Rechercher
Rechercher

Actualités

CONCERT - À l’église Saint-Joseph (USJ), deux solistes et l’Orchestre symphonique national libanais Sous le signe du dialogue des cultures (photo)

Reprise de la tradition des concerts à l’église Saint-Joseph (USJ), instaurée par l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante et dynamique houlette de Walid Gholmieh, toujours d’une étonnante vitalité. Pour la circonstance, illuminée et brillant de l’éclat de ses vitraux colorés, l’église des pères jésuites, pleine jusqu’aux derniers bancs, était l’écrin pour un programme exceptionnel d’une rentrée d’octobre de la saison musicale où l’on devrait oublier, pour un moment, nos soucis d’insoutenables violences politiques à répétition et de pannes d’électricité prolongées avec mensonges ou vérités éhontés… Deux solistes, Claude Chalhoub (violon) et Hisako Matsui (harpe), ont offert au public, debout et recueilli, dans un vibrant dialogue des cultures, les hymnes libanais et japonais, dans le cadre de cinquante ans d’amitié libano-japonaise, label et insigne de cette première manifestation musicale de la saison. Mozart, Debussy et Smetana Ouverture avec le Concerto n°3 pour violon et orchestre de Mozart dans ses trémolos bien sages et faisant traîner derrière eux toutes les atmosphères de la cour du XVIIIe siècle, où le génie de Salszboug s’était produit avec son talent précoce… Aux commandes de l’archet, Claude Chalhoub, en chemise blanche à col ouvert et pantalon sombre, présenté dans ces mêmes colonnes il y a quelque temps. Trois mouvements (allegro, adagio, rondo) pour traduire la douceur et la spontanéité d’une œuvre écrite en 1775, qui n’est que l’un des cinq concertos de celui qui était aussi un fin violoniste… Non simple dialogue de l’instrument avec l’orchestre, mais aussi une partie solo d’une rare éloquence pour l’époque œuvre expressive et pleine d’invention mélodique, qui ne donne à l’orchestre souvent qu’un modeste rôle d’accompagnateur, permettant ainsi au soliste de montrer une sorte de virtuosité dans l’allegro, de la douceur dans l’interprétation dans l’adagio et une candide gaieté dans le rondo. Nuances subtiles mal assurées par le soliste ici au jeu sans grande vivacité et marqué par une absence d’âme et de légèreté… La harpe: notes cristallines et volatiles Pour prendre le relais, en droite ligne du Japon, Hisako Matsui, cheveux noirs relevés en chignon au haut de la tête, écharpe au cou, décolleté en bustier d’une robe lamée argent (présentée aussi dans ces mêmes colonnes) pour interpréter les Danses sacrée et profane de Claude Debussy, où orchestre et harpe soutiennent le mystère et la beauté des mélodies debusiniennes. Œuvre commandée par la firme de piano Pleyel pour un instrument encore peu connu du public et qui a conquis l’auditoire avec ses accents rappelant une certaine Espagne flamboyante mais captive ici dans des notes cristallines et volatiles comme des bulles de savon… Courte mais attachante inspiration, où se joignent en toute harmonie le sens lent du rituel et les mouvements tournoyants sur fond de tempo de valse d’une musique évoquant toutes les possibilités et les ressources des chromatismes aux images se multipliant à l’infini comme des reflets de miroir dans un espace impalpable… Pour terminer, sans entracte, voilà l’ouverture de La Fiancée vendue de Bedrich Smetana. Œuvre exubérante, exposant avec vivacité les thèmes principaux d’une musique qui a eu toutes les faveurs du public. Les cors et les bois tiennent une place prépondérante dans cette ouverture, préparant l’auditoire à une atmosphère joyeuse et populaire pleine de renversements de situations et de quiproquos. Ravi, le public a écouté cette ouverture du compositeur de La Moldau d’une délicieuse fraîcheur, tout en mélodies bondissantes. Applaudissements nourris, mais pas de bis. Il faut les comprendre, les musiciens étaient exténués. Prochain rendez-vous, le 15 octobre, dans un concert de musique de chambre, sous la direction de Czepiel. Edgar DAVIDIAN
Reprise de la tradition des concerts à l’église Saint-Joseph (USJ), instaurée par l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante et dynamique houlette de Walid Gholmieh, toujours d’une étonnante vitalité. Pour la circonstance, illuminée et brillant de l’éclat de ses vitraux colorés, l’église des pères jésuites, pleine jusqu’aux derniers...