Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Aoun rappelle à la Syrie « les massacres, les assassinats et les guerres d’extermination »

Le bureau à Paris de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a répondu hier aux « erreurs historiques mentionnées dans le discours du président syrien Bachar el-Assad, qui a déformé les réalités relatives au rôle de la Syrie au Liban ». Dans une réponse en huit points au président Assad, le général Aoun a indiqué que « l’intervention militaire syrienne dans la fomentation des crises sécuritaires et des conflits armés au Liban remonte très loin, avant 1976 ». « La Syrie a ouvert ses frontières aux éléments armés durant la révolte de 1958, puis durant la guerre de 1967, et les officiers de l’armée libanaise en sont témoins. Le rôle syrien dans l’armement et le soutien des organisations palestiniennes était connu dès 1969. En 1970, la Syrie a facilité le passage de ces organisations venant de Jordanie durant septembre noir, et les a encouragées à affronter l’armée libanaise dans plus d’une région, du Sud à la Cité sportive. De même, le rôle de l’armée syrienne était clair dès le début des événements en 1975, à travers l’entrée au Liban de l’armée du Yarmouk, de la Saïka, de l’Armée de libération et d’autres formations baassistes. La Syrie a été directement impliquée dans l’exode des habitants de Damour et de Qaa, les massacres de Beit Mallat, Tall Abbas, Deir Achech, Chekka et des alentours de Zghorta, et, plus tard, dans la destruction de Tripoli. Elle a également joué un rôle militaire direct, par le biais de son armée, dans au moins trois guerres de destruction et d’extermination : celle d’Achrafieh en 1978, celle de Zahlé en 1981 et l’invasion du 13 octobre 1990. Sans oublier qu’elle a été à l’origine de la guerre contre les camps palestiniens et des affrontements de 1987 à Beyrouth, qui lui ont permis de rétablir sa mainmise sur la capitale », a indiqué Michel Aoun. Et de poursuivre : « L’entrée officielle des forces syriennes en 1976 ne s’est pas faite à la suite d’une demande officielle du Liban. Le président Hafez el-Assad l’a avoué publiquement, lorsqu’il s’est excusé auprès du président Sleimane Frangié pour ne pas l’avoir averti du déploiement de l’armée syrienne dans la Békaa et au Nord. Les propos selon lesquels l’entrée des troupes syriennes a eu lieu à la demande du gouvernement libanais est une erreur constante sans cesse réitérée par plusieurs parties, notamment le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, dans son rapport sur la 1559. » « Le prétexte invoqué par le président syrien pour l’intervention syrienne de 1976, celui d’éviter un massacre des chrétiens, est irréaliste. Le régime syrien a en effet été pionnier dans le massacre et l’exode des années auparavant. Il a joué le rôle du pompier-pyromane fasciné par le déclenchement d’incendies qu’il vient ensuite éteindre ! Il est certain que ce régime est passé maître dans l’art de répartir ses “bienfaits” tour-à-tour aux musulmans et aux chrétiens pour garder tout le monde dans un état de faiblesse, de peur, de besoin et de suivisme, tantôt en assassinant les leaders politiques et spirituels et les journalistes, tantôt en kidnappant et en emprisonnant dans ses geôles, en bombardant pour créer des zizanies, ou encore en pratiquant un chantage financier et politique pour nommer présidents, députés, ministres et directeurs », a-t-il poursuivi. « Les propos concernant l’abandon du Liban par le monde entier, et plus précisément par les pays occidentaux, à travers les étapes de la guerre, condamnent le régime syrien lui-même. Il a en effet profité d’une couverture politique américaine et régionale à l’époque pour ravager le Liban à tous les niveaux. Ce régime a profité de ses accointances internationales et régionales pour isoler la scène libanaise et en faire un satellite. Il est donc le premier profiteur de cette situation, et le dernier à pouvoir s’en plaindre », a souligné Michel Aoun. Concernant les propos d’Assad sur l’absence d’hégémonie syrienne sur le Liban, le général a évoqué une spoliation de fonds libanais par les décideurs s’élevant quotidiennement à trois millions de dollars, sans oublier les scandales de l’eau et de l’électricité. Il a également dénoncé le « chantage » des fermes de Chebaa, estimant que « les allusions à une nouvelle “éruption volcanique” au Liban révèlent la vérité concernant la préservation par le régime syrien des îlots sécuritaires, des armes miliciennes et de la menace fondamentaliste, comme des barils de poudre prêts à exploser ». « Le président Assad a oublié la couverture qu’ont assurée les pays d’Orient et d’Occident à son régime pour envahir ce qu’il a appelé “le groupe de rebelles” en 1990, sous la protection des avions israéliens et avec le feu vert US et arabe, et la passivité d’autres puissances internationales. Concernant le “slogan socialiste et progressiste” utilisé pour massacrer les chrétiens, Assad oublie les slogans utilisés par son régime : “l’unité des volets et des destins”, “les impératifs stratégiques” et “la confrontation contre l’offensive américaine et sioniste” pour perpétuer l’assassinat du Liban et des Libanais de toutes les communautés, maintenir en otage la décision libanaise et terroriser les représentants du peuple », a souligné le général Aoun. Et de conclure en s’interrogeant sur « la pertinence d’un discours qui ravive l’esprit de discorde et le lexique de la guerre », estimant que « la seule vérité » de l’histoire moderne du Liban est la suivante : « Une tentative par la Syrie de satelliser ce pays sur les restes de milliers de victimes, de handicapés, de déplacés, d’exilés, et de personnes au chômage, de centaines de détenus et de disparus, sur les ruines d’une économie détruite, d’une société orientée, d’une administration corrompue et d’une politique kidnappée. Mais ce qui reste de la santé libanaise, qui table sur un réveil de la communauté internationale, peut garantir la renaissance du Liban. »
Le bureau à Paris de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a répondu hier aux « erreurs historiques mentionnées dans le discours du président syrien Bachar el-Assad, qui a déformé les réalités relatives au rôle de la Syrie au Liban ».
Dans une réponse en huit points au président Assad, le général Aoun a indiqué que « l’intervention militaire...