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Retrait Quiproquo persistant autour de l’application de Taëf

Artisan majeur de Taëf, le président Hussein Husseini se contente de constater que la Syrie affirme, dans sa réponse au rapport Annan, qu’elle se conforme à cet accord. Notamment pour ce qui est de la présence de ses troupes au Liban. Qui ont exécuté, en se redéployant pour la cinquième fois, les directives de la commission militaire mixte formée par les deux pays. Husseini soutient ensuite que les loyalistes autant que les opposants sont pour l’application complète de Taëf. Pour lui, il n’y a plus de différence à ce sujet entre Libanais, comme il y en avait eu lors de la promulgation du pacte. Pratique, il propose un accord concret sur la finition exécutoire. D’autant plus facilement réalisable, à son avis, que tout le monde convient désormais que Taëf est fondamental en regard de l’unité nationale et de la coexistence. Cependant, loyalistes et opposants ne voient pas du tout les choses sous un même angle. Ils sont loin de s’entendre sur le timing et sur les mécanismes d’application. Car ils divergent au niveau de l’interprétation des articles-clés de Taëf. On sait que pour nombre d’opposants, la 1559 est un instrument valable, légitime, qui n’a rien d’une ingérence outrancière. Car le Conseil de sécurité est partie prenante lui-même à l’accord de Taëf, décrété sous sa propre caution. Tandis que les loyalistes estiment que cet accord ne concerne que les deux gouvernements libanais et syrien, aucune autre partie n’ayant à s’en mêler. De même, les opposants réclament un calendrier-programme précis, raisonnable et rapproché pour le retrait militaire syrien. En s’élevant contre l’absence d’un programme qui permet de maintenir indéfiniment le statu quo. Ils soulignent que même si on accepte le slogan officiel (illicite), qui qualifie la présence militaire syrienne de légale, nécessaire et provisoire, il est logique de fixer une limite à ce provisoire. En rappelant en outre qu’aux termes de Taëf, il faut également déterminer le volume des forces, une fois repliées dans la Békaa pour y être casernées, ainsi que la nature de leurs rapports avec les autorités libanaises. Pour certains opposants, qui se réfèrent toujours à Taëf, les forces syriennes n’ont plus qu’une mission à remplir avant de partir : aider l’État libanais à étendre son autorité sur l’ensemble du territoire national par le truchement des ses forces propres ; à désarmer les milices libanaises ou non libanaises ; à neutraliser les îlots d’insécurité, entendre les camps ; et à capturer les éléments susceptibles d’ébranler la stabilité sécuritaire. Une mission qui peut prendre du temps certes, mais il faut quand même prévoir dans ce cadre une fourchette raisonnable, disent-ils. Avec des prorogations au besoin, comme cela se fait pour la Finul au Sud. En définitive, ce que ces opposants veulent, c’est que la Syrie ne laisse pas derrière elle le chaos en s’en allant. Que le pays ne se retrouve pas piégé par la subversion ou la criminalité. Cette position, très souple, va jusqu’à dire que l’on devra tenir compte des impératifs de l’ordre public, mais aussi des intérêts sécuritaires communs libano-syriens. Jusqu’à la conclusion d’une paix globale dans la région. Un autre litige porte sur la 425. Certaines parties libanaises estiment, comme l’Onu, que cette résolution a été complètement appliquée lors du retrait israélien il y a quatre ans. Donc, que la 425 ne s’applique pas à l’enclave de Chebaa, qui relève de la 242, étant donné qu’elle est classée comme territoire syrien. Ce qui, au mieux, fait l’objet d’un différend, d’une contestation qui n’ont pas en droit un effet suspensif. Mais d’autres parties libanaises affirment que Chebaa ainsi que Kfarchouba, où se trouvent encore des forces israéliennes, étaient depuis toujours comprises à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du Liban. Comme l’État libanais, ces parties estiment dès lors que la résolution 425 n’est toujours pas appliquée. Ce qui signifie qu’elles légitiment la présence, et l’action, de la Résistance islamique conduite par le Hezbollah. Tandis que le rôle sur le terrain de cette formation est contesté, évidemment, par les Libanais pour qui la 425 a été complètement appliquée. Et qui réclament, comme l’Onu, le déploiement de l’armée libanaise sur la ligne bleue. Émile KHOURY

Artisan majeur de Taëf, le président Hussein Husseini se contente de constater que la Syrie affirme, dans sa réponse au rapport Annan, qu’elle se conforme à cet accord. Notamment pour ce qui est de la présence de ses troupes au Liban. Qui ont exécuté, en se redéployant pour la cinquième fois, les directives de la commission militaire mixte formée par les deux...