Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Hariri a du mal à convaincre Bkerké et Kornet Chehwane Des choix strictement limités pour traiter la crise

La crise actuelle offre au moins l’avantage de limiter les risques de confusion. Car le chemin à suivre semble tout tracé, pour les uns ou pour les autres. Ainsi, Hariri est pratiquement obligé de démarcher l’éventail politique. Pour former ce cabinet d’union nationale qui lui semble la seule issue possible. Il s’efforce ainsi, par des contacts intensifiés, d’obtenir l’adhésion de l’opposition. Qui, à dire vrai, se montre d’autant plus récalcitrante que c’est le régime qui a parlé en premier de cabinet d’union. La mission de Hariri est donc des plus difficiles. Walid Joumblatt et Kornet Chehwane ne cessent de répéter qu’il n’est pas question de légitimer la prorogation en se ralliant au pouvoir. Le leader progressiste, relancé sans cesse par le chef du gouvernement, ne bronche toujours pas. Il faudra voir s’il va changer d’avis, une fois qu’il aura visité Damas. Parallèlement, Hariri n’a pas réussi à obtenir du patriarche Sfeir la couverture politique qu’il souhaitait pour son projet. En effet, le prélat ne se base que sur des principes, sans jamais entrer dans des débats sur des combinaisons ou des formules ministérielles. Et encore moins dans des marchandages sur des noms, au titre d’un copartage qu’il réprouve. Il ne demande à personne d’entrer au gouvernement ou de refuser d’en faire partie. Cependant, le patriarche a fait savoir à Hariri qu’au cas où il dirigerait un nouveau gouvernement, il faudrait qu’il y ait entente sur un programme déterminé et que la réforme soit vraiment lancée. Quant à la Rencontre de Kornet Chehwane, que Hariri a demandé à voir, elle préfère attendre de connaître d’abord la teneur du rapport Annan. Elle se réunit du reste ce jeudi. Et devrait, en principe, répondre la semaine prochaine à la requête du président du Conseil et le rencontrer. Sans doute après la démission du cabinet, qui pourrait être présentée le 4 octobre (lundi). Il va sans dire cependant que jusqu’à présent, la participation reste hors de question pour la Rencontre. Qui refuse à la fois de se renier et de légitimer un pouvoir issu d’un coup de force contre l’esprit de la Constitution. Mais l’un des piliers de Kornet Chehwane précise toutefois qu’il y aurait évidemment adhésion si l’on devait passer de la deuxième à la troisième République. C’est-à-dire si l’on devait changer de système, après abrogation éventuelle de la tutelle étrangère. Ce qui impliquerait une application aussi véritable que complète de Taëf. Dont beaucoup de points restent en suspens, comme la décentralisation administrative ou la loi électorale. Ou encore, cette entente nationale qui induit, entre autres éléments, la libération de Geagea, le retour de Aoun et la réouverture de la MTV. En attendant, l’opposition se montre extrêmement sceptique à l’égard de la bordée des engagements mirifiques faites par le régime dans le prolongement de la prorogation. Elle ne veut croire ni à la main tendue, ni au changement radical, ni à la réparation des erreurs commises, ni aux promesses sociales. Une méfiance qui s’explique, selon l’un des opposants, par le fait que cette cascade de belles paroles ne s’est accompagnée d’aucun geste d’ouverture concret et significatif. Au contraire même, le pouvoir continue à être le théâtre de disputes entre ses principaux dirigeants. Alors, relève la même source, avant de dialoguer avec nous, le régime ferait mieux de dialoguer avec Hariri. Ce dernier, selon des sources informées, envisage un gouvernement de 24 membres, englobant des représentants de la Rencontre de Kornet Chehwane et de la Rencontre démocratique de Joumblatt. Selon les mêmes sources, le président Lahoud pencherait de son côté pour une formule de 30. Il rejetterait la politique de fait accompli et les pressions. En souhaitant un cabinet de véritable union nationale, une équipe de travail cohérente. Et il continue à affirmer que les portes de Baabda restent ouvertes à tous, sans exception, pour le dialogue. Aux yeux des opposants, ces positions semblent étonnantes. Ils se demandent ce que le président Lahoud peut entendre lorsqu’il évoque le terme de fait accompli ou celui de pressions. Ils ajoutent que s’il voulait vraiment le dialogue, il n’aurait qu’à organiser des rencontres politiques élargies chez lui, autour de lui, à Baabda. Philippe ABI-AKL
La crise actuelle offre au moins l’avantage de limiter les risques de confusion. Car le chemin à suivre semble tout tracé, pour les uns ou pour les autres. Ainsi, Hariri est pratiquement obligé de démarcher l’éventail politique. Pour former ce cabinet d’union nationale qui lui semble la seule issue possible. Il s’efforce ainsi, par des contacts intensifiés, d’obtenir...