Les ministres libanais et palestinien des AE ont tenu une conférence de presse au palais Bustros Obeid : La 1559 est injuste et il faut revenir aux raisons de l’alliance syro-libanaise

La rencontre entre le ministre libanais des AE, Jean Obeid, et son homologue palestinien, Nabil Chaath, a été l’occasion d’un tour d’horizon assez triste de la situation arabe, à l’ombre des agressions israéliennes à Gaza, qui durent depuis plusieurs jours sans qu’aucune protestation officielle arabe ne s’élève. Mais pour M. Obeid, c’est là une preuve de plus de l’état d’effritement dans lequel se trouve le monde arabe, où les plans de division se multiplient, alors que le Liban et la Syrie tentent de rester solidaires pour éviter le pire. C’est dans ce contexte qu’il situe ainsi la résolution 1559 du Conseil de sécurité qui est un moyen de lier le local au régional et à l’international, de manière à séparer le Liban de la Syrie, en application du principe du morcellement au lieu de celui de la globalisation. Les deux hommes ont d’ailleurs mis l’accent sur la volonté de certains de pousser les Libanais à entrer en conflit avec les Palestiniens présents sur leur territoire, ainsi que de les pousser à s’affronter. C’est la logique de la division. Un plan pour pousser les Palestiniens à quitter les Territoires Pour M. Obeid, « aucune paix dans la région ne peut régner si elle ne tient pas compte de l’importance et des causes de l’alliance stratégique entre le Liban et la Syrie d’une part et entre le Liban et les Palestiniens présents sur son territoire d’autre part ». C’est pourquoi le ministre voit dans la résolution 1559 « beaucoup de partialité pour ne pas dire d’injustice voulue ». Selon lui, pour comprendre la situation, il faut revenir aux raisons qui ont poussé le Liban et la Syrie à nouer des liens aussi étroits. Pour le ministre, on a voulu donner l’impression que ce qui figure dans la résolution 1559 est uniquement lié au volet interne libanais et à un débat sur la présidentielle, alors que la problématique est bien plus générale. « Il y a actuellement un plan réel pour pousser les Palestiniens à quitter leurs territoires vers le Liban, la Syrie ou même la Jordanie et on nous demande d’entrer dans des conflits secondaires pour éviter de voir ce qui se trame... » Les deux hommes ont longuement évoqué la situation à Gaza ainsi que la violence qui se déplace d’un endroit à un autre avec son lot de haine et de souffrances, appelant à briser ce cercle vicieux.