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Cascade de réactions négatives aux propos tenus par le prince saoudien Al-Walid ben Talal vilipendé pour son « inculture démocratique »

L’émir al-Walid ben Talal s’est attiré hier les foudres de plus d’un courant politique après ses « appels à la raison » en direction de l’opposition, qu’il avait invitée, la veille, à accepter la prorogation du mandat Lahoud, « laquelle n’est pas la première dans son genre et ne sera pas la dernière dans l’histoire du Liban ». Le Parti national libéral a indiqué que ce n’est pas la première fois que le prince « s’érige en guide et sermonneur », faisant fi de « toute la bienséance du langage politique ». Relevant « le manque d’expérience démocratique et d’objectivité » de l’émir, mais aussi son succès dans les affaires, le PNL a estimé que tout cela avait conduit al-Walid ben Talal à penser qu’il pouvait se mêler d’affaires qui ne le concernent pas. Le PNL a enfin appelé le prince « à se rétracter, à présenter ses excuses à l’opposition et à maîtriser ses nerfs et ses propos ». Plus virulente encore, la Gauche démocratique a stigmatisé le fait que le prince ait qualifié la prorogation de « fait accompli ». « Il nous demande d’accepter cela, et de le dépasser, tout comme il appelle l’opposition à cesser de s’exprimer et de crier, pour reprendre ses termes. Il s’agit d’une injonction émanant d’un esprit arrogant qui n’a pas l’habitude de traiter avec l’opposition », a indiqué ce mouvement dans un communiqué. « Les opposants ne sont pas les sujets de votre Altesse. Les cris dont vous parlez représentent la conscience du peuple libanais, qui en a assez d’entendre des estimations sur votre fortune colossale, alors qu’il ploie sous l’hégémonie et qu’il vit dans l’obscurité, la pauvreté, le chômage, au moment où les palais se multiplient tout autour de lui. Celui qui tire profit du système clanique doit au moins s’abstenir de donner des leçons de démocratie. À moins qu’il n’ait peur de la diffusion de cette démocratie, qui ébranlerait le clanisme. Nous souhaitons que l’Arabie saoudite se développe, ce qui ne peut se faire que par l’ouverture, le dialogue et l’acceptation du principe de l’alternance au pouvoir », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Votre grand-père Riad el-Solh a été un pilier de l’indépendance, un bastion de la lutte contre la domination. On ne saurait construire sur les bases jetées par ce grand homme des politiques vindicatives et des logiques de prorogation ad vitam aeternam. » Au nombre de ceux qui ont également dénoncé les propos tenus par le prince al-Walid, le député Nazem el-Khoury, qui a regretté qu’on s’en prenne de cette manière à la presse et à l’opposition, et le député Antoine Ghanem, selon qui « le prince ne pourra pas corrompre tout le monde, même s’il a réussi avec certains ». Reprenant les mêmes arguments que M. Khoury, le député Mohsen Dalloul a rejeté les « leçons de conduite » assénées par al-Walid, estimant que « sa langue avait fourché ». Quant au secrétaire général du PSP, Chérif Fayad, il a mis en exergue le manque de culture démocratique du prince, qui « ne sait pas ce que veulent dire » les termes « opposition, loyalisme, alternance, et liberté d’expression et de presse ». « Que Dieu ait l’âme de Riad el-Solh ! » a-t-il indiqué, évoquant les vertus de ce dernier. « Mais l’émir est le fils d’une autre pratique et d’un autre style de pouvoir que ceux connus des Libanais », a-t-il conclu.

L’émir al-Walid ben Talal s’est attiré hier les foudres de plus d’un courant politique après ses « appels à la raison » en direction de l’opposition, qu’il avait invitée, la veille, à accepter la prorogation du mandat Lahoud, « laquelle n’est pas la première dans son genre et ne sera pas la dernière dans l’histoire du Liban ».
Le Parti national libéral a...