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Communautés - Ouverture de la deuxième session du synode patriarcal maronite Sfeir : Le niveau atteint par la corruption est honteux (Photo)

C’est par une note sévère, certains diront réaliste, que s’est ouverte hier, dans l’amphithéâtre de la Maison d’accueil Notre-Dame du Mont à Fatqa, la deuxième session du synode patriarcal maronite (17-27 octobre), un processus de révision de vie et de mise à jour de la foi entrepris par l’Église maronite, en juin dernier, conformément aux orientations de l’exhortation apostolique « Une espérance pour le Liban » de 1997. Tous les évêques maronites au Liban ou dans le monde assistaient au synode personnellement ou y étaient représentés. Des délégués d’autres églises, parmi lesquels on notait le patriarche grec-catholique Grégoire III et des représentants de communautés musulmanes, ont également assisté à la séance d’ouverture. Pour faire état des défis auxquels fait face l’Église maronite, le patriarche Sfeir, qui préside les travaux du synode, a dû décrire le Liban comme il est aujourd’hui : « Mauvaise administration au niveau officiel ; gaspillage des fonds publics ; corruption répandue à tous les niveaux ; subornation devenue familière ; aucune formalité administrative n’étant plus accomplie sans contrepartie pécunière ; détournement de fonds de banques et d’institutions ; violation avilissante des droits de l’homme. » « C’est au point, a insisté le chef de l’Église maronite, qu’un responsable occidental en est venu à s’étonner devant nous que la corruption ait atteint ces proportions. C’est une honte ! » « On sait que les lois ecclésiales imposent à toute Église de tenir un synode par intervalles pour revoir certaines de ses affaires afin de juger si le niveau de vie spirituel, moral et social de ses fils progresse ou recule, et de prendre les mesures capables d’approfondir la foi dans les âmes et d’y ressusciter l’espérance », a encore affirmé le patriarche, ce qui est une façon simple de définir ce qu’est le synode patriarcal. C’est sur la foi et l’espérance que le patriarche a insisté, en demandant aux évêques, prêtres et laïcs présents, et à tous les fidèles à travers eux, de s’attacher à « espérer contre toute espérance », comme l’a fait le patriarche Abraham. « Comment ne pas éprouver ce grand besoin de fortifier notre foi en Dieu, alors que les dangers nous entourent de tous côtés », a-t-il encore dit. Le processus en cours Ou en est parvenu le synode patriarcal maronite, et en quoi consiste cette seconde phase ? Le synode patriarcal a entamé ses travaux, en juin dernier, par un examen systématique de tous les aspects de la vie de l’Église maronite, sur base de documents établis au préalable par des commissions formées d’ecclésiastiques et de laïcs. Les textes en question portent sur l’identité de l’Église maronite et sa présence dans le territoire patriarcal et les pays d’outre-mer, les structures du patriarcat, les personnes, la famille, les laïcs et les jeunes, la catéchèse et la formation, l’éducation publique, les écoles, l’enseignement supérieur, la culture, la politique, les affaires sociales, l’information, le rapport à la terre et enfin de la législation propre à l’Église maronite et notamment la coordination entre l’autorité ecclésiale et des ordres religieux. Pour assurer la participation de la plus large tranche de fidèles, et notamment pour atteindre l’élite intellectuelle maronite, un guide de réflexion avait été publié à 30 000 exemplaires. Mission accomplie, s’est félicité hier le secrétaire général du synode, Mgr Youssef Béchara, évêque maronite d’Antélias, à son tour de parole : plus de 100 000 réponses aux questions posées sont parvenues au secrétariat, soit directement, soit par courrier électronique. La première phase des travaux du synode a consisté à prendre connaissance de ces documents et à les livrer au crible des critiques et appréciations de tous les présents. Ce processus achevé, les commissions de rédaction initiales ont introduit toutes les remarques qui leur semblaient pertinentes et ôté tout ce qui leur semblait déplacé dans le texte, avant de le présenter de nouveau à l’examen de l’assemblée. À partir d’aujourd’hui, et dix jours durant, mais à huis clos et non plus en session ouverte, la plupart des séances seront consacrées à la lecture des textes imprimés, paragraphe par paragraphe, et soumis au vote, dans l’objectif d’en donner une idée exhaustive et de leur conférer un cachet synodal. Les textes adoptés doivent en effet « servir de référence intellectuelle et spirituelle durant les années à venir, et former des jalons pour une réflexion ultérieure dans la vie de l’Église maronite », selon les termes de l’évêque d’Antélias. Relus une dernière fois et soumis éventuellement à des critiques fondamentales, les textes adoptés au cours de cette deuxième session seront adoptés en juin 2005 lors de la retraite annuelle des évêques de l’Église maronite à Bkerké. Y aura-t-il une troisième session ? « Certains se demandent s’il y aura une troisième session du synode », a souligné au passage Mgr Béchara. Et de répondre : « Une troisième session dépend des votes durant la deuxième session. Si certains textes sont refusés et que des modifications substantielles nécessitent du temps pour leur révision, il sera possible de tenir une session soit avant, soit juste après la retraite des évêques. » De fait, une troisième session semble probable pour un examen plus approfondi des textes sur la politique et l’économie, les écoles, l’enseignement supérieur et les rapports entre la hiérarchie et les ordres monastiques. En outre, la version finale du document sur l’identité a été retardée jusqu’à la ratification des autres textes, auxquels elle doit servir d’introduction générale et de fil conducteur. F.N.
C’est par une note sévère, certains diront réaliste, que s’est ouverte hier, dans l’amphithéâtre de la Maison d’accueil Notre-Dame du Mont à Fatqa, la deuxième session du synode patriarcal maronite (17-27 octobre), un processus de révision de vie et de mise à jour de la foi entrepris par l’Église maronite, en juin dernier, conformément aux orientations de...