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Pour lui, la Syrie et le Liban sont engagés ensemble face à la tentative d’internationalisation Assad : La prorogation n’est qu’un prétexte (photo)

Dans un discours politique samedi devant un congrès d’émigrés tenu au palais des Omeyyades à Damas, le président Bachar el-Assad a assuré que la responsabilité réciproque de la Syrie et du Liban l’un envers l’autre subsistera à jamais, en dépit de toutes les circonstances. Car elle est tissée par l’histoire, la géographie, la volonté du Tout-Puissant et la volonté des deux peuples. La 1559, soutient-il, n’a aucun lien avec la protection de l’indépendance du Liban. Ni avec la prorogation du mandat du président Émile Lahoud. En effet, indique-t-il, l’on avait préparé le texte quelque temps auparavant, pour des buts extrêmement éloignés de son contenu. Qui n’est donc qu’un paravent, dissimulant les intentions réelles, dont, essentiellement, l’internationalisation de la situation intérieure libanaise, doublée d’une attaque contre la nature des relations syro-libanaises. Le président Assad relève que les mêmes États, les mêmes personnes, qui se disent contre le principe de la prorogation, l’avaient pleinement approuvé en 1995. Il se demande ce que toutes ces forces ont offert durant les décennies passées au Liban. Où étaient-elles au début de la guerre civile, quand, en 1976, la Syrie est entrée pour sauver les chrétiens libanais, alors égorgés ? Un massacre qui aurait été achevé en deux semaines, au nom de la réforme du système politique, de l’équité socialo-progressiste. Pour sa part, la Syrie, affirme le président Assad, n’a rien pris du Liban, mais a donné du sang pour lui. De plus, se demande-t-il, pourquoi la Syrie imposerait-elle son hégémonie à un Liban qui s’en trouverait affaibli, ce qui serait un préjudice certain pour elle ? Le chef de l’État syrien a, naturellement, entamé son discours en s’adressant aux émigrés congressistes. Pour les inciter à rester attachés à leurs racines, leur assurant que la Syrie, malgré toutes les attaques subies, continuera à défendre les hautes valeurs nationales. Le grand thème Abordant la 1559, il souligne que la Syrie appuie certes l’Onu, mais ne manque pas de critiquer les erreurs qui sont commises. Et les fautes, comme l’usage de deux poids deux mesures dans le traitement des résolutions. Ou la promulgation hors-sujet, par des instances qui n’en ont pas le droit en regard de la Charte. Ce qui est le cas, selon lui, de la 1559. Présentée comme visant la protection de l’indépendance libanaise et la violation de la Constitution. Alors qu’en réalité elle n’a aucun rapport avec ces deux points. Et qu’elle ne résulte pas du tout de la prorogation. L’objectif étant l’internationalisation. Susceptible de ramener le Liban au climat qui y prévalait dans les années 80, tout en attaquant la relation syro-libanaise, fondée sur la symbiose entre les deux sociétés, ainsi que sur les liens historiques ou géographiques. Le président Assad souligne ensuite que l’on continue à se poser des questions sur les plans des États qui ont concocté la 1559. Pour lui, c’est trop simplifier les choses que de mettre en balance la résolution et la prorogation. Ainsi, note-t-il, la clause concernant les milices, et qui dans la première mouture citait le Hezbollah, n’a rien à voir avec la prorogation. Il en va de même, ajoute-t-il, pour le déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire. Non-ingérence Il révèle que depuis plusieurs mois l’on entendait des bruits que quelque chose était en préparation à l’Onu contre la Syrie et le Liban, sans qu’ils pussent être vérifiés. Par la suite, selon lui, la Syrie a fait savoir qu’elle n’interviendrait pas dans l’échéance présidentielle libanaise. Il rappelle qu’il l’avait lui-même déclaré dans une interview de presse. Puis, ajoute-t-il, cette position a été communiquée à nombre de responsables libanais, avec à leur tête le président Émile Lahoud, premier concerné. Malgré cela, les attaques contre la prorogation et contre la Syrie se sont poursuivies. Il est apparu que l’échéance présidentielle libanaise n’était qu’une couverture pour la résolution 1559. Scénario Selon le président de la République syrienne, qu’il convient