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Actualités - CHRONOLOGIE

Honein : Lahoud est un président de facto et non pas de jure

« L’amendement de la Loi fondamentale n’a pas été motivé par l’esprit de la pérennité de la Constitution, puisqu’il a été voté pour une seule fois et à titre exceptionnel. Cela s’appelle donc une violation de la Constitution. Ainsi, le chef de l’État, Émile Lahoud, devient un président de facto et non pas de jure. Je me comporterai donc avec lui en tant que tel », a asséné hier Salah Honein, membre de Kornet Chehwane et du Rassemblement démocratique de Walid Joumblatt. Interviewé par la LBC dans le cadre de sa matinale quotidienne, le député de Baabda a explicité les pourquoi de la volonté du pouvoir d’inclure l’opposition dans le prochain gouvernement. « Ils souhaitent que nous servions de couverture à la performance désastreuse du pouvoir depuis Taëf jusqu’à nos jours. Et puis ils voudraient bien rectifier le tir, essayer de ne pas se limiter aux paroles, aux mains tendues sans que cela ne soit suivi par la moindre mesure positive. Sauf que nous exigeons quelque chose de concret, de palpable : que sont devenues ces mesures objectives, ces appels en direction de personnes bien précises (au sein de l’opposition), avec lesquelles sera discuté l’essentiel de la déclaration ministérielle », s’est demandé Salah Honein. Avant de souligner que le pouvoir, « aujourd’hui, a plusieurs sens, revêt plusieurs visages, dispose de plusieurs mains, et son centre n’est pas au Liban mais en Syrie. Voilà pourquoi nous nourrissons autant de doutes et de soupçons autour de la proposition qui nous a été faite de participer au gouvernement : cette proposition n’est pas née d’un pouvoir central. Notre objectif est qu’il n’y ait qu’un seul pouvoir exécutif, dont le centre – et le programme – soit le Liban. À ce moment-là, nous traiterons avec le pouvoir », a-t-il indiqué. Prié de commenter la promesse faite par son camarade de bloc, Marwan Hamadé, de tout faire pour dévoiler les dessous de l’attentat qui a failli lui coûter la vie, ainsi que ses auteurs, Salah Honein a assuré être « optimiste » en ce qui concerne la volonté et la détermination de son collègue et ami. Mais qu’il reste « pessimiste » dès lors qu’il s’agit de la capacité du pouvoir politique et judiciaire de faire toute la lumière sur ce crime, « puisque nous avons été habitués à l’exact contraire de cela ». Pour lui, cet attentat est dirigé contre « le Liban, les Libanais, et contre la démocratie ; contre les libertés, les droits de l’homme, la libre décision, la modération, la pensée et le dialogue ». « Je considère que l’attentat contre Marwan Hamadé est également dirigé contre moi et contre n’importe quel Libanais qui a foi dans le dialogue et la démocratie, et dans la nécessité de les pratiquer chaque heure, chaque jour, pendant des siècles, si l’on ne veut pas les perdre. Le Liban était un pays très avancé sur le plan démocratique, et désormais il est loin derrière, à cause des performances de ce pouvoir “génial”, à cause de cette gestion syrienne des affaires libanaises. Nous traversons actuellement une phase antidémocratique par excellence », a dénoncé, en conclusion, Salah Honein.
« L’amendement de la Loi fondamentale n’a pas été motivé par l’esprit de la pérennité de la Constitution, puisqu’il a été voté pour une seule fois et à titre exceptionnel. Cela s’appelle donc une violation de la Constitution. Ainsi, le chef de l’État, Émile Lahoud, devient un président de facto et non pas de jure. Je me comporterai donc avec lui en tant que tel...