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DRAME - Les corps de Nada Turk, Joseph Bou Rached et Richard Hachem repêchés hier à l’aube Trois plongeurs trouvent la mort dans une grotte sous-marine au large de Tabarja

Ils étaient six personnes, samedi dernier à 16 heures 30, à prendre le bateau et à plonger au large de Tabarja, juste en face du centre balnéaire qui porte le nom de la localité. La zone, à 100 mètres du large, est connue des amateurs de plongée sous-marine pour ses grottes et ses reliefs. Au bout de trois quarts d’heure – à 17 heures 15 –, seuls trois d’entre eux sont remontés à la surface, pour prévenir la Défense civile et les gendarmes que leurs camarades, égarés dans une grotte sous-marine, se trouvaient toujours à 23 mètres sous l’eau. Les corps sans vie de Nada Tanios Turk, 36 ans, Joseph Louis Bou Rached, 30 ans, et Richard Rachid Hachem, 18 ans, ont été retrouvés dimanche à l’aube par la Défense civile et transportés à la morgue de l’hôpital Notre-Dame du Liban, à Jounieh. Les trois plongeurs n’ont pas retrouvé le chemin du retour et sont morts asphyxiés. Leurs corps ont été restitués hier matin à leurs familles, le parquet du Mont-Liban confirmant la thèse de l’accident. Ils étaient six donc, à 23 mètres de profondeur, divisés en deux groupes. Les trois victimes de l’accident posent leurs pieds sur le sol d’une grotte maritime. Le sable tournoie, fait l’effet d’un épais brouillard. Les trois plongeurs disparaissent. Leurs camarades, paniqués, ne les suivent pas. Ils remontent à la surface, préviennent les gendarmes. Peut-être pourra-t-on leur porter secours, Nada Turk, Joseph Bou Rached et Richard Hachem venaient d’entrer dans l’une des grottes les plus dangereuses, les plus méconnues et les plus accidentées au large de Tabarja. Ayant une entrée de cinq mètres de large environ, la grotte présente plusieurs niveaux, mais au fur à mesure qu’on s’en s’éloigne, elle se rétrécit pour ne devenir qu’un couloir étroit, qui se prolongerait à plusieurs centaines de mètres. Un couloir sans crevasses et sans galeries pouvant constituer une quelconque sortie. La visibilité y est nulle. Mais les trois plongeurs ont, semble-t-il, poursuivi leur chemin. Croyant probablement qu’ils pourraient rejoindre éventuellement la surface, ils avancent à tâtons, essaient de remonter, mais le couloir ne s’achève pas. Ils savent qu’ils sont perdus. Nada panique, elle appuie sur son gilet de sauvetage, qui se gonfle. Elle n’est pas propulsée à la surface de l’eau, mais flotte dans le gouffre sous-marin. Son corps sera retrouvé, à cent mètres de l’entrée, accroché par le gilet de sauvetage au plafond de la grotte. Les corps des deux autres plongeurs ont été retrouvés beaucoup plus loin dans le couloir étroit. Joseph et Richard étaient allongés l’un à côté de l’autre sur le sol de la grotte sous-marine. Il a fallu exactement dix heures à l’équipe de sauveteurs de la Défense civile, formée d’une quinzaine d’hommes, pour repêcher les corps des trois victimes. Il leur a fallu plonger une dizaine de fois, entrer un à un dans la grotte aux étroites parois, et surtout baliser les reliefs sous-marins, notamment à l’aide de cordes, pour pouvoir retrouver leur chemin. Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, le capitaine Samir Yazbeck, chef des unités de sauvetage marin au sein de la Défense civile, a indiqué que « les trois plongeurs qui ont rejoint vivants la terre ferme ont véritablement échappé à la mort par miracle ». Les corps de Nada Turk, Joseph Bou Rached et Richard Hachem ont été retrouvés à 23 mètres sous la surface de l’eau, le cadran de leur bouteille d’oxygène marquant zéro. Décrivant les reliefs sous-marins et la grotte qui ne présente qu’une seule entrée, le capitaine Yazbeck relève : « Ils ont respiré jusqu’au bout. » Il ajoute que « même s’ils avaient plusieurs bouteilles d’oxygène, les trois plongeurs, qui se sont égarés à l’intérieur de la grotte, n’auraient jamais pu retrouver le chemin du retour à la surface de l’eau ».
Ils étaient six personnes, samedi dernier à 16 heures 30, à prendre le bateau et à plonger au large de Tabarja, juste en face du centre balnéaire qui porte le nom de la localité. La zone, à 100 mètres du large, est connue des amateurs de plongée sous-marine pour ses grottes et ses reliefs.
Au bout de trois quarts d’heure – à 17 heures 15 –, seuls trois d’entre eux...