sur ce point central de citer mot par mot : « L’échéance pouvait être soit la prorogation, soit le changement en novembre, le mois prochain. Il y avait dès lors un plan ou un scénario pour deux étapes : la première, la prorogation, si elle avait lieu, éventualité la plus faible à leurs yeux, à cette époque. Ou si nous arrivions à l’échéance le mois prochain – ou si le Liban y arrivait, pour ne pas dire les choses d’une façon incorrecte –, il y avait également, dans le même cadre, une résolution ou d’autres détails que l’on aurait mis en branle dans le même but. » Il indique ensuite qu’il laissera les détails pour plus tard, afin de les divulguer au public en temps opportun. Se contentant donc des grandes lignes, il s’appesantit sur la charge de violation de la Constitution. Pour souligner que partout dans le monde, une Constitution prévoit elle-même les modalités, les mécanismes de sa révision, de sa remise à jour. Il ne peut croire, dit-il, que l’on ignore les règles juridiques les plus élémentaires. Pour ce qui est de la prorogation, il relève qu’elle s’est faite avec les mêmes termes qu’en 1995, et qui avaient été alors approuvés par les actuels contempteurs. Si ce n’est pas le principe qui est vraiment en cause, mais la personne du président libanais, le président Assad y voit une ingérence flagrante dans les affaires intérieures libanaises. Alors même que les auteurs soutiennent qu’ils veulent protéger le Liban de toute immixtion étrangère. Historique Insistant sur le côté historique, le président Assad a rappelé qu’en 1975, un État avait proposé un bateau pour que les chrétiens quittent le Liban. Tandis qu’en 1990, un autre État avait offert un porte-avion pour soutenir un groupe en rebellion contre la légalité libanaise. La Syrie de son côté est entrée en 1976 pour sauver les chrétiens, massacrés au nom d’une réforme du système politique. Si cette réforme avait porté sur l’ensemble de la société, et non sur sa moitié, tout le monde aurait été massacré et il n’y aurait plus eu de peuple. On avait demandé – et on sait bien qui l’avait fait – au président Hafez el-Assad de retarder l’entrée de deux semaines seulement, pour que le travail soit accompli. Mais naturellement, il avait refusé. En 1982, lors de l’invasion israélienne, des milliers de Libanais et de Palestiniens étaient tués. La Syrie elle-même a perdu en quelques semaines des milliers de martyrs. Pendant ce temps, on réprouvait de loin... Et, martèle le chef de l’État syrien, certains des frères libanais, qui jouent aujourd’hui les tigres, jetaient du riz en accueillant les Israéliens. Jusqu’au départ de ces derniers en 2000, « ils » (entendre les Occidentaux) étaient absents. Voilà que brusquement, ils se montrent soucieux du Liban, de son indépendance, de sa démocratie et de toute autre chose. Hégémonie Réfutant les accusations de domination syrienne, le président Assad note que lorsqu’un État a de telles appétences, il faut encore qu’il ait des buts déterminés, déclarés ou occultés. Or les Syriens ne demandent ni argent, ni richesses, ni pétrole, ni électricité, ni eau. Ils n’ont rien pris, mais ils ont en revanche offert du sang. S’ils voulaient dominer, pourquoi retireraient-ils leurs troupes par étapes depuis cinq ans, et encore tout récemment. Un Liban sous hégémonie serait faible et constituerait une source de faiblesse pour la Syrie. Le président Assad affirme qu’avec des résolutions comme la 1559, on place la région au cœur du volcan. Il souligne que la Syrie et le Liban sont relativement les pays les plus stables de la région. Ils restent engagés dans leur responsabilité commune et réciproque. Il se demande si le monde a appris quelque chose du 11 septembre et de la guerre en Irak. Et il conclut par un paragraphe consacré à ce dernier pays, pour répéter qu’il est contre l’occupation, pour l’unité, la stabilité et la libre volonté des Irakiens.
Dans un discours politique samedi devant un congrès d’émigrés tenu au palais des Omeyyades à Damas, le président Bachar el-Assad a assuré que la responsabilité réciproque de la Syrie et du Liban l’un envers l’autre subsistera à jamais, en dépit de toutes les circonstances. Car elle est tissée par l’histoire, la géographie, la volonté du Tout-Puissant et la volonté...