technique, ce qui ne se voit pas au premier coup d’œil. Parce que le Conseil, en enjoignant fermement aux parties visées de s’exécuter sans réserves mentales côté 1559, avalise « la disposition du secrétaire général à aider les parties à cette fin ». Comme il est tout à fait évident qu’il ne lui est pas demandé de jouer au Lakhdar Ibrahimi préparant un Taëf, entendre qu’il ne va pas « aider » les parties à négocier entre elles, cette petite phrase signifie que le staff d’Annan est autorisé à exiger des mesures précises, un programme déterminé pour l’accomplissement de la 1559. On peut dire même qu’en quelque sorte il a carte blanche pour « donner des ordres » aux parties visées. Son rapport semestriel ne sera pas, comme le premier, un simple procès-verbal, un constat brut. Mais l’appréciation, ou la dénonciation de la docilité ou de l’indocilité des parties concernées face à ses injonctions. Pratiques, ponctuelles détaillées. Peut-être même quotidiennes. J. I.
Articulée sur la présidentielle libanaise, l’Onu promulgue, sans ironie, une déclaration présidentielle. Une façon de dire la loi extrêmement solennelle. Qui va au-delà du concret immédiat pour atteindre un palier d’orientation impérative. Une déclaration de ce calibre se rencontre quand l’Onu part en guerre, au Congo (Katanga) jadis, dans le Golfe hier. Ou qu’elle...